Une bréve histoire de Parole et Monde de l’IFES
Parole et Monde de l’IFES commença par un rêve. Ce rêve était d’équiper ceux qui étaient impliqués dans le ministère parmi les étudiants à être plus attentifs à la Parole de Dieu et au Monde de Dieu. Nous chercherions à répondre aux questions d’actualité dans les universités d’aujourd’hui en demandant à des théologiens et à des académiques de présenter ce que dit la foi chrétienne (mes commentaires dans le numéro de mai 2016).
Ce rêve fut issu de la vision Pierres vivantes de l’IFES, qui date de plus de dix ans, car elle encourageait la proclamation de la bonne nouvelle parmi les communautés universitaires. Cette vision appelait à équiper les étudiants afin qu’ils puissent intégrer leur foi à la vie quotidienne et demandait des ressources pour informer le dialogue et la discussion au sein des universités.
Dans l’espoir de pouvoir servir l’Union de l’IFES de cette manière, Tim Adams, le Secrétaire général adjoint, et Daniel Bourdanné, alors le Secrétaire général de l’IFES, appuyé par le Conseil d’administration de l’IFES, m’invitèrent à lancer une publication. Avec le Groupe consultatif en théologie de l’IFES qui émergeait alors et Cathy Ross, la consultante éditoriale, nous avons lancé Parole et Monde de l’IFES en 2016.
L’objectif n’était pas de donner des réponses simples mais plutôt de promouvoir la discussion et de chercher la vérité ensemble. L’objectif n’était pas non plus de fournir une position officielle de l’IFES sur les question traitées. Nous espérions plutôt faciliter la discussion – et parfois le désaccord – autour de questions telles que la violence envers les femmes à l’université, la migration à travers les yeux de la foi ou encore le rôle de l’université. Les sujets abordés étaient tirés du contexte de la mission chrétienne dans les universités du monde ; la plupart était des questions actuelles et appliquées telles que vivre la persécution, repenser le leadership, être des témoins ou encore lire la Bible en contexte, plutôt que des questions théologiques centrales.
En cherchant à introduire une sagesse chrétienne dans les débats des universités contemporaines, nous voulions toutefois éviter de remplacer l’excellent travail de création de ressources déjà accompli par les mouvements nationaux. Nous ne voulions pas non plus donner l’impression que les mouvements nationaux devraient compter sur l’IFES au niveau international pour faire le travail qu’ils sont eux-mêmes les mieux placés pour réaliser, c’est-à-dire déclarer la bonne nouvelle dans leur contexte national et régional. Mais nous avons écouté les mouvements nationaux qui expliquaient lors des Assemblée mondiales qu’alors qu’ils croyaient essentiel d’équiper leurs membres à s’engager avec les question d’actualité dans les universités afin de poursuivre leur mission, ils ne disposaient pas de la capacité nécessaire pour créer des ressources d’une qualité suffisante. Le résultat fut une collaboration qui invite des auteurs de nombreux pays à traiter d’un même sujet, chose qu’un mouvement national aurait trouvé difficile à accomplir seul.
Je me réjouis d’avoir vu Parole et Monde de l’IFES grandir et encourager de nombreuses personnes au cours de ces quatre dernières années malgré ses limitations et ses faiblesses. Les huit numéros ont vu des contributions de nouveaux auteurs publiés aux côtés de collaborateurs de l’IFES de longue date, tels que Samuel Escobar et Chris Wright. Même si beaucoup des auteurs disent que les mouvements de l’IFES ont joué un rôle important dans leur conversion ou leur croissance en tant que chrétiens, je n’ai pas manqué d’inviter plusieurs auteurs qui n’avaient jusqu’alors aucune interaction avec l’IFES à écrire des articles pour la publication. Au-delà des théologiens et des académiques, nous avons bénéficié des contributions d’étudiants, d’équipiers de l’IFES et de professionnels issus de pays aussi divers que le Gabon, la Grèce, Israël / Palestine , l’Australie, les États-Unis et la Colombie, grâce à ce merveilleux réseau international qu’est l’IFES. Une équipe de traducteurs a permis de publier simultanément IFES Word & World en anglais, IFES Palabra y Mundo en espagnol et Parole et Monde de l’IFES en français. Une foule d’illustrateurs et de graphistes a réalisé une très belle publication. Rien qu’en deux ans, le site Internet de la publication avait reçu plus de 23 000 visites uniques, dont une proportion exceptionnelle d’hispanophones, et les délégués de l’Assemblée mondiale 2019 ont en ramené plus de huit cent exemplaires imprimés.
La publication du numéro sur la violence contre les femmes dans l’université fut un moment fort pour Parole et Monde. L’article de Jamila Koshy, psychiatre diplômée de l’UESI Inde, qui explora ce thème à travers l’histoire de Tamar dans 2 Samuel 13, fut particulièrement prisé dans sa traduction espagnole. Dany Berdía P. écrivit ceci sur Instagram du Chili :
Ce numéro est venu à point au @gbu_chile ! La veille avait eu lieu une grande démonstration contre la culture du viol et plusieurs d’entre nous y avions participé. Un grand nombre de facultés et d’universités ici sont en grève pour réclamer une éducation non-sexiste et une fin à l’abus sexuel sur le campus. C’est un excellent document pour nous inciter à discuter de ce que nous pouvons faire. Merci de prier pour le Chili !
Je me retire de mon rôle de rédacteur de Parole et Monde de l’IFES mais j’espère que, dans les années à venir, la publication continuera à développer le service qu’il rend à l’Union de l’IFES et à stimuler une réflexion théologique autour du monde dans lequel vivent les étudiants.