Numéro 5: La violence envers les femmes à l’université

Note du rédacteur

Elisabet le Roux

Avec l’abondance de hashtags #MoiAussi qui occupent actuellement l’attention des médias d’information et du public en général, le moment nous semble parfait à l’IFES pour nous joindre à la conversation actuelle sur la violence sexuelle. Dans la présente édition, la violence envers les femmes sur les campus universitaires est abordée par quatre femmes originaires de l’Inde, d’Afrique du Sud, des États-Unis et du Brésil. Bien qu’il s’agisse de quatre continents différents et que ces femmes mènent des vies différentes, leurs histoires et leurs réflexions traitent de thèmes universels. Elles nous disent que la violence sexuelle est très répandue sur les campus et qu’elle est rarement rapportée ; aussi, que trop peu est fait pour prévenir ce fléau et venir en aide aux victimes ; et aussi que la religion joue un rôle déterminant dans la culture du viol qui prévaut dans les milieux universitaires — bien qu’elle puisse être également une force permettant d’éradiquer ce fléau.

Plusieurs trouvent difficile de discuter de violence sexuelle. Plusieurs trouvent encore plus difficile de reconnaître le rôle que peut jouer la religion dans la violence sexuelle. Mais ce que #MoiAussi nous a démontré, c’est que la violence sexuelle envers les femmes est beaucoup plus fréquente que la société est prête à l’admettre. En lisant ces articles et en réfléchissant aux questions préparées en vue de la discussion, vous ferez peut-être le pas décisif de vous joindre à la communauté de gens qui condamnent toute forme de violence, qui accordent une valeur égale aux hommes et aux femmes, et qui s’efforcent d’aimer et de soutenir les victimes de maltraitance de manière inconditionnelle.

En me demandant de servir en tant qu’éditrice invitée pour le présent numéro, l’éditeur de Parole et Monde, Robert W. Heimburger, m’a également demandé d’y rédiger un article. Mon papier traite du phénomène de la culture du viol qui prévaut dans le contexte des universités d’Afrique du Sud. Expliquant les origines et le sens de l’expression controversée « culture du viol sur les campus », mon article explique pourquoi la violence sexuelle est si répandue dans les milieux universitaires. Il examine également le rôle de la religion dans le fait que cette culture se répand si facilement ; il rappelle que la religion est aussi une source d’espoir, et montre comment elle peut contribuer à l’éradication de ce fléau qu’est le viol.

Deborah Vieira nous parle du Brésil et nous dévoile comment les universités font fi de la violence faite aux femmes sur les campus. Elle révèle la complicité des chrétiens dans ce mal commis, identifiant différentes croyances et attitudes néfastes qui trouvent leur justification dans des convictions religieuses. Elle se tourne ensuite vers la Bible pour expliquer pourquoi les choses ne devraient pas se passer ainsi et elle cite l’exemple des groupes ABUB, le mouvement de l’IFES au Brésil, pour illustrer comment des étudiants chrétiens peuvent contrer ce phénomène du viol de manière positive et constructive.

Kendall Cox s’inspire de son expérience d’étudiante d’abord, puis de professeure à l’université de l’État de Virginie, aux États-Unis, pour examiner comment la violence sexuelle prévaut sur les différents campus universitaires. Réfléchissant sur les interventions de passants et témoins de tels événements, elle souligne comment de nombreuses réactions de chrétiens à cet enjeu du viol enveniment les choses, surtout pour les victimes de tels actes. Elle invite les chrétiens à « pleurer avec ceux et celles qui pleurent » et à exprimer leur colère devant l’injustice et la violence auxquelles les femmes sont exposées.

Jamila Koshy s’inspire de l’histoire biblique de Tamar comme guide d’une discussion sur la violence faite aux femmes sur les campus. Elle nous montre à quel point ce récit si peu souvent lu et médité — parce qu’il est terrifiant — a beaucoup à nous apprendre sur la manière funeste dont les structures sociales de pouvoir patriarcal maltraitent les femmes. Puis, elle poursuit sa pensée en montrant comment les chrétiens devraient réagir devant une telle violence et à l’égard des victimes de cette maltraitance.

Notre souhait le plus cher est que ces réflexions sur la violence sexuelle sur les campus vous inspirent et vous guident dans votre réflexion et vos interventions.

Elisabet le Roux, éditrice invitée
wordandworld@ifesworld.org

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