Le parcours de Jonas : leçons d’espérance pour l’Europe aujourd’hui

Une conversation avec Michael Ramsden

« Nous avons désespérément besoin aujourd’hui d’une proclamation prophétique de l’Évangile. D’un Évangile qui sait interpréter en quel temps nous sommes. »

L’apologiste et évangéliste, Michael Ramsden, est clairement doué pour soulever certains enjeux clés de la culture estudiantine du 21e siècle.

Le directeur international des ministères internationaux Ravi Zacharias (RZIM) a eu l’occasion de faire justement cela durant la période de Pâques en parlant du livre de Jonas lors du Congrès d’évangélisation de l’IFES Europe Présence.

Puisqu’il a fréquemment l’occasion de s’adresser à des universitaires un peu partout en Europe, il peut vraiment mesurer quel est l’impact de la foi chrétienne sur les campus des différentes régions et il est conscient des tendances actuelles et des sujets de débat. Ses paroles mettent au défi tous ceux qui seraient tentés de demeurer complaisants au sujet de leur foi.

Se réveiller pour voir les signes du Royaume

« Parfois, l’Église sombre dans un profond sommeil, dit-il. Nous nous sentons impuissants et nous concluons alors que Dieu ne peut rien faire. Mais il y a toujours de l’espoir.

» Je ne veux pas me montrer trop optimiste, mais je pense que beaucoup plus de choses se passent en matière de mission dans les universités européennes actuellement qu’il y a cinq ans. Aussi, il y avait plus de choses qui se passaient il y a cinq ans qu’il y a dix ans.

» La proclamation continuelle de l’Évangile est absolument nécessaire. L’Europe a besoin d’une annonce prophétique de la Bonne Nouvelle qui répond vraiment aux enjeux actuels. »

Pas dans ma cité

Se référant à Jonas, à la repentance de Ninive et au pardon que Dieu a accordé par la suite à ses habitants, Michael a dit :

« L’un des narratifs en vogue en Europe actuellement est qu’un réveil comme celui de Ninive ne pourrait jamais se produire ici. Nous avons tendance à conclure : “Eh bien, il est possible que cela se produise ailleurs, mais jamais dans ma ville ; ou peut-être dans ma ville, mais certainement pas dans mon groupe.”

» Mon espérance est que nous ne nous contentions pas de simplement prier, mais que nous ayons vraiment la motivation de prier. Nous voyons que le problème de Jonas n’est pas qu’il ne croyait pas vraiment en Dieu, mais plutôt qu’il ne croyait pas à la bonté de Dieu ».

Ainsi, nous pouvons faire le parallèle avec ceux qui, de nos jours, ont de la peine à concevoir que Dieu puisse aimer inconditionnellement, tout en exerçant un jugement sur son peuple. Cela amène beaucoup de chrétiens à connaître de plus en plus de difficultés devant une telle vague de pensée séculière, selon Michael.

Prévalence d’une culture de victime

Un aspect de cette vague de pensée séculière si répandue à travers l’Europe est la prévalence actuelle d’une culture de victime.

« C’est là l’un des plus importants tournants culturels qu’il m’ait été donné de voir, ajoute Michael. Nous vivons de plus en plus dans une culture de victime engendrée par un sentiment d’injustice.

» Dans une culture de victime, la tendance à exagérer la douleur ou la souffrance ressentie est très forte. Nous obtenons un statut en société en étant des victimes et nous nous définissons par la douleur. »

Il ajoute que ceux qui se définissent comme des « victimes » voient le dialogue uniquement en termes d’une réaction d’amour ou de haine.

« Si vous êtes en désaccord avec quelqu’un, cela ne peut alors s’expliquer que par le fait que vous vous devez de le détester. Ainsi, la société se divise en deux groupes : ou bien vous faites partie de ceux que l’on oppresse, ou bien vous êtes l’oppresseur. C’est la raison pour laquelle tant de chrétiens influents gardent le silence par crainte d’être perçus comme des oppresseurs.

» Mais si nous adhérons à ce type de point de vue, alors c’est la fin de l’académie. Le concept même de l’université est né de l’idée qu’il nous est possible être en désaccord les uns avec les autres. C’est pourquoi nous avons besoin d’apprendre à être en désaccord. »

Michael a fait le parallèle entre cette tendance que représentent les groupes de victimes à travers l’Europe et la mission de Jonas à Ninive. À l’époque, Ninive était l’un des axes du mal et de la méchanceté au sein de l’Empire assyrien dominant. Jonas avait peur de confronter une telle puissance et il voulait que Dieu détruise l’empire en question plutôt que pardonner à ses habitants, selon Michael.

« Un des aspects clés d’une culture de victimisation est que vous n’avez aucun droit de me parler de mes difficultés à moins que vous ne partagiez mon arrière-plan. »

« Un tel narratif exerce une influence déterminante à tous les niveaux de la société, incluant celui de la sphère politique, où les leaders s’abstiennent de pointer le doigt », affirme Michael.

« Dans le passé, les leaders politiques pouvaient jeter un regard sur la société, conclure que ce qui vous arrivait était mauvais et proposer que l’on apporte les correctifs nécessaires. Ils pouvaient également interpeller les gens à propos de ce qu’ils ne faisaient pas bien.

» Les leaders politiques d’autrefois se sont montrés plus grands que les enjeux politiques de leur époque — mais où trouve-t-on de tels dirigeants de nos jours ? Je parle de gens qui sont plus grands que les enjeux…

» Les politiciens qui tremblent à l’idée d’offenser quelqu’un ont bien compris qu’il est dans leur intérêt de se porter à la défense des droits de tous les groupes de victimes qui existent dans l’espoir d’obtenir le vote de ces gens », ajoute-t-il.

Envisager l’avenir avec les yeux de la foi

Michael, qui est également le directeur adjoint du Oxford Centre for Christian Apologetics, continue de croire avec énergie que le fidèle témoignage chrétien vécu sur les campus peut avoir un réel impact dans les années à venir.

« Quand je réfléchis aux années à venir en Europe, mon espoir est qu’il y ait beaucoup plus d’étudiants chrétiens sur les campus de la région.

» Lors du Congrès Présence, il y avait un tel sentiment d’optimisme — ce qui n’est pas toujours le cas dans des congrès d’évangélisation — et je souhaite que cela ait renouvelé et dynamisé les étudiants qui étaient présents.

» Accepter de laisser tomber nos griefs pour vivre les exigences de l’Évangile — l’amour, la réconciliation et le pardon — offre un réel espoir de changement.

» Le pouvoir du pardon peut vraiment transformer une société. Pardonner est facile en théorie, mais c’est vraiment difficile à vivre dans la réalité du quotidien. »


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  • Quelles sont les personnes envers qui vous avez de la peine à offrir votre pardon actuellement ?
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