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Favoriser l’unité dans un monde divisé

Comment l’IFES soutient la collaboration mondiale à une époque polarisée

Malgré quelques points positifs, les 12 derniers mois nous ont peut-être bien laissés avec un sentiment d’appréhension à la suite de guerres, d’élections contestées et d’actualités négatives. Nous vivons dans un monde assiégé par la division, la polarisation, l’isolationnisme et une gouvernance dysfonctionnelle. L’esprit de coopération et d’interdépendance internationales que nous avons vu à l’œuvre pendant la pandémie de 2020 s’est rapidement éteint. Pouvons-nous espérer favoriser l’unité ? 

En tant que chrétiens, nous regardons à Christ : il est notre espoir. Sa vie, sa mort, sa résurrection et son ascension nous présentent une vision différente pour notre monde divisé : 

Les nations éparpillées par l’orgueil sont réunifiées par l’Esprit de Christ (Genèse 11, Actes 2). Les gens séparés par leur statut social, leur culture et leur ethnicité sont unis en Christ (Galates 3.27-28, Éphésiens 2.11-22). Les individus sont unis à Christ dans une humble dépendance (Jean 15.1-17) et servent ensemble avec une interdépendance radicale (1 Corinthiens 12). 

Mais à quoi peut ressembler cette théologie grandiose dans la pratique de tous les jours ? 

L’essence même de l’Union internationale des Groupes Bibliques Universitaires (l’IFES) est une expression de cette vision transformatrice car elle unit plus de 160 ministères nationaux en une mission commune : « travailler ensemble pour former un mouvement d’étudiants qui partagent et incarnent la bonne nouvelle de Jésus-Christ dans chaque pays du monde ». 

Toutefois, l’aide mutuelle au sein de cette famille qui continue de grandir est toute aussi essentielle afin de renforcer les capacités et de renouveler le ministère. Comme un mouvement nouvellement établi peut-il apprendre des mouvements plus anciens de sa région ? Et comment un mouvement centenaire peut-il apprendre de ceux qui viennent tout juste de commencer ? 

Grâce aux relations interculturelles, à des réseaux internationaux, des conférences régionales et des programmes internationaux de formation, l’IFES cherche à favoriser de tels partenariats. D’ailleurs, les quatre mots qui composent le nom anglais de l’IFES démontrent pourquoi nous pouvons être optimistes au sujet de la collaboration mondiale au cours de l’année qui vient.  


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Tous les quatre ans, l’Assemblée mondiale de l’IFES est un moment fort de connexion internationale.

« Il est beau de voir autant de nations se rassembler, avec différentes langues et cultures, dans la joie et l’enthousiasme, unies dans l’adoration », déclare Kehinde Ojo (Directeur du programme du Développement du soutien au niveau local).

Mais il rappelle que ces connexions internationales ont aussi lieu chaque année, par le biais des événements régionaux de l’IFES.  

« Quand on me pose des questions au sujet du ministère de l’IFES en Afrique, je demande quelle Afrique ?’’, car il y a tant de diversité au sein d’une même région. Par exemple, dans l’EPSA (l’Afrique anglophone et lusophone), nous comptons trois sous-régions et les langues communes comprennent non seulement l’anglais et le portugais, mais aussi l’espagnol. L’est est très différent de l’ouest, et le sud est encore autre chose ! » 

Avec cette diversité, explique-t-il, les événements régionaux qui rassemblent les étudiants et le personnel pour adorer, vivre la camaraderie, écouter des enseignements et recevoir des formations sont des temps riches où l’on apprend les uns des autres. Quelle que soit la région de l’IFES, lorsque les mouvements nationaux se rassemblent, le programme comprend toujours une soirée culturelle lors de laquelle les participants peuvent partager des mets, des danses, des chants et des traditions de leurs pays d’origine. 

Ces interactions sont particulièrement fortes lorsque les participants viennent de pays qui sont en conflit et qu’ils se rencontrent pour la première fois. Par exemple, fin août, des leaders étudiants de mouvements de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) se réuniront pour une formation et la camaraderie. 

La collaboration mondiale grâce aux relations internationales étaye aussi l’équipe de leadership principal de l’IFES. La responsabilité pour le développement et le partage des priorités et ressources de l’IFES à travers le monde est partagée entre le Secrétaire général de l’IFES, Tim Adams (du Royaume-Uni), Annette Arulrajah de la Malaisie, David Bahena du Mexique, George Ogalo du Kenya et Olena Welch de l’Ukraine (retrouvez leurs rôles ici). 

C’est le « I » de l’IFES : du leadership mondial au personnel régional et aux leaders étudiants, l’IFES rassemble – et conserve l’unité entre – des personnes de différentes nations.  




Se rencontrer et apprendre à se connaître permet à l’union et la camaraderie du partenariat de se développer.

Les intérêts individuels cèdent la place au soutien mutuel.  

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Annette Arulrajah (Secrétaire générale adjointe de l’IFES pour la camaraderie mondiale) fut impressionnée par sa visite à la région Caraïbe l’année passée, lorsqu’elle participa à une retraite de l’IFES Caraïbe (CARIFES) pour les membres du Conseil d’administration des mouvements nationaux et au tout premier camp de CARIFES Academy, un programme de formation régional pour le personnel et les étudiants : 

« C’était une joie de voir ce partage de ressources et d’idées pour le ministère – et comment ils encouragent la vision d’être les gardiens les uns des autres. » 

Elle fut également ravie de voir la collaboration mondiale exprimée par le ministère TSCF Nouvelle-Zélande lorsque celui-ci tendit la main aux mouvements de la région Pacifique Sud pour les inviter à sa formation du personnel en novembre. Environ 20 participants de l’Australie, des Fidji, de Guam, de la Papouasie-Nouvelle Guinée, des Îles Salomon et des Tonga se joignirent alors au personnel de TSCF. Un jour, Jonathan de PSCF Fidji eut l’occasion d’enseigner aux autres comment adorer en fidjien – un exemple marquant de ce qu’Annette appelle « la facilitation et l’enrichissement » de la camaraderie de l’IFES.  

Au fil des ans, Annette a aussi été témoin de la coopération entre les mouvements en Asie de l’Est, en particulier lors du lancement de nouveaux mouvements. Elle admet qu’il a fallu du temps et des efforts pour développer un sens d’appropriation dans l’ensemble de la région. Mais grâce à la camaraderie ainsi encouragée, des diplômés de mouvements bien établis – dans des pays tels que l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, la Corée du Sud et le Japon – sont allés soutenir le travail pionnier au Cambodge, en Mongolie, au Timor oriental et dans d’autres pays (sensibles).  

La Journée mondiale du don de l’IFES l’année dernière fut une autre expression pleinement internationale de cette camaraderie. Les étudiants, le personnel et les partenaires de 80 pays et territoires ont donné plus de 50 000 $US pour aider à implanter de nouveaux mouvements et groupes autour du globe.  

Pour Kehinde, avec ses années d’expertise dans la mobilisation du soutien, le taux de participation le jour-même est tout aussi important que la somme d’argent levée. « Je préfère voir arriver neuf petits dons plutôt qu’un seul gros don », lance-t-il avec un sourire. L’année dernière, il fut touché par les dons des étudiants, du personnel et des partenaires des UGBB Burkina Faso. Ils avaient donné ce qu’ils pouvaient de leur pauvreté, ce que Kehinde compare à la générosité des églises de la Macédoine félicitées par l’apôtre Paul en 2 Corinthiens 8. 

Le « F » de l’IFES signifie que chaque mouvement s’engage à veiller sur les autres.  



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Malheureusement, pour certains, le terme « évangélique » est désormais associé à un parti politique, un segment démographique ou une perspective polarisée (et polarisante). Mais le « E » de l’IFES représente tout autre chose.  

L’essence de ce mot se rapporte à la centralité de l’evangel – la « bonne nouvelle » du salut par la grâce par le moyen de la foi en Christ pour tous ceux qui croient.

S’inscrivant dans un cadre de croyances fondamentales basées sur la Bible, cet Évangile nous unit à travers les divisions politiques, les frontières nationales, les différences culturelles et les dénominations religieuses. En effet, Kehinde souligne que la beauté des interactions décrites précédemment découle de ce qui nous unit : notre adoration de Jésus. 

Dans son travail avec les mouvements nationaux, Kehinde se montre réaliste au sujet des barrières linguistiques et culturelles : « En passer outre vous coûtera – il faut beaucoup de sensibilité ! » Mais il a constaté comment le fait de rencontrer Christ à travers les Écritures aide à construire des ponts et à forger des relations.  

« Quand nous nous rassemblons pour lire la Bible, il faut l’aborder avec une posture d’écoute et la conviction que nous pouvons nous aider mutuellement à comprendre la Parole de Dieu. Cela demande de l’humilité et d’être prêt à remettre en question ce que nous pensions savoir du fait de notre propre perspective culturelle. » 

Au cours des dernières années, l’IFES a facilité le développement de réseaux interculturels qui encouragent l’interaction avec les Écritures et a partagé des ressources instructives tirées de l’ensemble de l’Union.  

La collaboration mondiale est également mise en avant à travers la prière. En adorant le Seigneur dans l’humilité, en cherchant sa force et sa direction et en intercédant pour les ministères et les contextes des uns et des autres, nous sommes plus intimement liés ensemble. 

La réunion de prière mensuelle de l’IFES, lancée l’année dernière, permet aux étudiants, au personnel et aux partenaires de tous les pays de prier ensemble. Annette explique :  

« Les mouvements nationaux de l’IFES ont certes toujours prié les uns pour les autres, mais nous n’avons jamais eu un moyen de se retrouver face à face régulièrement. Mais l’expérience de ces dernières années nous a révélé que les rassemblements en ligne peuvent combler ce manque. » 

Le nombre de personnes qui participent à cette réunion continue d’augmenter depuis ses débuts. « J’en conclue qu’il existe une réelle faim de connexion avec le reste du monde », ajoute Annette. 

La réunion de prière aura lieu tous les premiers jeudis du mois tout au long de 2025. Cependant, une « Journée Mondiale de la Prière » est prévue en janvier (voir ci-dessous).  


Et priez pour l’avancement de la bonne nouvelle de Jésus dans le monde étudiant tous les quinze jours grâce à Prayerline. 



Le « S » de l’IFES souligne le travail d’implantation, de renforcement et de renouvellement du ministère dirigé par les étudiants.

La vision de « travailler ensemble » établie lors de la fondation de l’Union est née de l’initiative étudiante et en demeure une composante centrale aujourd’hui.

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Par ailleurs, Annette affirme que les diverses personnalités et cultures représentées dans l’équipe de leadership sont unies par leur passion commune : responsabiliser les étudiants (et le personnel qui les soutient) dans les contextes locaux. 

Cette année, les équipes des ministères des ressources mondiales (GRM, Global Resource Ministries) continueront à faciliter les échanges d’expérience et d’expertise issues de l’ensemble des mouvements de l’IFES. Grâce à une équipe de mentors et un centre de ressources, elles encouragent la collaboration et l’innovation autour d’une diversité de besoins. 

Au cours des dernières années, sous les hospices du ministère Interagir avec l’université des GRM, l’Initiative Logos et Cosmos (ILC) a permis aux universitaires et étudiants de l’Afrique francophone et de l’Amérique latine de collaborer sur des projets reliant les sciences et la foi. Depuis qu’il a entendu parler de cette initiative, Lisman Komaladi (Secrétaire régional de l’IFES pour l’Asie de l’Est) espère qu’une action semblable pourrait être mise en place dans sa région – un enthousiasme partagé par Prarthini Selveindran (FES Singapour). 

En 2025, grâce à une subvention généreuse de l’ECLAS par le biais du Collège biblique de Singapour, leur vision devient réalité. Ce mois-ci, l’IFES Asie de l’Est organise un événement « Portes Ouvertes » pour marquer le lancement de I’ILC @EA. Lisman anticipe comment cet exemple de collaboration mondiale peut responsabiliser les étudiants : 

« J’ai hâte de voir nos mouvements nationaux être dynamisés : que les étudiants voient leur ministère de manière plus large, comme un ministère envers le campus, une mission envers l’université dans son ensemble. » 

S’appuyant sur les expériences de I’ILC, leur initiative retiendra les trois composantes principales d’équiper, du mentorat et des projets. Mais ils prévoient d’adapter les détails à leur contexte, y compris en appliquant une définition plus large des « sciences » et en impliquant plus d’étudiants de premier cycle dans la direction des projets.  

Qu’il s’agisse de faire ainsi le lien entre la foi et les études, de servir les étudiants internationaux, de soutenir les diplômés, de développer la gouvernance ou de commencer de nouveaux groupes, les équipes et réseaux des GRM représentent ce qu’on appelle souvent désormais des communautés de pratique. Cela signifie que les mouvements nationaux – qu’ils aient 10 ou 100 ans – peuvent apprendre les uns des autres et mieux servir leurs étudiants. Et il en découle que les étudiants d’aujourd’hui qui coopèrent et collaborent ensemble sont mieux équipés pour jouer des rôles influents dans la société, les églises et la communauté internationale. 



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À la lumière de toutes ces opportunités et initiatives, nous pouvons être optimistes au sujet de la collaboration mondiale en 2025 – du moins en ce qui concerne le rôle que nous pouvons jouer. Dans un monde de nationalisme, d’isolationnisme, de polarisation et de dictateurs, nous pouvons vivre une histoire différente : celle de l’unité en Christ. 

Il ne s’agit pas d’une simple unité de confession de foi. C’est une unité vécue et renforcée par la pratique. En étant un membre actif de l’IFES – que ce soit en tant qu’étudiant(e), membre du personnel ou partenaire, au niveau local, national ou mondial – vous pouvez favoriser l’unité dans un monde divisé.  

Grâce aux connexions internationales, à la camaraderie du partenariat, à l’unité évangélique nourrie par les Écritures et la prière et à un engagement clair à l’œuvre de Dieu parmi les étudiants, nous pouvons soutenir la collaboration dans ces temps polarisés. Ensemble, nous pouvons être des ambassadeurs de l’espoir. 

Kehinde le résume bien : 

« La collaboration mondiale perdurera ! Personne n’est appelée à travailler seul. Nous avons tous quelque chose à donner. Même si ce n’est qu’un sourire, cela peut tout changer. » 

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