Un type d’influenceur différent

« Ce dont nous avons le plus besoin, ce n’est pas de plus de prédicateurs, mais de plus de catalyseurs. Ceux qui encouragent dans les coulisses nous seront plus utiles que ceux qui parlent sous le feu des projecteurs. » 

– Hussam, secrétaire régional adjoint à la formation pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) 

Voilà pourquoi les leaders étudiants et les équipiers de trois mouvements nord-africains ont examiné le caractère de Barnabas plus tôt dans l’année. Tandis qu’ils exploraient ensemble l’Écriture lors d’un rassemblement de l’IFES pendant quatre jours, leurs perspectives ont changé. Une nouvelle vision du ministère est née. 

Dans cette région, les disciples du Christ doivent souvent cacher leur foi à cause de la persécution courante des familles ou du gouvernement. Dans une édition précédente, nous avons d’ailleurs décrit comment les étudiants de l’un de ces trois pays devaient se rencontrer en secret.  

Pourtant, en coulisses, l’Église grandit et de nouvelles occasions s’ouvrent au ministère étudiant. Jusqu’à récemment, le mouvement d’un autre de ces pays se composait principalement d’étudiants internationaux d’Afrique subsaharienne. Mais des liens se sont développés avec six locaux (un couple de diplômés et quatre étudiants), qui ont très envie de lancer un ministère local.  

Une étudiante, qui a clairement saisi l’influence qu’elle pouvait avoir, raconte : 

« Je n’avais jamais pensé que je pouvais être une Barnabas. Mais j’ai appris que je pouvais encourager les autres et aider l’Église à grandir de cette façon ; pas besoin d’être un pasteur ou un leader de louange pour faire ça. Je veux ramener cette découverte dans mon pays et être une Barnabas dans mon Église et mon université. » 

C’est une bonne nouvelle pour l’université. L’encouragement en coulisses va stimuler l’esprit des jeunes croyants qui connaissent la persécution. Et l’impact de ce ministère va s’étendre. L’encouragement en coulisses peut aussi influencer positivement les nombreux étudiants qui luttent avec la dépression, le sans-abrisme, l’addiction et les crises identitaires. 

Pour aider les catalyseurs en formation à gérer de tels enjeux, le secrétaire général d’un autre mouvement du MENA était présent à la conférence. En tant que conseiller professionnel, le Dr Fuad a offert un avis biblique et clinique sur la santé mentale et émotionnelle, y compris l’anxiété et l’addiction. 

Un étudiant a remarqué combien sa perspective s’était élargie : 

« La session sur l’addiction était essentielle. Elle ne s’est pas arrêtée aux cigarettes et à l’alcool, mais elle nous a montré qu’il est possible d’être accro à tout ce qui détourne notre regard de Dieu. C’est vraiment important de parler de ce genre de choses. »   

Les étudiants sont repartis inspirés et mieux équipés pour être des influenceurs comme Barnabas, qui partagent l’encouragement de Dieu en coulisses. Prions pour eux : 

  • Remerciez Dieu pour ces leaders étudiants et pour leur enthousiasme par rapport au fait de devenir des catalyseurs influents. Priez en particulier pour ceux qui sont venus pour la première fois : que le Seigneur guide leurs efforts pour bâtir un témoignage local pour le Christ.  
  • Merci de continuer à prier pour la population de cette région, au milieu des tragédies et des traumatismes de guerre. Un leader a récemment partagé combien les bombardements sont décourageants et perturbants pour leur ministère. Priez pour que la violence et les tueries cessent. 
  • Remerciez Dieu pour une conférence récente dans le golfe persique, qui a réuni 50 responsables d’église, diplômés et étudiants pour faire avancer le ministère étudiant pionnier là-bas. 
  • Priez pour que la conférence étudiante du MENA (27 août – 2 septembre) offre la communion fraternelle et le soutien dont la région a fortement besoin. Demandez que les préparatifs soient conduits par l’Esprit et que tout obstacle à la participation des étudiants soit levé. 

Priez que la guerre cesse

« Nous faisons face à une situation catastrophique », constate Jamil, le Secrétaire régional pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). « Au Liban, en Israël et à Gaza, ainsi qu’en Syrie, au Yémen et en Iraq, les bombardements ont lieu tous les jours. Nulle part dans la région n’est en sécurité. »  

Aujourd’hui, nous ne mettons pas en avant le ministère sur le terrain d’un mouvement national. Nous vous demandons simplement d’intercéder pour le Moyen-Orient – et ses étudiants et membres du personnel. 

C’est une leçon d’humilité chaque fois que nous partageons dans Prayerline des histoires encourageantes du témoignage courageux parmi les étudiants de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Mais raconter encore une histoire dans la même veine risque de donner l’impression que la vie est normale – alors que c’est loin d’être le cas.  

Jamil poursuit : « Nous avons de la peine car nous vivons une situation très douloureuse. Nous avons besoin de prière. Nous avons besoin que Dieu intervienne. » 

Au début d’une nouvelle année universitaire, les étudiants du mouvement libanais Lebanon Inter Varsity Fellowship (LIVF) avaient hâte de reprendre leurs groupes d’étude biblique hebdomadaire. Certains projetaient même de commencer de nouveaux groupes. Et plus de 20 diplômés devaient prendre l’avion pour un congrès de l’IFES Moyen-Orient et Afrique du Nord (24-28 octobre) afin de vivre une camaraderie indispensable et une réflexion biblique avec d’autres de la région.    

Mais avec le début de l’offensive d’Israël contre le Hezbollah en septembre, tout a changé. Les universités ont fermé leurs portes. Les étudiants ont quitté Beyrouth pour retourner dans leurs familles. Dans le sud du Liban, il a fallu fuir et abandonner les maisons et les terres. Les vols ont été annulés, ce qui a empêché les diplômés de rejoindre le congrès du Moyen-Orient et Afrique du Nord.  

Les attaques ont perturbé la vie de chacun, sans distinction. Des milliers de personnes ont perdu la vie, des dizaines de milliers sont blessées et plus d’un million sont déplacées. Les vies et les moyens de subsistance ont été détruits.  

Roula, la Secrétaire générale de LIVF, affirme qu’ « en tant que croyants, nous nous réfugions dans le Seigneur, nous intercédons pour ce pays, et nous offrons amour et hospitalité à nos voisins, peu importe leur arrière-plan. Nous savons qu’en tant que chrétiens, nous sommes appelés à prier, aimer et proclamer la vie là où Dieu nous a placés. »  

Pourtant, la réalité est dure. Elle explique que beaucoup de gens sont ébranlés et désespérés car ils craignent que leurs villes se retrouveront bientôt en ruines, comme Gaza.   

Lors de la Journée mondiale de l’étudiant, la Parole de Dieu, dans le Psaume 46, nous a inspirés à « arrêter » et à prier que les étudiants qui font face à des problèmes puissent trouver un refuge en Dieu. Aujourd’hui, nous vous appelons à prendre les paroles du dixième verset au pied de la lettre et à prier que l’Éternel fasse « cesser les combats jusqu’aux confins de la terre. »  

Le Guide de méditation nous a encouragés à explorer l’application du Psaume en faisant notre propre paraphrase : « Il fait cesser les conflits dans le monde entier. Il désamorce les bombes et désarme les fusils ; il envoie les chars à la ferraille. » (v.10) 

Peu importe les mots dont nous disposons, prenons la Parole inspirée par l’Esprit il y a des siècles et prions avec des mots conduits par l’Esprit – et des gémissements (Romains 8.26) – pour que sa vérité soit manifestée aujourd’hui.   

Plus d’un an après les attaques et la prise d’otages de Hamas qui ont conduit à ce cycle croissant de conflits et de dévastation généralisée au Moyen-Orient, persévérons dans la prière. Prions avec foi pour que Dieu intervienne. Prions pour un arrêt soudain de la guerre à Gaza, en Israël et au Liban – et dans toute la région du Moyen-Orient. 

Joignons-nous à la prière de Roula : 

« Père, avec les ténèbres, les menaces et la mort qui nous entourent, nos cœurs sont lourds. Nous te remettons nos âmes épuisées et nous recherchons la paix et la guérison en ta présence. Accorde-nous de la patience. Aide-nous à trouver la force et la grâce en ce temps de détresse, comme tu nous l’as promis. Donne-nous le courage de choisir l’amour au lieu de la crainte. Visite nos pays et notre région, au nom de Jésus, amen. »  

Du café et un feu 

Discuter au sujet de la formation de disciples autour d’un bon café, des prières au grand air à la lumière d’un feu de joie – pour beaucoup d’entre nous, cela représente peut-être un cadre idyllique.  

Mais pour Karim*, la situation était loin d’être détendue car il s’agissait d’une réunion secrète avec le personnel de l’IFES. « C’est le seul moyen de soutenir le ministère dans son pays sans mettre le groupe local en danger », explique Jamil, le Secrétaire régional pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA)

Le prix à payer pour suivre Christ 

Au cours des derniers mois, une jeune femme qui participait secrètement à leur petit groupe a été exposée lorsque sa famille a remarqué un message sur son téléphone. Elle est maintenant « sous sanction » chez elle.  

Karim a aussi rencontré de l’hostilité à cause de sa foi. Alors qu’il n’avait que 16 ans, sa famille l’a rejeté pour s’être détourné de l’Islam pour suivre Jésus. Il a été abandonné à lui-même dans la rue. 

Un groupe et des besoins qui grandissent  

Mais Dieu est fidèle. Des amis d’école ont fait preuve de bonté et invitaient Karim de temps en temps pour laver ses vêtements, manger un bon repas et avoir un lit pour la nuit. Alors qu’ils lui proposaient ces soins, Karim leur proposait la foi et a amené ces six amis à connaître Christ.  

En tant qu’étudiants, ces amis ont incarné leur foi et ont pris contact avec d’autres ; à l’heure actuelle, le ministère dans leur ville tourne autour de 16 étudiants et diplômés.  

Une telle croissance implique un grand besoin de communion et de formation de disciples, exacerbé par le fait qu’ils ne peuvent pas fréquenter les quelques églises qui existent : en effet, leur présence en tant que convertis exposerait l’église concernée à un risque de persécution pour avoir des prosélytes. En février donc, Karim a contacté Jamil pour lui demander de l’aide avec la formation au leadership.  

Des solutions créatives pour un futur prometteur   

Un mois plus tard, sept étudiants et diplômés ont été invités dans un autre pays majoritairement musulman, où le personnel de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’IFES ont pu proposer une formation au leadership et à l’étude biblique. Ayant vu leur enthousiasme et leur foi, Jamil anticipe l’impact stratégique que ces leaders nouvellement équipés pourront avoir : « Ces croyants représentent l’avenir de l’église dans cette ville ! » 

La formation formelle a été suivie par une visite informelle du personnel de l’IFES au pays concerné. Le mentorat continue – mais de manière discrète, dans un bistro autour d’un café.  

À la fin, ils voulaient prier ensemble et ont donc pris une voiture pour rouler une heure environ dans le désert. Loin des yeux inquisiteurs, ils ont allumé un feu et ont prié que la flamme de Dieu brille avec éclat parmi eux.  

Prier 

Prions pour ce groupe et son témoignage dans ce pays du Moyen-Orient :  

  • Rendez grâce pour Karim* et la façon dont Dieu l’a utilisé pour lever un témoignage parmi les étudiants dans sa ville. 
  • Priez que le Seigneur protège tous ceux qui sont impliqués dans le groupe et change le cœur des membres de leur famille qui s’opposent à Christ.  
  • Priez pour les sept leaders qui ont reçu une formation récemment – qu’ils demeurent fermes dans la foi et que Dieu les utilise pour multiplier le groupe et établir son témoignage. 

*Son nom a été changé pour protéger son identité. 

Portes fermées et fenêtres ouvertes 

En septembre dernier, nous vous avons apporté des nouvelles d’un pays sensible de l’Afrique du Nord dans lequel une révolution politique avait mené à la fermeture des églises et à la persécution des chrétiens. À la suite du thème de la Journée mondiale de l’étudiant de cette année – persévérer – nous avons pris contact avec Jamil, le Secrétaire régional de l’IFES pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA), pour en apprendre plus sur la situation dans ce pays et comment le mouvement y réagit.

« La porte a certes été fermée mais la fenêtre est ouverte ! » 

Jamil évoque comment la porte avait été brusquement fermée quelques années auparavant, avec des politiques gouvernementales qui ont conduit non seulement à l’arrestation et l’emprisonnement des pasteurs d’église mais aussi à l’interrogation de tous ceux qui avaient des liens avec des organisations internationales. 

Le mouvement étudiant, encore relativement jeune mais qui avait connu une croissance constante au cours des quinze années précédentes, a été sévèrement impacté par la fermeture nationale. Les restrictions sur le campus et la fermeture des bâtiments d’église empêchaient les étudiants de se réunir dans leurs locaux habituels pour des études bibliques en petits groupes. Par ailleurs, les congrès nationaux annuels, qui rassemblaient et motivaient environ 150-180 étudiants, ne pouvaient plus avoir lieu. Le responsable du mouvement national savait que son nom figurait sur ‘la liste’ de ceux qui pourraient être arrêtés. Craignant qu’il serait interpellé sous peu, il a supprimé toutes les données sensibles de ses appareils électroniques et a envoyé un courriel à Jamil disant « Je les attends – ils ne tarderont pas ! ». La porte était fermée. 

Mais la fenêtre était ouverte. Jamil se rappelle que dans la suite de ce même courriel, le responsable du ministère étudiant expliquait que le mouvement priait pour savoir comment chercher du soutien pour financer un(e) équipier(ère) supplémentaire. En l’espace de quelques mots, la crainte s’était transformée en espoir. « Connaissant leur détermination et leur passion, le ministère ne cessera jamais là-bas ! », affirme Jamil. 

Il semble qu’il ait raison : les étudiants n’ont été ni découragés ni dissuadés par les portes fermées des campus et des églises. À la place, ils ont déplacé leurs études bibliques dans les cafés et les forêts (voir ce numéro de Prayerline). Une année plus tard, la situation politique demeure inchangée mais les étudiants et le personnel persistent dans leur enthousiasme. Impressionné et touché par leur perspective et leurs rêves, Jamil demande « Sommes-nous prêts à continuer à vivre cette aventure avec eux ? ». 

Aventurons-nous avec eux dès maintenant en priant pour le ministère parmi les étudiants de ce pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord : 

  • Rendez grâces pour les fenêtres ouvertes malgré les portes fermées – et pour les étudiants et le personnel dont la foi courageuse alimente leur détermination et leurs rêves. 
  • Priez pour la protection de Dieu et sa bénédiction sur les étudiants et le personnel qui sont fidèles et persévèrent avec le ministère étudiant de manière créative. Priez que les étudiants qui se posent des questions entendent parler des études bibliques en plein air et aient le courage d’y participer.
  • Priez que le Seigneur pourvoie les ressources financières dont le mouvement a besoin pour maintenir – et même augmenter – son personnel, afin que les étudiants puissent être pleinement soutenus dans leur témoignage. Et persévérez dans la prière pour un changement de cœur au sein du gouvernement afin que le pays puisse bénéficier de la liberté de religion et de campus ouverts. 

Merci pour tout le soutien que vous apportez aux mouvements de l’IFES dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord par vos prières. Si vous vous sentez conduits à soutenir le mouvement décrit ci-dessus en contribuant à leurs efforts pour financer un(e) autre équipier(ère), vous pouvez le faire ici. 

Seigneur, calme la tempête

Un climat de tension imprègne encore les étudiants internationaux en Tunisie après une récente vague d’attaques racistes à l’encontre des Africains subsahariens. Nos contacts en Tunisie ont demandé la prière pendant qu’ils continuent de fournir un soutien moral, spirituel et matériel à des centaines d’étudiants internationaux dans cette nation nord-africaine. 

« Les dernières semaines ont été très, très difficiles. Plusieurs Subsahariens, y compris des étudiants, ont été agressés et emprisonnés arbitrairement », explique Armand. « Nous avons eu beaucoup de mal entre la gestion de nos propres craintes et le fait de rassurer les étudiants au niveau national. Nous demandons au Seigneur de calmer cette tempête. » 

Le déferlement d’attaques racistes a commencé fin février à la suite de remarques que le président du pays a faites au sujet de migrants d’Afrique noire. Début mars, beaucoup d’étudiants internationaux avaient trop peur pour s’aventurer hors de leur foyer. Le mouvement national a annulé les réunions en présentiel pour deux semaines, et même son camp biblique national.  

Un mois plus tard, Armand raconte que la forte crainte et l’angoisse parmi les étudiants d’Afrique subsaharienne a quelque peu diminué, mais de nombreux étudiants restent prudents et attendent de voir comment les choses progresseront jour après jour. 

« Plusieurs de nos étudiants étaient prêts à quitter la Tunisie de façon permanente avant la fin de leurs études, mais nous avons essayé de les rassurer, ainsi que leurs parents », dit-il. « Mais ce n’est pas facile. Je crains que beaucoup d’étudiants quittent le pays à la fin de l’année universitaire et ne reviennent pas, et que nous ayons moins de nouveaux étudiants internationaux venant dans le pays à l’avenir. » 

La Tunisie est une destination prisée des étudiants internationaux d’Afrique subsaharienne, qui sont attirés par la qualité des universités du pays, le coût de la vie moins élevé et les exigences moins strictes en matière de visas par rapport aux pays européens. En réponse, le mouvement national tunisien a développé un ministère dynamique parmi les étudiants internationaux.  

Dans cette nation à prédominance musulmane, les étudiants internationaux constituent la grande majorité du mouvement national. Environ 500 participent aux études bibliques hebdomadaires et autres activités dans 10 villes. En parallèle, les étudiants chrétiens jouent un rôle important en créant des amitiés, en accueillant et en orientant les étudiants internationaux, dont beaucoup sont confrontés au choc culturel, aux barrières linguistiques, ainsi qu’aux défis financiers et académiques.  

Armand explique que le Seigneur a ouvert de merveilleuses opportunités à travers ce ministère parmi les étudiants internationaux : « C’est vraiment l’humour du Seigneur que nous ayons plusieurs témoignages d’étudiants internationaux qui le rencontrent ici, en pays islamique. Mais le travail pastoral parmi les étudiants dans un contexte islamique est très difficile, et notre ministère requiert beaucoup de créativité. » 

Merci de prier avec nous pour les étudiants en Tunisie : 

  • Priez que le Seigneur apporte sa paix et sa consolation aux étudiants subsahariens qui ont été traumatisés par cette crise. 
  • Priez que les autorités prennent des mesures afin de mettre fin à ces attaques racistes. 
  • Demandez à Dieu de faire de cette situation une occasion pour que les étudiants chrétiens témoignent de son amour. 
  • Priez que le Seigneur réponde aux besoins matériels des étudiants subsahariens (p. ex. alimentaires).  

Pour plus d’informations sur le ministère parmi les étudiants internationaux en Tunisie, écoutez ce récent podcast de Voices of IFES où Armand est interviewé (en français).  

Courir vers Noël

Noël peut être une période compliquée de l’année, mettant à mal tant les émotions que le compte bancaire. Bien que l’on aimerait répondre à chaque occasion de se montrer généreux dans cette période, il n’est pas toujours réaliste de le faire. Le sentiment de ne pas pouvoir en faire « assez » peut donner l’impression qu’il n’y a aucun intérêt à faire quoi que ce soit. Toutefois, ce Prayerline donne un rappel de ce que Dieu peut faire quand on se lance tout de même.

Lorsqu’une explosion massive a secoué Beyrouth en août 2020, le pays qui commençait à peine à trouver ses marques a été mis à genoux. Au cours des deux dernières années, cette tragédie s’est aggravée par la pandémie, les troubles politiques, les sanctions économiques, les pénuries de céréales et une monnaie qui, à ce jour, a perdu 95 % de sa valeur. En conséquence, le Liban et sa population existent dans un état de crise perpétuel.

Pour témoigner de cette réalité, Roula Abi Hanna, Secrétaire Générale du Lebanon InterVarsity Fellowship (LIVF), s’est retrouvée à discuter de l’altruisme social avec Reina, membre du même mouvement, tandis qu’elles se rendaient en voiture à une étude biblique. Elles se sont particulièrement interrogées sur la question du don à l’approche de la période de Noël. Elles avaient le sentiment que la situation actuelle au Liban amenait « les étudiants et les gens en général à ne penser qu’à eux-mêmes et à oublier les autres », une réaction raisonnable quand on est contraint de faire des choix dramatiques simplement pour survivre.

En réaction, Reina a évoqué son souhait de faire des cadeaux « aux enfants dans le besoin ou aux personnes âgées » ce Noël-ci. Roula, encouragée par l’idée, a suggéré qu’elles mobilisent des fonds pour le Cedar Home, une société chrétienne ayant à cœur les filles abandonnées, orphelines et à risque. Le comité d’organisation étudiant du LIVF a facilement accepté, mais restait la question de savoir comment Roula et ses étudiants allaient lever des fonds pour acheter ces cadeaux.

Dans le processus de réflexion, Roula a mentionné qu’elle avait couru le marathon de Beyrouth une quinzaine d’années plus tôt pour une œuvre de charité et que le fait de demander à ses amis de la parrainer avait « étonnamment bien marché ». Mais tout en se rappelant cette expérience, elle n’avait aucune idée que le nouveau marathon de Beyrouth devait avoir lieu le mois suivant, le 13 novembre ! Le groupe n’en revenait pas. L’occasion leur a paru encore plus providentielle lorsqu’ils ont réalisé que l’inscription à l’événement était sur le point de se terminer.

Roula a lancé pour défi à Heba, coordinatrice des étudiants, de courir le marathon et elle a accepté à condition que deux autres « étudiants sportifs », Miguel et Michel, se joignent à elle. Reina, dont les convictions avaient initié ce projet, s’est aussi inscrite afin de courir pour sa cause. Le quatuor du LIVF était donc prêt à affronter le parcours de 10 km, mais il devait d’abord faire face aux donateurs.

Étant donné la situation économique au Liban, ils ont ménagé leurs attentes. Mais Dieu était à l’œuvre dans le cœur des gens, enflammant leur sens de la générosité, et les efforts de mobilisation de fonds ont eu plus de succès que le groupe n’aurait pu le prévoir. Les coureurs du LIVF sont repartis avec un montant de 200 $ USA, suffisant pour acheter des cadeaux et un gâteau de Noël aux enfants du Cedar Home.

Pour accompagner leurs cadeaux, les étudiants ont également préparé « des cartes de Noël, un sketch et d’autres choses à offrir aux enfants » pendant leur visite le 17 décembre. Ce projet a été particulièrement poignant pour Heba, qui a grandie en tant qu’orpheline dans un centre chrétien similaire. Le matin de leur visite au Cedar Home, elle a partagé « un petit témoignage sur la façon dont Dieu était intervenu dans sa vie et lui avait donné l’espoir en tant qu’orpheline, mais aussi étrangère ».

Roula est « très reconnaissante de voir comment Dieu a mené ce projet depuis le début et la manière dont il a poussé nos étudiants et les gens à penser aux autres, même dans la situation difficile actuelle ». En effet, l’état d’esprit de cette période se trouve dans chaque geste de générosité, comme les étudiants du LIVF l’ont montré. « Comme c’est beau », observe Roula, « de les voir donner à d’autres leur temps, leur énergie et leurs talents ! »

Merci de prier avec nous pour le LIVF Liban :

  • Remerciez Dieu d’avoir guidé ce généreux effort du début à la fin et priez pour qu’il continue à inciter les étudiants du LIVF à penser aux autres et à les aider, même dans la situation difficile actuelle.
  • Priez que Roula, qui a commencé dans le rôle de secrétaire générale du LIVF plus tôt dans l’année, aie la sagesse, la compassion et la persévérance nécessaires pour mener le mouvement au milieu des défis actuels.
  • Priez que le LIVF Liban puisse témoigner de l’espérance que le Christ offre avec force et créativité.

Merci de soutenir le LIVF Liban en prière. Si vous vous sentez poussé(e) à contribuer à ce mouvement d’un point de vue financier, il vous est possible de le faire ici.

Veuillez noter qu’en raison des congés, notre prochain Prayerline sera publié le 10 janvier.

Rencontres dans les forêts pour le royaume de Dieu

Ces dernières années, une révolution radicale dans un pays d’Afrique du Nord a tout changé pour le mouvement IFES local. Sous le contrôle d’un nouveau gouvernement, des églises ont été fermées, des responsables d’église et d’autres croyants poursuivis en justice, et les activités chrétiennes officiellement suspendues.  

Cependant, les frères et sœurs du mouvement étudiant continuent à mener leurs activités avec courage. Le secrétaire général cite l’apôtre Paul dans 2 Corinthiens 4:9 en insistant sur le fait qu’ils sont « persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis ». Étant donné qu’il existe peu d’endroits sûrs pour se réunir et encore moins d’églises pour organiser des activités chrétiennes, les étudiants se réunissent pour prier et étudier la Bible dans les cafétérias, les forêts et les jardins. Quelques lieux de culte restent ouverts, alors de petits groupes d’étudiants en profitent pour effectuer une formation au ministère dans le secret.  

« Le Seigneur continue, jour après jour, à nous encourager et à nous donner de l’espoir », déclare le secrétaire général. « Mais s’il vous plaît, priez pour la foi des étudiants, afin que le Seigneur leur donne l’espoir de continuer à le servir. » 

Priez avec nous aujourd’hui pour ce mouvement national : 

  • Remerciez Dieu pour avoir gardé et protégé son peuple, même dans des endroits hostiles à l’évangile, et pour la poursuite courageuse de son ministère face à une forte opposition. 
  • Priez pour que Dieu donne aux étudiants toute la grâce dont ils ont besoin pour continuer à vivre pour Jésus et partager avec joie leur foi avec leurs camarades de l’université. 
  • Priez pour que les responsables étudiants et le personnel persévèrent, sachant que Dieu pourvoira à tout ce dont ils ont besoin pour accomplir ce qu’il leur a donné de faire. 
  • Priez pour que le Saint-Esprit agisse dans cette nation, apportant l’espérance en Jésus à de nombreuses personnes et une plus grande liberté au peuple de Dieu.  

La force de continuer pour les jeunes responsables dans les pays fermés

Au Moyen-Orient, certaines zones connaissent une crise humanitaire extrême depuis de nombreuses années. Le pays que nous présentons dans cette édition de Prayerline est en proie à des conflits depuis longtemps, différents groupes détenant le pouvoir dans différentes régions. Une immense partie de la population a besoin d’aide alimentaire. La plupart des gens n’ont pas d’électricité et les ailes les plus puissantes de la pensée islamique radicale se répandent, affectant la sécurité de tous dans le pays. 

Cependant, il y a de la vie dans le désert. Dieu est à l’œuvre, amenant des personnes à lui. L’Église souterraine est vivante et bien portante, et le ministère étudiant grandit. Quatre équipiers de l’IFES travaillent sur place. 

Récemment, le secrétaire général du mouvement étudiant dans ce pays a été découvert, menacé et contraint de quitter le territoire. Cet événement a poussé une dizaine de frères à se réunir pour une conférence de formation qui visait à les fortifier et à les équiper afin de poursuivre le ministère étudiant. Durant plusieurs jours, ils ont étudié la Bible de manière intense. L’un des participants, connu de ses voisins pour parler de Jésus, s’est réjoui d’une « formation complète sur l’ensemble de la Bible. À présent, j’ai plus d’assurance dans ce que je crois et cela a fortifié ma foi. » 

Jamil, secrétaire régional du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, raconte que « c’était une leçon d’humilité que d’être en présence de ces croyants, si assoiffés, enthousiastes, courageux et passionnés dans leur amour pour Jésus et leur désir de partager l’Évangile. » 

Voici l’un des nombreux témoignages partagés à la conférence :  

« Il n’y a pas longtemps, j’ai été arrêté par la police. Un officier a trouvé un bout de papier dans ma voiture avec les mots suivants d’Ésaïe écrits en arabe :  

‘Ne sois pas effrayé, car je suis avec toi ; ne sois pas angoissé, car moi je suis ton Dieu. Je t’affermis, je viens à ton secours, pour sûr, je te soutiens de mon bras droit qui fait justice.’ 

Il n’y avait aucune référence à la source d’où provenaient ces paroles. Imaginez le mélange d’émotions en moi quand j’ai entendu l’officier lire le verset à voix haute : le même homme qui avait reçu l’ordre de m’arrêter m’apportait du réconfort et de l’assurance par inadvertance en le lisant ! 

J’ai passé une semaine au poste de police. Pendant ce temps, la police s’est rendue chez moi, a pris mon ordinateur et a dit à mon épouse de me quitter. Elle a répondu que tout ce qu’elle voyait en moi était de l’amour, du souci et de la compassion pour les autres. Il a finalement été décidé que je serais emmené dans un centre de détention. Cet endroit se trouve loin de la ville. Là-bas, il n’y a aucune trace de votre détention et aucune possibilité de communiquer avec le monde extérieur. C’est un lieu de torture et les gens peuvent y rester des mois, des années ou complètement disparaître. Toutefois, sur le chemin pour nous y rendre, le commissaire a reçu un appel qui lui demandait de faire demi tour et de retourner au poste.  

J’ignore ce qui s’était passé. Mais, de retour au poste, le commissaire m’a dit : « Tu nous as causé des problèmes. » Je lui ai demandé pardon pour cela. Six heures plus tard, il m’a demandé pardon de m’avoir causé tant de souci et a déclaré que j’étais libre de partir. 

Je ne sais pas pourquoi j’avais ce bout de papier dans ma voiture. Il est vrai que je distribue beaucoup de brochures d’évangélisation et de Nouveaux Testaments aux personnes que je rencontre. Je suis heureux que le commissaire de police ait pu lire une copie de ces paroles d’Ésaïe. » 

Priez pour ces responsables stratégiques de ce pays : 

  • Merci de prier pour la sécurité du personnel. Le frère du témoignage ci-dessus a passé deux ou trois mois dans un pays plus sûr, mais il est maintenant retourné dans le pays où il réside en disant : « Si je meurs, ce sera dans mon pays. » 
  • Louez Dieu pour la croissance spirituelle, la sécurité et le fruit porté chez ceux qui ont participé à cette conférence, mais aussi pour une grande moisson de croyants parmi les étudiants dans les mois à venir. 
  • Priez pour que l’espérance, la paix et la lumière de Jésus soient manifestées au Moyen-Orient. 

Priez pour les diplômés au Yémen

Dans un contexte de persécution religieuse et d’instabilité politique, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) continue d’être un endroit difficile pour les étudiants et les diplômés chrétiens. Le Dr Nader, secrétaire général du Yémen, nous fait part de ses réflexions sur la croissance et la persévérance des diplômés dans son pays.

« Selon les Nations Unies, le Yémen connaît la pire crise humanitaire au monde. Le pays est impliqué dans des conflits armés. Près de 80 % de la population totale a besoin d’une assistance. Les branches les plus puissantes des groupes islamiques extrémistes et de la pensée islamique radicale se déploient parmi les tribus avec plus de 60 millions d’armes. L’article 3 de la Constitution de la République du Yémen de 1994 stipule que la charia islamique est la source de toute législation. En résumé, le Yémen est non seulement l’un des pires pays pour vivre, mais aussi l’un des pires pays pour le christianisme.

Il est surprenant que le Yémen ait développé l’église souterraine la plus rapide de la péninsule arabique. Malgré les défis auxquels l’Église est confrontée dans une société islamique stricte, de nombreux Yéménites sont parvenus à rencontrer Jésus-Christ et à croire en lui comme leur Seigneur et Sauveur. Le Seigneur a fait des miracles et accordé des dons pour cette église et son peuple dans ce pays.

Je trouve difficile de publier ou de parler directement de la religion chrétienne, surtout d’une manière qui contredit la pensée islamique prédominante. Je me sens frustré à cause de l’environnement public et des difficultés auxquelles je suis personnellement confrontée en termes de crises psychologiques, de frustration, de douleur et de défis financiers et sociaux. Malgré cela, je suis émerveillé par les interventions miraculeuses du Seigneur et par la façon dont il fait en sorte que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. » Ce verset donne de l’espoir à ceux qui aiment Dieu parce que c’est lui qui va créer des opportunités et les utiliser selon sa volonté.

Je ne trouve aucune explication logique aux occasions dans lesquelles notre Seigneur Jésus-Christ agit pour répandre la parole. Mais ceux qui goûtent à l’amour de Jésus et vivent une relation personnelle avec lui savent qu’il a des moyens extraordinaires pour nous aider à faire face à tous les défis ».

Au milieu des difficultés de la vie, le Dr Nader dit qu’il reste motivé par la prière, s’investissant dans sa relation directe avec le Seigneur, se rappelant les merveilleuses interventions de Dieu dans sa vie et son ministère, et témoignant du fruit de nombreuses années de travail. Il demande à l’Union de prier pour les diplômés au Yémen et dans toute la région MENA, afin qu’ils puissent persévérer dans la foi.

  • Priez pour que les étudiants de la région MENA aient de l’espoir et de la patience dans une situation instable.
  • Priez pour les diplômés de la région MENA qui occupent des postes de direction. Priez aussi pour leur vie personnelle et spirituelle, ainsi que pour leur famille et leur travail.
  • Prions pour que l’année 2021 soit fructueuse, avec des progrès significatifs vers la paix et la santé dans la région MENA.

Cet article est intitulé « Y a-t-il des facteurs qui suscitent l’espoir au milieu des échecs, du découragement et des guerres ? » Il est tiré de The Journey, un magazine publié en français et en anglais pour les diplômés de l’IFES de la région MENA. Pour en savoir plus, contactez-nous à l’adresse hello@ifesworld.org.

Tout a commencé par la gentillesse

Découvrez comment Jamil C, secrétaire régional d’IFES MENA, a rencontré le Christ en tant qu’étudiant international en France.

Je suis honoré de servir en tant que secrétaire régional de l’IFES MENA aujourd’hui. Mon cheminement vers la foi a commencé quand un groupe d’étudiants français a fait preuve de gentillesse envers moi, un étudiant international originaire de Tunisie. Voici mon histoire.

Vers la fin de mes études en architecture à Paris, je suis tombé sur un stand de livres tenu par les Groupes Bibliques Universitaires (GBU), le mouvement de l’IFES en France. Les étudiants chrétiens m’ont invité à une série de conférences sur l’islam et le christianisme donnée par Chawkat M. À cette époque, il travaillait avec l’IFES à Paris et était responsable des relations avec les étudiants arabes et musulmans. Au départ, j’ai décidé de participer par désir de contredire l’orateur et de prouver la supériorité théologique de l’islam. Cependant, j’ai été surpris de voir que, malgré mes questions parfois provocantes, les étudiants chrétiens répondaient toujours avec beaucoup de gentillesse. J’ai été si marqué par leur courtoisie et leur grâce que, en rentrant en Tunisie, j’ai décidé d’emporter l’un de ces évangiles avec moi. Mais plus je lisais les paroles de Jésus, plus j’avais de questions.

Puisqu’elles devenaient brûlantes, j’ai commencé à les écrire dans des lettres à mes amis chrétiens. J’ai passé les mois suivants à envoyer des questions par la poste (l’email n’existait pas encore) et à attendre deux semaines pour chaque réponse.

C’est à ce moment-là que Chawkat m’a mis en contact avec un couple missionnaire qui étudiait l’arabe à Tunis. J’ai rencontré ces nouveaux amis tous les dimanche soirs pour lire la Bible ensemble. Quelques mois plus tard, j’ai décidé de donner ma vie au Christ. La vie était paisible… Puis un jour, mon grand frère m’a suivi jusque chez eux. Quelques minutes après mon arrivée, on a sonné et mon frère était à la porte. Quand mes amis l’ont invité à entrer, il a découvert qu’une bible se trouvait sur la table. Il ne resta que cinq minutes, expliquant qu’il voulait seulement savoir qui son frère voyait. Puis il est parti.

Le jour suivant, mon frère m’a rendu visite au travail. Il m’a demandé de couper les ponts avec les chrétiens et de revenir à l’islam. Il m’a donné une semaine pour réfléchir avant qu’il ne soit obligé d’en parler à ma famille. Une semaine plus tard, il est revenu me voir pour connaître ma réponse. N’ayant pas entendu ce qu’il voulait, il est retourné à la maison pour tout raconter à la famille. Ce soir-là, notre foyer s’est rempli de cris et de pleurs tandis que mon père m’a jeté dehors. Je suis resté chez ma sœur pendant trois jours, avant qu’elle ne me demande aussi de partir. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas aller à l’encontre de la décision de la famille. Un collègue m’a aussi contacté pour me dire qu’il avait entendu parler de ma conversion à la foi chrétienne. Il m’a expliqué qu’il ne pourrait plus collaborer avec moi et m’a dit de quitter le bureau immédiatement.

Sans nulle part où aller, j’ai appelé le couple missionnaire pour leur demander quoi faire. Ils m’ont mis en contact avec un missionnaire célibataire, qui m’a offert un toit pendant plusieurs jours. La semaine suivante, ce couple missionnaire a reçu des menaces de mort qui m’étaient adressées de la part d’un groupe musulman dont mon frère faisait partie.

Sur le chemin de l’église ce dimanche, j’ai rencontré mon frère et une autre personne qui m’attendaient quelques mètres plus loin. J’ai couru dans l’église et j’ai pu m’échapper par une porte de sortie qui donnait sur une autre rue. Cependant, le soir venu, le pasteur de l’église, qui était suisse, est venu me voir et m’a demandé de quitter le pays. Il craignait que ma vie ne soit en jeu, et m’a dit que j’étais devenu une source de danger potentielle même pour eux. Si le gouvernement tunisien apprenait ce qui s’était passé, l’église serait également fermée.

Dans les 24 heures qui ont suivi cette conversation, j’ai quitté la Tunisie et me suis réfugié dans une ferme en Suisse. Pendant les cinq mois que j’y ai passés, j’ai repris contact avec Chawkat pour voir s’il me serait possible d’étudier la théologie en France, un pays que je connaissais mieux. Heureusement, Dieu a ouvert la porte, et en septembre 1987, quelques mois seulement après avoir décidé de suivre le Christ, j’ai commencé mes études de théologie là-bas. À présent, des dizaines d’années plus tard, j’ai l’honneur de servir en tant que secrétaire régional de l’IFES pour aider le témoignage pionnier parmi les étudiants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Que Dieu soit loué pour la croissance qu’il a donné au ministère dans ma propre région d’origine, y compris dans des endroits extrêmement difficiles.

Qu’il ouvre de nouvelles portes, nous équipe et nous donne l’amour et l’espérance dans notre implication avec les étudiants internationaux, et nous soutienne.