Region / Country : Asie du Sud
De Myanmar au Nebraska
Alee a rencontré Sha K’ Paw le 20 juin, lors de la Journée mondiale des réfugiés. Il était bénévole, et donnait un coup de main dans la joyeuse pagaille qui régnait entre le maquillage, le tournoi de foot et le défilé de mode. Les festivités annuelles à Omaha, États-Unis, avaient toujours attiré les foules, et cette année-là n’avait pas fait exception. Alee, équipière d’InterVarsity, était chargée de coordonner l’équipe de bénévoles.
Jusque-là, ils n’avaient jamais eu beaucoup de lycéens bénévoles, alors elle était frappée de voir que ces jeunes s’étaient portés volontaires. Elle s’est mise à discuter avec deux d’entre eux, Sha et son ami, Sunkist, deux réfugiés karens de Myanmar. Il se trouvait qu’ils prévoyaient d’entrer à l’université du Nebraska à Omaha (UNO) à la rentrée suivante. Ce détail a attiré l’attention d’Alee… Elle avait déjà rencontré des enfants karens, mais pas des jeunes karen qui prévoyaient de faire des études universitaires. Ils ont continué à discuter, et elle a alors tenté le tout pour le tout : « Êtes-vous des disciples de Jésus ? »
Sha K’ Paw
Sha K’ Paw était né au Myanmar, un pays d’Asie du Sud marqué par une longue guerre civile dévastatrice. À l’âge de sept ans, il était parti vivre dans un camp de réfugiés en Thaïlande, où il est resté six ans, sans ses parents. La vie était simple : tous les jours, Sha allait à l’école, jouait avec ses amis et mangeait du riz avec de la soupe de haricots mungo. Son dortoir était géré par des chrétiens qui apprenaient aux enfants à lire la Bible et à prier tous les matins et tous les soirs.
À 12 ans, Sha est parti pour les États-Unis avec sa tante, en quête d’une vie meilleure, et a soudainement été plongé dans un monde totalement étranger : la culture, la langue, les gens, tout était différent. Il écrit :
« J’avais entendu des gens raconter des histoires sur les « pays tiers » (pays où les réfugiés finissent par s’installer). J’avais entendu qu’il y avait beaucoup de nourriture, une éducation de qualité, une grande liberté et des opportunités. Et quand je suis arrivé aux États-Unis, j’ai pu constater que ces histoires étaient vraies : il y avait beaucoup de bonnes choses dans ce pays. Mais il y avait aussi des défis. Je n’avais plus à m’inquiéter d’avoir l’estomac vide, mais je devais faire attention à ne pas trop manger. Je n’avais plus à me soucier de la guerre, mais je ne parlais pas anglais, et j’avais du mal à l’école et à comprendre la culture. Je n’avais plus à vivre dans la peur, mais je m’inquiétais encore pour mon avenir.
Adolescent, j’ai regardé en arrière et j’ai réalisé de quelle façon Dieu avait dirigé ma vie et m’avait protégé. Il y avait eu des moments dans ma vie où je m’étais senti seul et abandonné, mais Dieu était là avec moi. Il y avait eu des moments où j’avais voulu baisser les bras, mais Dieu m’avait fortifié. C’est en prenant véritablement conscience qu’il avait été un Père et un Sauveur pour moi tout du long que je l’ai accepté comme mon Seigneur et Sauveur, sans douter, ni me poser de questions. Je suis passé par les eaux du baptême le 5 mars 2011, à l’âge de 15 ans. »
Une réponse à la prière
Comme tous les membres du personnel le savent, rencontrer des lycéens chrétiens qui s’apprêtent à entrer à l’université est une opportunité en or. Il vous suffit d’obtenir leur numéro de téléphone et vous pouvez directement les mettre en contact avec un groupe étudiant, avant même qu’ils n’aient mis les pieds sur le campus.
Mais Alee a rencontré Sha à une période où son équipe du personnel d’InterVarsity priait pour atteindre tous les recoins du campus. Ils avaient discuté du fait que chaque personne atteinte est en contact avec un réseau ou un groupe de personnes. En repensant à leurs prières, Alee a pris conscience de l’opportunité qui se présentait à elle. Libérer, au lieu de recruter. Voilà en quoi consistait le ministère étudiant d’InterVarsity. Ces deux jeunes chrétiens pouvaient être ajoutés à un groupe étudiant en plein essor à l’UNO. Ou alors ils pouvaient être formés et habilités à créer leur propre groupe, et ainsi atteindre d’autres réfugiés karens. La réponse paraissait évidente.
Mookata
Après avoir rencontré Alee lors de la Journée mondiale des réfugiés, Sha et quelques-uns de ses amis ont été mis en contact avec les membres du personnel de l’UNO. Ils ont fait connaissance autour du mookata (barbecue thaï), et une fois arrivés à l’UNO pour entamer leur première année, ils ont commencé à étudier la Bible ensemble. Sha et quelques autres ont suivi une formation de disciples et peu après, ils dirigeaient eux-mêmes les études bibliques et parlaient de Jésus à leurs amis : « Mes amis doivent savoir que Jésus les aime ; quelqu’un doit leur en parler, et je suppose que cette personne, c’est moi. »
Le groupe s’est développé, à mesure que d’autres étudiants karens entendaient parler du groupe étudiant et le rejoignaient. Sha réfléchit à cette période de croissance :
« J’ai continué à grandir progressivement ; j’apprenais tout en assumant des responsabilités. Quelques-uns d’entre nous avons également prié pour la mission de Dieu sur notre campus, et le groupe s’est étoffé cette dernière année. C’est grâce à l’investissement de nos équipiers en nous que nous avons pu grandir, et bien entendu à l’Esprit Saint qui nous a dirigés. »
La fidélité de Dieu pour les peuples pèlerins
Pratiquement tous les étudiants karens sont les premiers de leur famille à étudier aux États-Unis. La plupart d’entre eux, comme Sha, ont grandi dans des camps de réfugiés avant d’arriver en Amérique. Quand ils sont arrivés, ils ne parlaient pas anglais, ou quelques mots seulement. Leurs parents encore moins. C’était aux enfants d’aider leurs parents à s’adapter à cette nouvelle culture, à jouer les interprètes, aller à la banque, lire le courrier. Ces jeunes ne connaissent que trop bien les difficultés liées au déracinement.
Le groupe d’environ 25–30 étudiants réfugiés à l’UNO a étudié le livre de l’Exode, et découvert l’histoire du peuple de Dieu en fuite. Ayant constaté la fidélité de Dieu dans la Bible et dans leurs propres souffrances, les étudiants souhaitent que d’autres puissent le rencontrer à leur tour. Certains d’entre eux ont même commencé à établir des contacts au sein des autres communautés de réfugiés qui les entourent. Un étudiant, Manger, dit :
« Je suis encouragé par mon expérience en tant qu’ancien réfugié et étudiant universitaire de première génération. J’ai expérimenté l’amour de Dieu tout au long de ma vie et je veux le partager avec d’autres. Je veux voir le réveil au sein de ma communauté, de l’Église, dans les foyers et à l’école. »
Il est merveilleux de constater qu’une discussion informelle lors d’une rencontre communautaire il y a quelques années a donné naissance à un ministère étudiant florissant. Si cette histoire est encourageante, elle doit également nous interpeller. Est-ce que comme Alee, nous prions pour avoir des occasions d’atteindre de nouveaux recoins de notre campus ? Combien d’autres réseaux pourraient être atteints cette année si nous étions plus nombreux à adopter cette mentalité qui consister à libérer, au lieu de recruter ? Cherchons-nous à partager la fidélité de Dieu avec ceux qui nous entourent ?
De la classe aux champs : savoir trouver le temps pour la communion fraternelle lorsque les journées sont longues
Il est 15h00, les cours sont terminés. Mais pour les étudiants de l’université locale de Haryana, en Inde du Nord, pas de repos. Fatigués, les étudiants rangent leurs livres et montent dans le bus. Celui-ci fait son chemin à travers la campagne, passant rizière après rizière. Les étudiants passeront les prochaines heures à s’occuper de la plantation de leur famille. Arroser, désherber, semer, récolter, s’occuper du buffle. C’est un travail épuisant et laborieux.
L’état compte 47 universités avec éventuellement deux ou trois chrétiens connus sur certains campus. Il leur est difficile de trouver un temps pour se réunir. Les besoins continus des champs rendent impossible une étude biblique en soirée. La seule occasion qu’ils ont pour étudier la Bible ou la partager avec des amis est à l’heure du midi. Néanmoins, malgré ces défis, les étudiants se tournent à Christ.
Rampal, maintenant équipier de l’UESI Inde, était un de ceux-là. Il a entendu l’Évangile il y a 17 ans, alors qu’il était étudiant. Rampal finit actuellement ses études théologiques et retournera à cette même région l’année prochaine pour partager la bonne nouvelle avec les étudiants hindous.
Veuillez vous joindre à nous dans la prière pour les étudiants de Haryana :
- Priez que les étudiants chrétiens continuent à grandir spirituellement et à passer des moments précieux ensemble malgré leur peu de temps libre.
- Priez que Rampal et les autres membres de la petite équipe de personnel sachent persévérer et rester fidèles dans la formation de disciples et le partage de l’Évangile.
- Priez que les étudiants hindous de Haryana recherchent et se tournent vers Christ cette année.
Depuis 40 ans, le personnel, les diplômés et les étudiants de l’UESI Inde prennent la décision coûteuse de déménager vers le nord afin de partager l’Évangile avec les étudiants. Pour en savoir plus.
Merci de prier avec nous !
Direction nord
Il leur aurait été plus facile de rester au sud. C’était là leur patrie. La même culture, la même langue. Beaucoup d’amis chrétiens. Mais Sathish et sa femme Mini décidèrent de déménager vers le nord de l’Inde pour rejoindre un état dont seul 0,001% de la population connaissait Jésus.
Ils emménagèrent en haut d’une maison à deux étages à Haryana. C’était un voisinage amical. Pendant les festivals hindous, leur rue, d’habitude si calme, se transformait en un spectacle impressionnant de bruit, de couleurs et de danse et les gens sortaient de chez eux vêtus de couleurs vives pour célébrer ensemble. Leurs voisins n’avaient jamais rencontré de chrétiens et se montraient curieux envers ce jeune couple venu du sud. Pourquoi avaient-ils fait tant de chemin pour habiter ici ?
Un début difficile
Ils étaient venus atteindre les étudiants des universités. En tout cas, c’était ce qu’ils avaient prévu.
Mais cela n’allait pas être facile. Pour commencer, ils ne parlaient pas la langue locale. Sans prendre de cours, ils ont passé trois ans à l’apprendre peu à peu, un mot à la fois, grâce à la patience de leurs amis. Dans les magasins, ils indiquaient ce qu’ils voulaient acheter : « ceci », « cela » — c’était tout ce qu’ils savaient dire.
Le manque de temps libre pour les étudiants présentait aussi un énorme obstacle. Dès que les cours étaient terminés, les étudiants locaux quittaient le campus pour se rendre directement dans les champs familiaux pour travailler. La seule occasion de passer du temps avec eux était pendant les 45 minutes de leur pause déjeuner quotidienne. Ils ont passé des heures innombrables dans les bus, à se déplacer entre les universités afin de passer quelques instants avec les étudiants. C’était un début lent et difficile.
La rencontre avec Rampal
Puis Sathish rencontra Rampal. C’était un garçon typique du village. Un étudiant à l’université qui, comme bon nombre de ses camarades, n’avait jamais quitté Haryana. Il n’avait jamais vu les montagnes de l’Inde ; il n’avait jamais vu les grandes villes. Mais il s’intéressait à cette personne, Jésus. Qu’a-t-il dit ? Qu’a-t-il fait ? Quelle comparaison faire entre Jésus et les autres gourous dont il avait entendu parler ?
Sathish et Rampal lurent la Bible ensemble chaque semaine et, deux ans plus tard, Rampal donna sa vie à Christ. Il se révéla être un premier disciple important. Tous les mercredis midi, Rampal amenait ses amis rencontrer Sathish et, ensemble, ils ouvraient la Bible. Au fil du temps, plusieurs d’entre eux firent profession de foi. Cependant, beaucoup se détournaient lorsqu’ils rentraient chez eux. Leur décision de suivre Christ décevait toute leur famille et l’opposition était parfois trop forte.
Ils adorent le mauvais dieu
Rampal connut lui aussi l’opposition de sa famille. Il était le premier — et le seul — croyant de son village et sa famille hindoue n’approuvait pas cette « religion occidentale ». Il n’était pas facile d’aller contre le souhait de sa famille, souhait de plus partagé par toute sa communauté.
Un mardi soir, son village s’était rassemblé pour chanter des bhajans — des chants aux dieux hindous. Rampal s’apprêtait à se coucher lorsqu’il entendit les chants. Il lui vint soudainement à l’esprit : « Ce qu’ils font n’est pas bien. Ils adorent un dieu qui n’est pas Dieu. » Il prit alors sa Bible, alla les trouver et leur annonça le message de l’Évangile.
« Nous adorons ces dieux depuis longtemps mais est-ce que notre vie a changé ? » demanda-t-il. « Le Dieu de la Bible est le vrai Dieu. »
Cela s’est plutôt mal passé. Les gens du village pensaient qu’il avait perdu l’esprit. Mais au cours des trois prochaines années, plusieurs familles du village se sont tournées vers le Seigneur grâce au témoignage de Rampal.
Rampal étudie désormais à une école biblique et retournera à Haryana l’année prochaine pour continuer son travail en tant qu’équipier de l’UESI.
Des faiseurs de tentes de l’UESI déménagent au nord
Rampal n’est pas le seul à prendre la décision de travailler dans le nord du pays.
L’UESI a un ministère florissant parmi les diplômés. Depuis 40 ans, elle met les diplômés au défi de déménager au nord du pays en tant que « faiseurs de tentes » pour vivre et travailler parmi les communautés hindoues. On estime que plus de 200 personnes ont relevé ce défi avec leur famille au cours des dernières années. Au début, on les reçoit avec méfiance et on leur pose des questions telles que : Pourquoi venez-vous ici ? Êtes-vous missionnaires ? Combien de personnes avez-vous converties ?
Il n’est pas non plus facile de trouver un travail. Il faut souvent déménager et puis trouver le premier boulot venu. Au fil du temps, ils peuvent se montrer fiables et rechercher un emploi qui correspond mieux à leurs compétences et leurs domaines d’intérêt. Ces diplômés avec un cœur pour la mission se rassemblent une fois par an pour un congrès de « faiseurs de tente » pour s’encourager mutuellement à travers les aléas de la vie dans le nord.
Des missionnaires étudiants déménagent au nord
L’appel à déménager au nord du pays n’est pas ressenti seulement par les équipiers mais aussi par les étudiants. On les appelle des « missionnaires étudiants ». Au cours des 3 ou 4 dernières années, 100 missionnaires étudiants, la majorité en troisième cycle, ont rejoint des universités dans le nord, choisissant intentionnellement des campus qui n’ont aucun témoignage chrétien parmi les étudiants.
Asha, une étudiante en ingénierie originaire du sud, fut admise à une université du nord pour son diplôme de Master. Un peu à contrecœur, elle s’y rendit. Elle commença à investir dans le groupe UESI de la région et son implication aida le groupe à grandir. Asha se rendit compte de la différence qu’elle pouvait faire en tant que chrétienne engagée et choisit de donc de poser sa candidature pour un programme de doctorat dans une autre université du nord. La direction de ce groupe UESI a depuis été repris par Mary.
Les missionnaires étudiants n’ont pas la vie facile. Ils doivent souvent partir sans l’approbation ou le soutien financier de leurs parents. Ils dépendent des diplômés de l’UESI pour la prière et le financement de leurs études mais l’argent est quand même rare et ils ne sont pas toujours certains de pouvoir manger chaque jour.
Pas en vain
Pour l’instant, du moins, la décision de déménager au nord du pays reste très coûteuse, que ce soit pour les étudiants, les faiseurs de tentes ou les équipiers. L’opposition et l’indifférence découragent facilement. Le terrain est difficile. Même le simple fait de semer des graines est un travail pénible. Merci de prier avec nous que Sathish, Rampal, Asha et d’autres puissent persévérer et savoir que leurs prières et leur témoignage ne sont pas en vain. Priez pour le réveil dans le nord de l’Inde.
Travailler dans des régions non-atteintes
Toutes les villes du monde ont besoin de chrétiens qui sont déterminés à vivre l’Évangile. Pourtant, une énorme majorité de diplômés finissent par s’installer dans une ville où il y a déjà beaucoup de chrétiens et des Églises florissantes, tandis que des millions de personnes non-atteintes continuent à vivre hors de portée de l’Évangile. Fait sidérant, un tiers de la population du monde n’a toujours pas d’Église.
Certains diplômés se sont placés devant Dieu, puis ont délibérément choisi de vivre et de travailler dans des endroits où ils peuvent apporter la lumière de Dieu à celles et ceux qui vivent dans l’obscurité. Poursuivez votre lecture pour faire connaissance avec quelques-uns de ces diplômés.
Asie de l’Est : Une nouvelle direction
Après avoir obtenu son diplôme, Sophie* a décroché le travail de ses rêves. Mais assez rapidement, elle commencé à se sentir mal à l’aise. Elle avait l’impression que son travail comptait plus à ses yeux que Jésus. Et il ne la comblait pas.
Quelques mois plus tard, Sophie a entendu parler d’un voyage missionnaire dont le but était d’amener des Bibles dans un pays d’Asie de l’Est. Ce projet a touché sa corde sensible. Elle avait toujours aimé découvrir de nouveaux pays et cultures. Elle s’est donc inscrite. Mais elle ne s’attendait pas à ce que ces deux semaines aient un tel impact sur l’orientation de sa vie.
Un an après, Sophie se prépare à repartir une deuxième fois. Cette fois, elle y restera au moins deux mois. Elle travaillera avec une organisation chrétienne, à un poste qui englobera à la fois ses compétences, son expérience et ses passions : les soins infirmiers, la recherche alimentaire et la durabilité environnementale.
Pour cela, elle renoncera à bien des choses. De plus, c’est un endroit dangereux pour les chrétiens. Cela en vaut-il vraiment la peine ?
« Oui, ça vaut la peine, car Jésus en vaut la peine, affirme Sophie. Je suis tout à fait consciente de tout ce que le Seigneur a fait pour moi. Je n’ai aucune raison de ne pas lui faire confiance. Il a toujours pourvu à mes besoins. Et cette opportunité semble être du sur mesure ! »
Ne serait-il pas plus simple de reprendre le travail de ses rêves ?
« Le monde nous incite à chercher le meilleur emploi possible. Et c’est ce que j’ai fait au début, mais je n’étais pas comblée. La seule chose qui m’importe aujourd’hui, c’est chercher d’abord le royaume de Dieu et sa justice. »
*Son nom a été changé.
Moldavie : Apporter de l’espoir chez soi
En Moldavie, environ quatre diplômés sur cinq s’installent à l’étranger à la recherche d’un travail bien rémunéré et d’une meilleure qualité de vie. Mais pas Tanya. Après avoir obtenu sa maîtrise de mathématiques, Tanya et son mari (qui était policier) ont senti que Dieu les appelait à retourner vivre et travailler dans leur village.
Ils ont alors quitté leur vie urbaine confortable et se sont réinstallés au village. Pas d’eau courante. Pas d’assainissement. Pas de chauffage pendant les mois d’hiver rigoureux.
Tanya a été embauchée comme professeur de mathématiques dans un lycée. Elle s’est peu à peu investie dans la vie des élèves. Ils avaient de nombreux besoins. Certains d’entre eux avaient des parents alcooliques. D’autres vivaient avec leurs grands-parents ou d’autres membres de leur famille.
Tanya s’est mise à prier pour eux. Après les cours, elle restait leur parler, elle leur accordait de l’attention, les encouragerait et leur manifestait l’amour qui leur manquait.
Aujourd’hui, Tanya et son Église locale aident les enfants des familles socialement vulnérables chaque semaine. Ils organisent des activités qui leur permettent de partager l’Évangile, et ils leur offrent du soutien scolaire.
Louez le Seigneur pour de tels diplômés, qui étaient missionnaires parmi les étudiants pendant leurs études, et qui à présent ont choisi d’apporter l’Évangile dans leurs villages.
Asie du Sud : Annoncer Jésus là où personne ne le connaît
J’étais fraîchement diplômée, quand mon Église a commencé à étudier la vie de Paul. En écoutant les messages chaque dimanche, j’ai été interpellée. La vie de Paul était loin d’être confortable. Une vie véritablement vécue dans les pas de Jésus n’est pas censée être centrée sur le confort et la sécurité qu’offre le monde. Pourtant, à cette époque-là, c’était bien cette direction que prenait ma vie ; j’étais bousculée et j’éprouvais un malaise.
Alors il y a environ quatre ans, avec mon diplôme en poche, nous avons (mon mari et moi-même) décidé de nous installer dans une mégapole d’Asie du Sud. Nous avons créé une entreprise pour sensibiliser la population aux questions de santé. Nous nous considérons comme des entrepreneurs qui aiment Jésus.
Notre entreprise est à la fois notre travail et notre ministère. Nous travaillons huit heures par jour aux côtés de nos employés qui ne connaissent pas Jésus. Chaque jour, nous sommes confrontés à différents problèmes : malentendus culturels, corruption, fraude… Nos employés voient de quelle façon nous surmontons ces défis avec Dieu, et lorsqu’ils voient Jésus à travers nous, c’est transformateur.
Notre famille et nos amis ne nous soutiennent pas forcément. Ils ont du mal à comprendre que nous laissions derrière nous un bon travail et notre maison. Et c’est vrai que c’est dur par moments. Mais lorsque la vie est difficile, je regarde autour de moi : la plupart de mes amis d’ici frisent le seuil de la pauvreté et ont désespérément besoin de connaître la liberté de la vie en Christ. Notre Père le voit et il appelle ses disciples à se rendre dans ces nations. Nous estimons que c’est un réel privilège et une aventure de travailler en partenariat avec Dieu pour apporter Jésus dans les endroits où les gens ne le connaissent pas encore.
Irlande : Être un disciple sur son lieu de travail
Lorsque j’ai appris que le salon de coiffure local cherchait une jeune coiffeuse, j’ai décidé de me présenter. Ce n’était pas un excellent choix de carrière, car j’aurais pu gagner plus en travaillant pour une grosse franchise. Mais dans mon Église, nous avions vraiment à cœur de toucher la communauté, alors je me suis dit que ce serait un bon moyen de rencontrer les gens.
Lorsque j’ai commencé ce nouveau travail, j’ai décidé de considérer le salon comme mon champ de mission. Je voulais que ma manière de travailler et de parler conduise mes clients et mes collègues à Jésus.
Dans ma ville natale, quand on va chez le coiffeur, on nous pose toujours les mêmes questions : « Pour quelle occasion vous faites-vous coiffer ? Est-ce que vous sortez ce soir ? » Comme je voulais sincèrement apprendre à connaître les gens, j’essayais d’éviter ces questions superficielles. Je demandais des choses du genre : « Comment se passe votre semaine ? » ou « Qu’est-ce que vous avait fait aujourd’hui ? » Puis, la fois suivante, j’essayais de me souvenir de ce qu’on m’avait dit.
Au début, je trouvais ça difficile. Aujourd’hui, je m’aventure plus facilement dans la conversation. La façon de commenter les actualités, ou de parler de ce que j’ai fait le week-end, tout peut être une occasion de parler de Jésus. Peut-être que les clients penseront que je suis bizarre, mais peut-être qu’ils poseront des questions et voudront en savoir plus.
S’installer de façon stratégique
Dans un contexte de mondialisation croissante, apporter l’Évangile aux nations n’implique pas nécessairement de partir à l’étranger. Dans les universités, d’innombrables nations viennent à nous. Y a-t-il des étudiants internationaux dans votre salle de cours ou votre dortoir que vous pourriez apprendre à connaître ?
Et en vous apprêtant à passer votre diplôme, pourquoi ne pas demander à Dieu s’il souhaite que vous vous installiez stratégiquement dans un pays, une ville ou un village qui a besoin d’entendre l’Évangile ? Pourriez-vous utiliser votre diplôme et vos compétences dans un lieu où la plupart des gens ne connaissent pas encore Jésus ? Pourriez-vous créer une entreprise, enseigner dans une école, travailler dans un hôpital ou continuer à vous former dans une région non-atteinte ?
Ce ne sera pas forcément facile, mais, comme l’a dit Sophie, cela en vaut la peine.
Faim chez soi
Combien de Bibles possédez-vous ? Pouvez-vous vous souvenir où vous les gardiez ?
Peut-être une ou deux. Elles sont probablement posées sur une étagère ou près de votre lit. Suffisamment facile à trouver. Mais pas chez Chidananda. Et pas chez Poorani.
Ils sont issus de familles hindoues ferventes. Lorsqu’ils sont devenus chrétiens, ils ont dû cacher leur foi. Et leurs Bibles.
La persécution est différente dans divers pays, cultures et contextes. Pour ces deux chrétiens en Inde, la persécution a lieu à la maison. Lisez leur récit ci-dessous. Priez pour eux. Et louons Dieu de ce que pour eux, souffrir pour Jésus en vaut la peine
Chidananda ; diplômé de l’UESI Inde
« Au départ, je n’ai pas révélé ma foi à ma famille par crainte. J’avais l’habitude de lire la Bible en secret à la maison et parfois, je partais à la fac 90 minutes plus tôt pour lire la Bible.
Mais mon oncle en est venu à découvrir ma foi en Jésus. Et il était furieux contre moi. Il m’a forcé à arrêter mes études et il m’a pris à la maison. Il m’a battu et m’a fermement prévenu de ne pas aller à l’église ou de lire la Bible. Il m’a rasé la tête. Il voulait me purifier de toute impureté religieuse. Je n’ai pas riposté ni sorti un mot contre lui. Je me suis soumis dans le silence parce que Dieu m’avait bien préparé à l’avance concernant cette situation dans sa Parole.
Dieu m’a parlé à travers Romains 8 : 38, 39
« Oui, j’en ai l’absolue certitude: ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni ce qui est en haut ni ce qui est en bas, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous arracher à l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur. » BDS
Ce verset m’a fortifié. Et dans mon culte personnel, Dieu m’a parlé au travers de 2 Timothée 1.8 et 3.12.
« … souffre avec moi pour l’Evangile selon la force que Dieu donne. » BDS
« En fait, tous ceux qui sont décidés à vivre dans la piété par leur union avec Jésus-Christ connaîtront la persécution. » (BDS)
J’ai cru que ces choses ne se passeraient pas sans que Dieu ne le sache !
J’ai commencé à prier concernant la situation et notre équipier a prié pour moi avec ferveur également. Dieu m’a rassuré grâce à la Bible. Et le cœur de mon oncle a changé. Il m’a envoyé à nouveau à la fac.
Ces épreuves m’ont aidé à grandir dans ma foi dans le Seigneur. Dieu m’a donné la confiance que ma famille serait transformée un jour. Merci de prier pour ma famille afin qu’elle connaisse Jésus. »
Poorani ; doctorante, UESI Inde
« Mon père est mort dans un accident de la route lorsque j’avais trois ans. Et mon frère en avait deux. Ma mère a accepté Christ peu après cela. Nous avons vécu avec nos grand-parents maternels. Ils suivaient les rituels et coutumes hindous avec ferveur. Sans en parler à ses parents, ma mère nous emmenait à l’église. Cependant, il y a eu des fois où elle a été battue par ses parents à cause de cela.
Je savais qu’en tant que chrétiens, nous ne devions pas nous prosterner devant d’autres dieux. Ce n’était cependant pas facile. Lorsque ma maman est allée travailler, mon frère et moi étions gardés par nos grands-parents. Ils avaient l’habitude de nous dire que nous ne pouvions manger que si nous adorions leurs idoles et mettre un tilak (marque portée sur le front) blanc et rouge sur notre front. Il y avait donc des journées où mon frère et moi avions faim chez nous, toute la journée.
Même si ma mère était une étudiante ingénieur, elle n’avait pas de poste permanent. Ses frères et sœurs avaient de bons postes de fonctionnaires. Donc ses parents l’accusaient en disant que c’était parce qu’elle était chrétienne qu’elle n’avait pas autant de succès. En tant que petits-enfants, nous étions toujours comparés à nos cousins. Si nous n’avions, ne serait-ce qu’un point de moins aux examens, ils se mettaient à comparer notre Dieu à leurs dieux.
Nous n’avions pas la liberté d’amener une Bible à l’église ou d’en posséder une à la maison ; nous ne pouvions pas chanter à la maison ou prier. Parfois, nous priions aux toilettes. Si mon grand-père trouvait une Bible à la maison, il la déchirait et la brûlait immédiatement.
Pendant mon année de 4ème, mes grands-parents ont renvoyé notre famille en dehors de leur maison. Tout le monde pensait que la vie serait pire pour nous. Mais même s’il n’y avait personne pour nous, Dieu était avec nous. Cette année-là, nous avions la liberté d’avoir une Bible chez nous et d’amener une Bible à l’église sans crainte. Nous pouvions chanter et prier librement à la maison.
Mes grands-parents me comparent encore à mes cousins parce que mes cousins sont plus jeunes que moi et ils sont déjà mariés. J’ai 27 ans et je suis encore célibataire. Maintenant, dès que l’on se réunit en famille, ils parlent constamment de mon mariage. Ils me suggèrent de trouver des hommes non-croyants et me mettent la pression pour que j’accepte. Et une fois de plus, ils disent que c’est parce que nous sommes devenus chrétiens que je ne suis pas encore mariée. C’est un grand défi pour nous. Mais nous savons que Dieu est au contrôle. Il connaît les projets qu’il a pour nous. »
Louons Dieu pour une telle foi face à la persécution continue. Et priez avec nous que Dieu continue à fortifier son peuple et fasse croître son église à travers l’Asie du Sud, en dépit de la forte opposition.
L’ensemble des dix pays de la région Asie du Sud de l’IFES apparaissent dans l’Index mondial de persécution de Portes Ouvertes. Dans huit de ces pays, le niveau de persécution est considéré comme étant « très forte » ou « extrême ».
Nos frères et sœurs en Asie du Sud ont besoin de nos prières.
Lorsque les rites de passages étudiants deviennent malsains
Je ne me rappelle pas beaucoup de mes premiers six mois à l’université. J’essaie de ne pas y penser. Le souvenir est trop pénible.
Et il y a des moments que je n’arrive pas à oublier. Je me rappelle la panique qui s’est emparée de moi lorsque j’ai aperçu les étudiants plus avancés dans mon programme d’études se diriger vers moi entre deux rangées de sièges exigeant que nous nous mettions à chanter et à danser devant la classe. Je me rappelle l’attaque verbale humiliante que j’ai subie après avoir omis de les saluer, une fois. Je me rappelle aussi le profond sentiment d’indignation qui m’habitait lorsque nous avons été contraints à récurer leurs toilettes et à laver leurs vêtements, soir après soir. Je me rappelle les appréhensions que j’avais et la peur qu’ils me fassent ce que j’avais entendu dire qu’ils avaient fait à d’autres.
Ce furent là des mois vécus dans l’amertume, en effet. J’ai souvent songé à la possibilité de quitter l’université. Même lorsque je dormais, mes tortionnaires venaient me hanter dans mes rêves.
Et pourtant, mon principal regret n’est pas rattaché aux abus dont j’ai été l’objet en tant que nouvel étudiant. Ce sont les abus que j’ai infligés moi-même aux nouveaux étudiants l’année suivante.
Il ne m’est jamais venu à l’idée d’agir différemment. C’était simplement ainsi que les choses se passaient. Comment pouvions-nous nous mériter le respect qui nous était dû autrement ? En tant qu’étudiants plus anciens, nous étions en droit et nous avions le devoir de leur faire comprendre quelle était la place qui leur revenait. Et comment arriveraient-ils à se lier d’amitié les uns avec les autres sans cela ? Les douleurs partagées contribuaient à établir un solide lien de solidarité entre eux. Tout cela était pour leur bien, en fin de compte. (C’est du moins ce dont j’essayais de me persuader.)
Le bizutage
Ce type d’expérience n’est pas unique. Dans de nombreuses universités de l’Asie du Sud, de telles activités d’initiation imposées aux nouveaux étudiants sont connues sous le nom de « bizutage ». Le bizutage modéré peut inclure la consigne de se conformer à un certain code vestimentaire ou de laisser passer les étudiants plus anciens devant vous quand vous faites la queue. Dans les cas de bizutage plus extrême, les étudiants peuvent être contraints à des corvées ou à des performances embarrassantes ; certains étudiants subissent aussi de l’abus verbal, physique et même sexuel de la part de leurs aînés. Cela peut durer des mois, et parfois même jusqu’à deux ans. Les cicatrices, elles, demeurent beaucoup plus longtemps.
Les étudiants plus anciens soutiennent que le bizutage crée des liens entre les nouveaux étudiants et des amitiés avec les étudiants aînés. Cela est également perçu comme un moyen d’« égaliser » les rapports entre étudiants, puisque tous sont traités de la même manière, indépendamment de l’arrière-plan économique ou ethnique. Pour quelques-uns, il s’agit d’un banal rituel de passage de la vie universitaire. Pour la plupart, c’est une épreuve dégradante et nuisible.
Pourtant, le phénomène n’est pas facile à éradiquer. Le bizutage a fait partie de la vie universitaire depuis des décennies. Et le comportement qui y est associé est symptomatique d’enjeux beaucoup plus profonds par rapport à la vision du monde qui a cours dans la société en général. Remettre en question ce type de comportement (souvent caché) et soulever les enjeux sous-jacents de cette pratique n’est pas une bataille facile à remporter.
Mais cela n’a pas empêché un chrétien diplômé en droit de relever un tel défi.
Un homme animé d’une vision
Sanjayan est un jeune adulte. Il n’enseigne à l’université que depuis un an. Mais il a la vision de s’investir pour que le bizutage au Sri Lanka devienne une pratique du passé.
Il y a un an, il s’est engagé dans la mission de faire cesser le bizutage à la Faculté de droit de son université. Il savait que punir le comportement des coupables ferait simplement en sorte que tout se fasse clandestinement et possiblement de manière plus cruelle encore. Les attitudes sous-jacentes et les besoins non comblés qui alimentaient une telle pratique devaient premièrement être adressés.
Pour contrer le bizutage et ses fondements, Sanjayan a présenté les trois idées suivantes devant ses collègues et dans ses interactions avec les étudiants : la force n’est pas nécessaire pour établir l’unité, le respect et des liens d’amitié entre les gens ; aucun programme alternatif ne devrait être imposé aux étudiants ; et la relation entre les étudiants anciens et nouveaux devrait être basée sur le respect mutuel plutôt que sur la domination et le contrôle.
Il a souligné que le personnel enseignant devait être prêt à se questionner aussi à ce sujet. Les professeurs démontraient-ils par leur attitude un usage judicieux de leur propre autorité ? Dans une société où l’exercice de la force en vue de dominer les autres est répandu et attendu, les étudiants pouvaient-ils s’attendre à voir leurs professeurs se comporter différemment ? Ces derniers démontraient-ils une réelle préoccupation pour le bien-être de leurs étudiants, au-delà simplement du phénomène du bizutage ?
Une meilleure approche
Sanjayan savait que cela exigerait du temps. Sans doute des années.
Il a commencé par encourager les étudiants à croire qu’il pouvait y avoir une autre manière d’établir des liens d’unité, de respect et de solidarité. C’étaient là d’excellents objectifs à avoir, mais ils ne pouvaient être atteints que par le désir de se préoccuper du bien-être des nouveaux étudiants plutôt que de les terroriser. Bien traiter ces derniers serait une meilleure avenue pour gagner leur respect et leur gratitude. Les étudiants aînés pouvaient ainsi laisser comme héritage d’être la cohorte qui a contribué à un changement durable au sein de l’université.
Les étudiants ne se sont pas laissé convaincre facilement, mais beaucoup de temps passé à discuter avec leurs leaders, à les écouter et à leur présenter la vision d’une meilleure alternative, les a persuadés d’adopter une approche différente envers les nouveaux étudiants arrivés sur le campus au début de 2018.
Les étudiants de deuxième année ont organisé un programme d’orientation alternatif visant à bâtir l’unité et favoriser des liens d’amitié au moyen d’activités amusantes et de jeux, tels que la course en sac et un concours d’œufs à attraper, et ils ont laissé tomber l’humiliation et les sévices associés au bizutage traditionnel. La fête de bienvenue (après laquelle le bizutage est censé cesser) a été rapprochée à la quatrième semaine du trimestre. Un débat entre étudiants de différentes années académiques a été organisé, ainsi que des séminaires pour aider les étudiants à s’intégrer et leur donner des conseils entourant l’apprentissage de l’anglais.
Ces initiatives se sont révélées un succès et elles ont aidé les étudiants aînés à voir leur force comme n’étant pas le seul moyen de créer un sentiment d’appartenance et de se mériter le respect des autres.
Étapes supplémentaires
Mais tout ne s’est pas bien déroulé.
En dépit des efforts du personnel enseignant d’exercer une surveillance dans les locaux de l’université au cours des quelques premières semaines de cours, des activités de bizutage ont néanmoins eu lieu principalement hors campus et parmi certains groupes ethniques.
Et il y a des combats que Sanjayan et la Faculté de droit ont décidé de ne pas mener cette année. Le code vestimentaire imposé a été l’un d’eux (les aînés ont défendu aux nouveaux étudiants de porter de baskets et de jeans, exigeant qu’ils soient rasés de près jusqu’à la fête de bienvenue ; les filles devaient porter des jupes et nouer leurs cheveux en tresses). Le bizutage par téléphone a été un autre défi qui n’a pas été relevé (les aînés contactent les futurs étudiants et les obligent à leur téléphoner avant d’entrer à l’université et à accomplir différentes tâches pour eux).
Il y a certainement eu des progrès, mais pas autant qu’espéré.
Pourquoi est-ce si difficile de voir des changements se produire ? Sanjayan répond ainsi :
« C’est comme s’ils se sentaient menacés dans leur identité en tant qu’étudiants plus âgés si les plus jeunes ne les écoutent pas. Pour assurer un changement durable à long terme, il nous faut aider les aînés à progresser vers une condition dans laquelle ils se sentiront suffisamment en sécurité pour accepter ce genre de comportement et ne pas se sentir indisposés. Je ne crois pas que nous puissions présumer qu’ils ont la maturité d’opérer un tel changement par eux-mêmes. Ils devraient sans doute l’avoir déjà, mais tout dans notre culture milite dans le sens contraire. Il y a de nombreuses raisons pour cela. Les aînés craignent de perdre la face devant les plus jeunes et cela représente une menace à leur autorité et leur contrôle ; cela va à l’encontre de tout ce qu’ils connaissent. »
Prophètes d’un futur dont nous ne sommes pas les auteurs
L’année 2018 a vu se produire un progrès considérable au sein de la Faculté de droit, dans une seule université, mais il y a encore une longue route à parcourir.
Sanjayan s’attend à ce que, si l’effort concerté est maintenu, ils arrivent d’ici cinq ans à réduire une telle activité à zéro.
Sanjayan demande à Dieu qu’il suscite un groupe d’étudiants qui auront le courage et l’imagination de refuser d’infliger à d’autres les maux et les sévices auxquels ils ont été eux-mêmes soumis.
Dans les moments de découragements rencontrés cette année, les paroles suivantes tirées d’un poème de Ken Untener, lui ont permis de reprendre courage et de continuer la lutte :
Cela est sans doute incomplet, mais c’est un début, une étape
le long du chemin, une opportunité pour que la grâce du Seigneur
intervienne et fasse le reste.
Nous ne verrons sans doute jamais le résultat final.
Mais c’est là la différence entre le maître d’œuvre et le simple ouvrier.
Nous sommes des ouvriers, non les maîtres d’œuvre.
Des serviteurs et non des messies.
Nous sommes des prophètes d’un futur dont nous ne sommes pas les auteurs.
Tiré de Prophets of a Future Not Our Own
Priez pour les groupes tudiants du Npal
Des leaders étudiants du NBCBS Népal se sont réunis régulièrement tout au long de l’année, en vue d’apprendre comment diriger une étude biblique inductive. Cela a eu un impact significatif.
Pour de nombreux étudiants, cette formation leur a fourni la confiance nécessaire pour étudier les Écritures avec quelques amis. Une étudiante du nom de Saru partage son expérience :
« J’ai mis en pratique les méthodes d’étude biblique inductive qu’on m’a enseignées et les étudiants dans mon groupe d’étude biblique ont de plus en plus envie d’en apprendre davantage sur la Bible. Cela m’a aidé à m’engager plus fidèlement envers les gens dans le groupe. »
Six à neuf étudiants participent régulièrement au groupe d’étude biblique de Saru. Les étudiants confient qu’ils n’ont jamais étudié les Écritures avec autant d’intérêt et de profondeur.
Cette formation est également une opportunité pour chacun de s’encourager mutuellement devant les défis d’être un étudiant chrétien au Népal. La foi chrétienne est de plus en plus ridiculisée en classe par les enseignants, et nos collègues étudiants ont tendance à s’en moquer également. Compte tenu de l’apathie générale, de la pluralité religieuse, du christianisme nominal et des nombreuses restrictions légales, il est en effet très difficile d’annoncer l’Évangile sur le campus.
Merci de prier pour nous, étudiants du Népal.
- Priez que les étudiants soient enclins à étudier fidèlement les Écritures ensemble chaque semaine.
- Priez que les membres du groupe d’étude biblique de Saru, de même que d’autres étudiants chrétiens vivent sur le campus d’une manière qui les amène à se distinguer et à refléter les valeurs de la foi chrétienne.
- Priez que les étudiants chrétiens se montrent fidèles devant l’opposition.
Merci de prier avec nous !
Priez que lvanglisation devienne un style de vie en Inde
Le nombre d’étudiants en Inde est impressionnant. On en compte aujourd’hui 35 millions. Les spécialistes prévoient que d’ici à 2025, l’Inde comptera plus d’étudiants qu’aucun autre pays au monde. La récolte est vraiment vaste.
Dans ce contexte, l’UESI Inde investit dans la formation de disciples, et forme les étudiants et les diplômés à vivre pour Jésus et à parler de lui. Cette année, ils ont déjà organisé des ateliers sur l’évangélisation par la discussion, les médias d’évangélisation, la formation et l’accompagnement de leaders-serviteurs et la mission.
Il n’est pas facile d’annoncer l’Évangile en Inde. Le climat spirituel peut être très tendu, comme l’équipière Athma nous l’explique :
« Un esprit anti-chrétien est en train de se renforcer chez certains groupes fondamentalistes religieux, qui attaquent délibérément les chrétiens impliqués dans l’intercession et l’évangélisation. Priez que les étudiants chrétiens soient actifs dans l’évangélisation, que nous en fassions un mode de vie, et que nous soyons audacieux et patients face à l’opposition. »
L’UESI organise un autre camp de formation à la mission dans quelques semaines.
Merci de prier pour ce camp :
- Priez que bien d’autres équipiers se lèvent et soient équipés pour récolter le vaste champ missionnaire de l’Inde.
- Priez que les étudiants se laissent façonner par les priorités de Dieu et qu’ils prennent des décisions éclairées concernant leur carrière et leur ministère après l’obtention de leur diplôme.
- Priez que Dieu pourvoie aux besoins financiers et personnels pour le camp.
- Priez pour le travail pionnier sur de nouveaux campus à travers l’Inde.
Merci de prier avec nous !