Du gâteau, KFC et Jésus le roi

Noël. Réinventé et réinterprété à travers tant de perspectives globales et idéologiques… C’est une drôle de chose. Il y en a qui vénèrent la tradition ecclésiale en voyant Noël comme un temps de rituel et de contemplation. Certains ignorent la fête, la considérant comme un carnaval extra-biblique d’origine humaine, détaché des détails historiques de la vie de Jésus. D’autres adhèrent totalement au joyeux attrait de la lumière, des cadeaux, de la nourriture, mais pas grand-chose d’autre. Noël se caractérise par un curieux mélange de divinité et de culture humaine, ce qui convient parfaitement à une fête qui nous déclare spécifiquement : « Il est né, le divin enfant. »  

Le fait de célébrer Noël en décembre est une tradition culturelle provenant de l’Occident (et, en effet, les églises orthodoxes orientales le célèbrent à une toute autre date). L’explication commune pour le choix du 25 décembre réside dans la christianisation de la fête romaine du solstice d’hiver ce mois-là ; l’ancien terme « Yule » (en anglais) dérive également de mots germanique et anglo-saxon qui se réfèrent au solstice d’hiver. D’autres éléments suggèrent que la célébration de la naissance de Jésus le 25 décembre découle de la datation de sa conception miraculeuse le 25 mars, date également perçue comme celle du début de la création et, accessoirement, de l’équinoxe de printemps, qui évoque aussi la vie nouvelle. Quelle que soit la véritable explication, l’association de l’équinoxe « de printemps » et du solstice « d’hiver » accentue l’idée selon laquelle le fait de célébrer Noël le 25 décembre tire ses origines de l’hémisphère nord.  

Pour les étudiants de l’IFES à travers le monde, les nuances autour de Noël sont nombreuses. Pour beaucoup, il ne s’agit peut-être pas d’une période de l’année facile et, d’une certaine façon, Noël illustre les défis du ministère étudiant. La culture dynamique du Japon est une étude de cas intéressante. Développé et prospère, ce pays a connu peu d’influence culturelle chrétienne dans l’histoire, contrairement à de nombreuses régions de notre union. En fait, la culture japonaise ne reconnaît pas les mêmes frontières linéaires entre différentes convictions religieuses et l’absence de croyance comme beaucoup d’autres parties du monde le font. La majorité des gens s’identifient comme étant non croyants dans le sens où ils rejettent les croyances religieuses qui semblent être anormales ou excessives, sans pour autant ne pas participer à des activités religieuses.  

Pour une fête si profondément ancrée dans la tradition et l’identité occidentales, et pourtant toujours plus enracinée dans les mystères infinis d’Emmanuel, Dieu avec nous, une réalité pour toutes les nations, à quoi cela ressemble d’être un étudiant chrétien au Japon au moment de Noël ? Arisa, étudiante du KGK, le mouvement étudiant affilié à l’IFES au Japon, nous livre ses réflexions sur les complexités culturelles autour de Noël dans son pays. 

« J’ai le sentiment que les gens utilisent mal Noël » 

Arisa admet lutter avec le manque de référence à Jésus dans la symbolique de Noël au Japon. Bien que le Père Noël, les rennes et les bonshommes de neige soient très présents, on ne trouve rien d’autre. Au lieu de faire référence à la lumière qui venait dans le monde, la Parole devenue chair, Noël est considéré comme un simple moment pour répandre le bonheur – et se livrer à des traditions qui pourraient sembler peu conventionnelles ailleurs. Par exemple, une campagne publicitaire très réussie dans les années 70 a fait en sorte que le fait de manger du poulet frit chez KFC devienne une tradition populaire.  

Arisa nous dit que « certaines personnes utilisent la période de Noël comme une opportunité sexuelle ». En effet, le réveillon de Noël est vu comme un moment pour les couples à beaucoup d’égards, comme la Saint-Valentin pourrait l’être ailleurs. Arisa constate qu’un égocentrisme général s’abat sur les gens à Noël, qui « devrait être un temps d’humilité ». Elle ajoute : « Je suis triste que les gens utilisent Noël pour se couronner. »  

Laissez-les manger du gâteau  

Arisa peut également voir de bonnes choses dans un Noël japonais. Le fait de voir des non-chrétiens célébrer Noël lui remonte le moral. Les gens aiment manger du gâteau (ce qui constitue une grande partie de la célébration de Noël au Japon) et passer du temps avec leurs famille et amis. Bien qu’ils « se couronnent » de certaines manières et ne reconnaissent pas cet événement comme la célébration de la naissance de Jésus, ils sont joyeux. Arisa identifie cela comme la compassion de Dieu et sa grâce commune : même si les gens ne célèbrent pas Jésus, Dieu leur donne des bénédictions à savourer durant cette période.  

Cela ne s’applique pas qu’au Japon. Les traditions qui se sont développées là-bas, issues d’influences culturelles éloignées de l’ancien héritage chrétien profondément ancré de l’Europe, peuvent au départ sembler encore un peu plus séparées des réalités bibliques, de l’impératif de Noël : « Que votre foi l’adore ! » Mais le sont-elles vraiment? Dans le monde entier, Noël n’est-il pas toujours mélangé à des rituels culturels humains? Même dans les cœurs de chrétiens résidera toujours la tension de Romains 7 entre l’adoration et davantage de préoccupations terrestres. De plus, nous ne pourrons jamais échapper à l’influence puissante des idées culturelles dans lesquelles nous avons été bercés. 

Que votre foi l’adore 

Arisa résout astucieusement cette tension. Elle montre que les différences qui comptent ne sont souvent pas celles entre différentes perspectives culturelles sur Noël, même entre les cultures qui ont plus de traditions religieuses et celles où le Christ est presque entièrement absent. Elle fait remarquer que partout, quel que soit le contexte culturel, Noël n’est pas vraiment le sujet – Jésus l’est. Taillant dans les complexités culturelles, la dichotomie qui compte vraiment est celle entre le fait d’utiliser Noël afin de rechercher Jésus pour soi, regarder, voir, adorer, croire et espérer, ou l’ignorer en recherchant son bonheur à sa façon, sans lien avec lui.  

C’est un choix que nous devons tous faire, un choix sans rapport avec le contexte culturel. Choisir entre se couronner ou couronner Jésus le roi n’est pas une problématique japonaise, mais humaine. Arisa poursuit en soulignant que Noël exige ce choix de notre part, il marque aussi le même seuil d’une autre façon. Noël jette un pont entre les ténèbres, qui crient haut et fort le caractère pêcheur de l’humanité et son besoin de salut, « et le côté lumineux, c’est que Dieu a envoyé son Fils pour nous sauver, parce qu’il nous aime ».  

Peu importe d’où nous venons et ce que le monde autour de nous veut passer Noël à faire, retournons à Bethléem, « triomphants, joyeux ». 

Un coup d’œil aux publications de l’IFES

« La publication de livres est au cœur des ministères de l’IFES ». Voilà l’une des convictions partagées lors d’un rassemblement d’éditeurs à l’Assemblée mondiale de l’IFES en 2019. Les personnes présentes comprenaient que le fait de placer de bons livres entre les bonnes mains peut changer des vies, et que cet impact peut se démultiplier au point de transformer des communautés entières.  

Bon nombre de nos 160 mouvements nationaux ont d’une manière ou d’une autre participé à des initiatives d’édition, et pourtant c’est un aspect de notre union qui est parfois négligé. Notre vocation à atteindre les universités implique que l’IFES opère au sein d’institutions ayant pour vocation l’éducation et la recherche, et que les étudiants rencontrent, absorbent et appliquent quotidiennement de nouvelles idées dans le cadre de leurs études. Colin Macpherson, Directeur du développement éditeur chez Langham Partnership, explique que « s’intéresser au ministère étudiant et aux leaders de demain est tout à fait compatible avec le fait d’avoir un fardeau pour les éditions ». Rappelons les premiers efforts pour établir Inter-Varsity Press UK et USA dans les années 1940, ou la chute de l’Union soviétique et l’ouverture des pays du bloc de l’Est au ministère dans les années 1990 : il y avait alors un besoin pressant de publications au sein des jeunes mouvements pour former ceux qui voulaient approfondir leur connaissance du christianisme. Le ministère des éditions est stratégique. 

Les éditeurs affiliés à l’IFES outillent les mouvements avec les ressources dont ceux-ci ont besoin, comblant ainsi le fossé entre les mouvements étudiants et l’Église au sens large, et permettant aux étudiants d’appréhender en disciples matures les enjeux qui les concernent. Les publications locales fournissent aux chrétiens des réflexions contextualisées, essentielles au sein d’une Église mondiale qui a souvent été dominée par des voix bien lointaines. Macpherson affirme que « lorsqu’un groupe de chrétiens matures de l’Église nationale se sent appelé à [publier], d’après mon expérience ils sont plus à même d’écouter et de discerner les besoins… puis de s’exprimer sur ces besoins avec des messages contextuels pertinents ». Et l’IFES peut veiller à ce que la tâche de créer des ressources pertinentes n’incombe pas aux seuls mouvements nationaux, mais que celle-ci est appuyée au niveau international, et que ces ressources sont diffusées dans le monde entier aux étudiants qui partagent un même héritage culturel ou linguistique. 

Les histoires de trois régions spécifiques le démontrent. 

Amérique latine : Certeza UNIDA 

Certeza UNIDA est née au niveau local en 1959, avec le magazine Certeza, créé par des étudiants. Devenu un ministère d’édition de livres, ce fut le point de départ du dialogue entre Christ et Marx (1967), par exemple, écrit par Samuel Escobar, proéminent théologien latino-américain qui deviendrait plus tard Président d’honneur de l’IFES. Aujourd’hui, Certeza UNIDA est l’organisation faîtière qui rassemble les éditeurs hispanophones d’Amérique latine, ainsi que Publicaciones Andamio en Espagne. Certeza UNIDA est une plate-forme qui permet aux maisons d’édition associées aux mouvements étudiants latino-américains de collaborer sur des projets de diffusion plus larges dans le monde hispanophone, ou des projets qui seraient trop ambitieux pour qu’un éditeur puisse les mener seul.  

La littérature a joué un rôle essentiel dans l’essor de l’Église évangélique en Amérique latine. Pour répandre l’Évangile, des librairies ont été ouvertes, des vendeurs ambulants ont transporté des livres dans les régions montagneuses et une camionnette remplie de livres a parcouru toute l’Argentine. Ces dix dernières années, l’organisation a concentré ses efforts sur le Comentario Bíblico Contemporáneo, publié en 2019 en tant que premier commentaire en un seul volume sur l’ensemble de la Bible rédigé par des universitaires latino-américains. Gisela Muñoz Cruz, coordinatrice sous-régionale de l’IFES Amérique latine, qualifie ce projet de « travail précieux et stratégique qui enrichira sans aucun doute le ministère des mouvements nationaux et de l’Église pendant de nombreuses années ».  

Certeza UNIDA s’adapte aux canaux de communication actuels en travaillant sur les réseaux sociaux et les livres numériques. Le besoin fondamental reste néanmoins le même. Ian Darke, qui travaille avec Certeza UNIDA et qui publie en Amérique latine depuis les années 1980, souligne qu’il « est important que les étudiants et les diplômés aient conscience de l’immense valeur des ressources écrites, et du fait qu’elles n’apparaissent pas par enchantement. » Il suggère que les ministères d’édition comme Certeza UNIDA ont besoin de davantage de personnel pour renouveler les équipes débordées, insuffler passion et créativité, et que « les opportunités de servir sont nombreuses, tant auprès des chrétiens locaux que des missionnaires ».  

Certeza UNIDA n’a actuellement pas de site internet spécifique. Vous pouvez toutefois visiter les sites web de trois des maisons d’édition qui font partie de Certeza UNIDA : Certeza Argentina, Andamio, basée en Espagne, et PUMA, basée au Pérou. 

Afrique francophone : Presses Bibliques Africaines 

Dans le monde, un chrétien sur quatre vit en Afrique. L’Église africaine a donc besoin de ressources. PBA, un ministère d’édition associé à l’IFES Afrique francophone, a vu le jour en 1985. Il produisait initialement des ressources pour les formations de l’IFES et à d’autres fins internes. Une croissance fantastique s’en est suivie, et PBA a depuis publié 130 titres et distribué des ressources dans tous les pays francophones du monde. Leur vision consiste à voir la vie des lecteurs francophones transformée grâce à une littérature chrétienne de qualité, produite par des Africains.  

Basée au Bénin, PBA a connu un énorme succès malgré le contexte difficile des deux dernières années, publiant quasiment au même rythme qu’avant la pandémie. L’un des principes essentiels de leur travail est l’engagement à ne publier que des auteurs africains. Georges Laté, directeur de PBA, souligne le fait que « Dieu nous parle dans notre culture », et qu’il est donc essentiel d’écrire dans le contexte africain, en utilisant des idées, des approches et des concepts africains. PBA offre un espace à la réflexion africaine sur la Parole de Dieu. 

En plus de recevoir des manuscrits, parfois PBA en commande spécifiquement, en identifiant un besoin particulier, en mettant en avant le travail pertinent d’un théologien, ou en organisant des ateliers d’écriture. Ce processus a donné naissance à des œuvres comme Du Temple à la Cité (2021), d’Augustin Ahoga, ou Vivre le grand amour : amour et sexualité des jeunes (2019), de Gad Abel Dideh. PBA reste ancrée dans le ministère étudiant, ses auteurs étant souvent bien connus au sein de l’IFES, s’agissant parfois de secrétaires généraux ou régionaux. PBA organise également des ateliers d’écriture et de lecture pour les étudiants, qui lisent de nouveaux ouvrages et en débattent ensemble.  

Un de leurs plus grands défis est celui de la diffusion. Vendre et transporter des livres présente des difficultés, notamment en raison de la fermeture de frontières et du manque de personnel de distribution. Les marchés en ligne n’aident qu’en partie, car ils sont encore inaccessibles à beaucoup de gens, et la production d’exemplaires imprimés reste un défi de taille. La « Journée du livre chrétien » a été une bonne stratégie marketing qui a promu une culture de la lecture parmi les chrétiens. 

Georges et l’équipe ont également une approche visionnaire des opportunités de croissance. PBA investit dans de jeunes auteurs, en les formant et en leur offrant la possibilité de perfectionner leurs compétences. Le marché d’Amazon offrirait aux titres PBA un plus grand rayonnement dans différentes régions d’Afrique. C’est un domaine dans lequel la collaboration entre les différentes parties de l’Union de l’IFES a été essentielle ; plus tôt cette année, l’initiative Logos & Cosmos de l’IFES a pu aider PBA à mettre à disposition certains de leurs titres sous forme de Kindle, les rendant ainsi accessibles à des milliards de personnes qui ne pouvaient se procurer un exemplaire papier.  

Et si PBA a évidemment été affectée par la pandémie, elle reconnaît également les opportunités offertes par celle-ci. Georges explique que les habitudes du public ont favorablement évolué : lorsque les gens ne peuvent pas voyager, ils ont plus de temps pour lire. Des auteurs du Togo et du Gabon sont actuellement en train d’écrire sur la COVID : ils présentent l’espoir de guérison que Jésus offre au monde à travers la pandémie, depuis l’Afrique. L’équipe est convaincue que cette tâche leur a été confiée pour témoigner aux non-chrétiens. Ils cherchent également à élargir leur communauté d’auteurs pour inclure les Africains de la diaspora, et ainsi s’enrichir de nouveaux contextes et nuances.  

Découvrez leurs ouvrages sur le site web PBA ou sur Facebook.  

Vous trouverez les titres suivants en ebook Kindle : 

Du Temple à la Cité : Quand l’Église africaine pense le développement (2021), Augustin Ahoga 

MENA : Maison d’édition Inspire  

Il y a cinq ou six ans, Shaher Luka, membre de l’équipe régionale de l’IFES Moyen-Orient et Afrique du Nord, fort de 25 années d’expérience dans les éditions, a partagé la vision d’une maison d’édition au service de la région, idée qui s’est concrétisée en 2018 avec Inspire. L’équipe a identifié le besoin de ressources pour les jeunes, notamment au vu des caractéristiques démographiques particulières de cette région. Près de 60% de la population du monde arabe a moins de 25 ans, une opportunité remarquable pour l’Église.  

La maison d’édition Inspire, basée en Égypte, a donc été créée avec trois objectifs : encourager la jeune génération à écrire, encourager les auteurs chrétiens à écrire pour les jeunes, et traiter les questions qui les préoccupent. Inspire encourage également fortement ses auteurs à écrire en arabe, afin d’enrichir la bibliothèque de traductions arabes avec du contenu originel, par et pour le monde arabophone. 

Le fait de mettre l’accent sur la jeunesse a donné lieu à la publication d’études bibliques écrites par des étudiants de Jordanie, d’Égypte, de Syrie, du Liban et de Palestine, et un diplômé jordanien est également l’auteur d’un livre sur le thème de la guerre dans l’Ancien Testament. Inspire s’est associée à Inter-Varsity Press au Royaume-Uni et à l’UCCF, le mouvement national britannique, pour traduire les études bibliques d’évangélisation Luc, Jean et Marc, l’Enquête en arabe. Ces études ont été bien accueillies, et 6 000 exemplaires de Luc ont été distribués aux jeunes de la région. Inspire considère également qu’il est essentiel d’entretenir de bonnes relations avec l’Église locale. 500 exemplaires arabes de I AM First. Last. Alive. de Martin Haizmann (2019), initialement publié par le SMD, le mouvement national en Allemagne, ont été remis à tous les responsables d’Église en Égypte. 

 
Inspire a publié 10 livres, et trois sont actuellement en préparation, malgré de nombreuses difficultés rencontrées depuis 2018. Le plus difficile a été le décès de Shaher cette année. Le conseil d’administration d’Inspire reste néanmoins convaincu que leur travail est nécessaire pour l’Église et les mouvements nationaux, et ils cherchent à aller de l’avant, espérant accroître lentement mais sûrement leur visibilité afin de ressourcer l’ensemble de la région MENA. 

La vision est grande. Jean 4:35 est un verset de circonstance : « regardez les champs ; déjà les épis sont blonds, prêts à être moissonnés. ». Malgré l’essor de la jeune population, il n’existe pas de maison d’édition chrétienne qui se consacre exclusivement aux jeunes dans la région MENA, alors que les jeunes ont soif de lecture. Tout comme en Afrique francophone, les défis liés à la distribution sont parmi les plus pressants. Hussam Fakhoury, secrétaire de la formation pour la région MENA et membre fondateur du conseil d’administration d’Inspire, envisage via les livres audio, les ebooks et Amazon comme autant de possibilités de distribution futures.  

L’équipe se réjouit de commencer à publier en anglais et en français, ainsi qu’en arabe, et de saisir l’opportunité de combler les lacunes sur le marché de la littérature chrétienne anglophone. Ils pensent aussi à l’échelle mondiale ; avec 400 000 étudiants du golfe Persique qui étudient rien qu’aux États-Unis, Inspire y voit d’importantes opportunités de distribuer des ressources en arabe aux étudiants internationaux. Ils pourront ainsi exploiter et renforcer le réseau de l’IFES pour atteindre chaque étudiant avec ce dont il a besoin. 

Vous pouvez contacter Inspire sur Facebook ou Instagram.  

Tournés vers l’avenir 

Que vous viviez ou non dans ces régions, vous pouvez soutenir ces éditeurs dans leurs efforts pour atteindre et outiller les étudiants. Voici cinq idées pour soutenir ces ministères, là où vous êtes.  

  1. Priez que les mouvements et les éditeurs de l’IFES œuvrent conformément à ce que Dieu leur montre, et qu’ils recherchent en permanence sa direction. Priez pour toutes les situations décrites précédemment. 
  1. Grâce aux liens fournis, découvrez et partagez le travail que font ces éditeurs de l’IFES. 
  1. Lisez : nous voulons atteindre des lecteurs potentiels enthousiastes au-delà du monde de l’IFES. 
  1. Exploitez votre réseau. Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait aider ces ministères ou en bénéficier ? Si tel est le cas, faites-le nous savoir en nous écrivant à hello@ifesworld.org, et nous vous mettrons en contact. 
  1. Demandez à Dieu s’il vous appelle à mettre vos compétences et votre créativité au service des éditions chrétiennes, dans votre pays ou ailleurs dans le monde.  

La vie étudiante n’est qu’une succession de nouveaux commencements, et le monde est la limite. Mais Dieu dirige la croissance de son Église mondiale, en établissant des connections, en offrant des expériences, et en tissant un incroyable réseau d’étudiants, d’éditeurs, d’auteurs, de lecteurs, de responsables d’Église, et de tous ceux qui se trouvent entre deux. Les éditions deviennent un moyen stratégique pour l’IFES d’aider les étudiants à vivre la vision d’Éphésiens 4:15 : « en exprimant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers celui qui est la tête : le Christ. ». 

Espoir, affliction, prière 

En janvier, l’IFES a accueilli Tim Adams en tant que nouveau secrétaire général. Depuis, nous avons vu Dieu œuvrer à travers Tim alors qu’il prenait contact avec des responsables et des étudiants de différentes parties de l’union pour former la prochaine phase du ministère de l’IFES. Nous avons récemment pris des nouvelles de Tim afin d’entendre ses réflexions sur cette période initiale en tant que secrétaire général. 

Qu’est-ce qui a été le plus excitant depuis que vous êtes devenu secrétaire général ? 

Je suis vraiment reconnaissant de voir la résilience de nos mouvements nationaux malgré les défis pratiques, financiers et spirituels des 18 derniers mois. De nombreux pays continuent de faire face à d’énormes obstacles, mais je suis encouragé par le fait que leur sentiment d’espoir et d’engagement reste fort. Je vois que les mouvements trouvent des opportunités au milieu des défis. L’une des régions qui m’a particulièrement inspiré est celle du Pacifique Sud, où le ministère pionnier s’est poursuivi en dépit des frontières fermées qui ont séparé les équipes et empêché le personnel pionnier d’entrer dans de nouveaux pays. 

Par exemple, à Vanuatu, il n’y a eu aucun décès causé par la Covid-19. Mais avec les frontières complètement fermées, les étudiants internationaux qui y étudient ne peuvent pas quitter le pays à moins d’avoir entièrement fini leur diplôme. Des étudiants plus locaux ont rempli les espaces universitaires qui, autrement, auraient été remplis d’étudiants internationaux. Par conséquent, il y a un nombre grandissant d’étudiants à atteindre et une audience d’étudiants internationaux captifs qui ont besoin de soutien. Le mouvement a mis ce temps à profit en investissant dans ces étudiants et en travaillant avec les églises. Il y a aussi un équipier américano-tonguien d’InterVarsity USA qui avait été détaché pour le Pacifique Sud et qui prévoyait de déménager des États-Unis à Tonga pour y réimplanter le mouvement national. À cause de la Covid-19, ces plans ont dû être annulés. Cependant, en tant que citoyen américain, il pouvait voyager à Guam, où nous n’avons pas de mouvement étudiant. Les plans ont été revus et il a maintenant déménagé à Guam pour y implanter un ministère étudiant ! Il a déjà commencé à se réunir avec un petit groupe de trois étudiants pour lire la Bible, prier et rêver de ce que Dieu pourrait faire entre les deux campus universitaires. 

Je suis également reconnaissant pour l’équipe de personnes avec laquelle Dieu m’a donné de travailler. Je suis très enthousiaste d’accueillir de nouveaux membres et suis impatient de voir l’impact que leurs dons uniques auront. Alors que nous sortons d’une période difficile, je crois que l’IFES aura une équipe forte pour soutenir le renouvellement, la reconstruction et la restructuration de l’IFES pour la prochaine phase de notre ministère.  

J’ai entendu dire que vous aviez fait un « tour du monde » en rencontrant différents mouvements de manière virtuelle pour voir à quoi le ministère ressemble dans leurs contextes. Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué dans ces rencontres ? 

Ces visites ont été de vrais temps forts. En « visitant » le Liban, j’ai été ému aux larmes par l’histoire d’un étudiant qui est venu à la foi après l’explosion à Beyrouth. Le LIVF, qui est le mouvement national, avait étudié Lamentations, et c’était inspirant d’entendre la façon dont la crise avait donné vie à ce livre pour eux. J’ai aussi visité la Biélorussie, et j’ai été émerveillé par l’œuvre de Dieu là-bas, en particulier dans leur évangélisation des étudiants internationaux. De la part du Chili, j’ai entendu comment Dieu a construit le mouvement au fur et à mesure et que, dans le sud, en Patagonie, ils peuvent aider à implanter de nouveaux groupes au-delà de la frontière, dans un coin reculé de l’Argentine. Dernièrement, j’ai visité le Burkina Faso, ce qui fut une expérience réjouissante. J’ai eu une visite de leur camp pour voir les étudiants en réunion et passer du temps à écouter les équipiers et prier avec eux. Ils ont un ministère florissant dans les lycées et les universités, et ils voient régulièrement plus de 1000 étudiants par an venir à la foi !  

Dans l’ensemble, j’ai été impressionné par la créativité, la résilience et la ténacité de chaque mouvement que j’ai rencontré. C’est une telle joie de savoir qu’il y a des étudiants et du personnel en train de servir fidèlement Dieu dans chaque partie du monde. 

Qu’est-ce qui vous a mis au défi dans cette période en tant que secrétaire général ? 

Ces 9 derniers mois, la Covid-19 a profondément affecté la santé du personnel de l’IFES et des mouvements nationaux. En avril et en mai, des mouvements comme l’UESI Inde et l’UCU Colombie ont subi de grandes pertes. Deux membres de notre personnel international ont été gravement malades, dont l’un est malheureusement décédé. Ce fut accablant, et notre tristesse s’est accompagnée d’un sentiment d’impuissance. Pour moi, cela a été un rappel de notre humanité et de la nécessité de dépendre de Dieu seul. Chaque jour, je reviens à Romains 12.12 : « Réjouissez-vous dans l’espérance et soyez patients dans la détresse. Persévérez dans la prière. » 

Il a aussi été difficile de ne pas pouvoir prier et organiser les choses en personne avec l’équipe du personnel. Pierres Vivantes était notre « vision 2020 », une stratégie qui a guidé notre façon de travailler ensemble en tant qu’union, mais le jour où j’ai commencé à travailler était le premier de l’année 2021 ! Heureusement, nous avons travaillé dur pour reconstruire la fondation en vue d’un nouveau plan. Néanmoins, l’occasion d’être avec les gens pour réfléchir et prier vis-à-vis de l’avenir m’a réellement manquée. 

Dites-nous en plus sur la direction de la stratégie que Dieu a mis sur le cœur de l’équipe du personnel dirigeant.  

Quand j’étais à l’assemblée mondiale en 2019, j’ai été marqué (comme toujours) par la richesse de personnes douées, expérimentées et talentueuses des mouvements nationaux de l’IFES qui travaillent en première ligne du ministère étudiant. En réfléchissant à cela, nous croyons que le futur de l’IFES n’est pas de bâtir une grande organisation centrale, mais de construire de meilleurs façons d’être en contact et d’apprendre les uns des autres. Le but est de nous renforcer en tant que réseau dont les membres se mettent en valeur, s’élèvent et se soutiennent mutuellement. L’une des principales forces de l’IFES réside dans l’ampleur de notre réseau, et l’une des clés vers un avenir prospère et fructueux consiste à bâtir cet « ensemble ».  

Avec cela en tête, nous appelons l’ébauche de la nouvelle stratégie « Croître ensemble », et c’est avec enthousiasme que nous rassemblons les retours de diverses parties de l’union. En utilisant ces retours, nous espérons finaliser le plan cet automne. 

Quels sont vos espoirs pour les six prochains mois ? 

Dans les prochains mois, nous allons partager plus d’informations sur cette vision aux mouvements membres de l’IFES et leur donner l’opportunité de contribuer et (c’est ma prière) de construire un élan, ainsi qu’une unité, autour de cette direction. Cependant, nous avons également besoin de reconnaître le contexte unique dans lequel nous nous trouvons actuellement. Néhémie a toujours été l’un de mes héros bibliques préférés, et j’ai réfléchi à cette histoire. L’une des apogées de ce livre est le renouvellement et le retour lorsque le peuple de Dieu s’assemble à nouveau autour de la parole de Dieu. Mais la route vers ce renouvellement a démarré quand Dieu a poussé Néhémie à commencer le travail de reconstruction des murs de la ville de Jérusalem. Ma vision pour l’IFES, c’est une union qui croît ensemble. Mais les six à 12 prochains mois seront aussi un temps pour « inspecter les murs » afin d’évaluer où nous en sommes et quelles réparations et reconstructions nous allons peut-être devoir faire pour arriver à ce renouvellement.  

Dans quel sens pouvons-nous continuer à prier pour vous ? 

Priez que Dieu m’aide à trouver le bon équilibre entre prier, écouter, réfléchir et avancer, et qu’il dirige mon chemin. Priez en particulier pour les gens qui arrivent à de nouveaux postes dans le leadership et le personnel dirigeant de l’IFES. Priez que Dieu nous aide à nous développer en tant qu’équipe et à façonner l’IFES de telle sorte que nous jouions notre rôle d’équiper, d’encourager et de soutenir un ministère local fructueux dans les universités du monde entier. 

Pour en savoir plus sur le cœur de Tim pour l’IFES, consultez sa récente conversation sur Instagram Live.  

Une réflexion approfondie

À l’approche de cette fin de année, nous nous remémorons nos articles préférés de Conexion 2020. Bien que chaque histoire soit différente, elles sont toutes liées par le thème de la puissance et de la fidélité de Dieu. Nous espérons que ces histoires vous encourageront à continuer à faire confiance à Dieu et à marcher avec lui tout au long de la nouvelle année. 

« Il y a aussi d’autres enjeux reliés à l’identité. Plus personne ne pose la question : qui est Dieu ? Chacun se pose plutôt la question : qui suis-je ? Les livres traitant de croissance personnelle nous disent de ne pas nous inquiéter, d’être tout simplement nous-mêmes. Mais comment être soi-même quand on ne sait pas qui on est ? Et comment peut-on savoir qui on est quand on ne connaît pas le Christ ? » 

Une équipière d’InterVarsity États-Unis avait remarqué des problèmes de santé mentale chez ses étudiants même avant la pandémie. Elle a compté le nombre de ceux qu’elle savait souffrants et elle en a trouvé 44. Les recherches de l’IFES ont également indiqué que les problèmes de santé mentale affectent le ministère étudiant dans le monde entier. Grâce à la prière et à l’aide professionnelle, beaucoup de ces personnes ont été guéries. Nombreux sont ceux qui ont auront vécu une année remplie de solitude et de moments difficiles ; alors nous espérons que cette histoire vous rappellera qu’il y a toujours de l’espoir. 

« Face au danger invisible et omniprésent qui nous entoure, nous ne devons pas oublier, chers amis, qu’il existe un refuge, une forteresse, une aide qui ne réside pas en nous, mais en Dieu ! » 

En mars dernier, le monde n’était qu’au début d’une pandémie qui allait avoir des répercussions sur toute l’année. Le message du Secrétaire général par intérim, Jamil, nous a rappelé la fragilité humaine et la puissance de Dieu. Au début du printemps, il nous encourageait à tourner les yeux vers le haut, à résister à la peur et à s’en remettre à Dieu. Aujourd’hui ce conseil est tout aussi pertinent. 

« Pour les musulmans du monde entier, ce temps de l’année est généralement caractérisé par des rencontres animées entre membres de la famille et amis rassemblés dans une maison remplie de mets à l’arôme délicieux. Toutefois, à cause de la Covid-19, les festins de cette année seront vécus différemment. » 

Cette année a été difficile pour tous ceux qui voulaient célébrer une fête. Actuellement de nombreux chrétiens sont confrontés à des plans de Noël perturbés, mais les musulmans ont expérimenté une situation similaire il y a quelques mois pendant le Ramadan. À l’époque, nous encouragions les étudiants à montrer de l’amour à leurs amis musulmans en utilisant cinq idées simples. Même si nous espérons que les célébrations des fêtes de l’année prochaine seront différentes, ces cinq suggestions sont toujours utiles pour tous ceux qui souhaitent accompagner leurs amis musulmans pendant le Ramadan. 

« Le fait d’être croyante m’a vraiment aidé à garder l’espoir. Le fait d’avoir de nombreuses réunions en ligne et de prier seule et avec des amis m’a apporté beaucoup de paix. Le fait de parler à Dieu et de savoir qu’il se soucie de moi a été très important pour moi. J’ai maintenant plus de temps pour prier et étudier la Bible, ce qui m’aide à éviter l’anxiété. » 

De nombreuses personnes ont été séparés de leur famille et de leurs amis cette année, mais imaginez supporter cet isolement dans un pays complètement étranger. C’est ce que les étudiants nigérians Theophilus et Hyellai ont subi au début de cette année. Bien qu’ils aient souffert de la solitude et du mal du pays, ils ont expérimenté la paix de Dieu. Nous espérons que leur témoignage encouragera tous les étudiants qui sont encore actuellement séparés de leur famille et de leurs amis. 

« Les étudiants sont indomptables dans leur esprit. Ils ont trouvé une nouvelle façon de se retrouver ». 

Les étudiants ont dû faire face à d’innombrables défis cette année, comme les projets d’études perturbés ou l’isolement. Le ministère nécessitant d’être en relation avec les autres, beaucoup pensaient que ce serait une année perdue. Cependant, les étudiants ont démontré qu’une pandémie n’arrêterait pas le message du Christ. Depuis que cette histoire a été écrite, ils ont continué à rayonner de façon créative en cette année sombre. Lisez ces trois exemples pour découvrir comment le ministère en cas de pandémie a été fructueux dès le début. 

Se pencher sur l’année 2020 

Alors que vous réfléchissez à cette année, nous prions pour que vous vous souveniez des incroyables opportunités que Dieu a données aux étudiants pour qu’ils continuent son ministère dans des circonstances difficiles. À travers les nombreuses épreuves, nous nous souvenons de son désir de nous rejoindre là où nous sommes et de marcher fidèlement avec nous. Puissent ces témoignages être des exemples des nombreuses façons dont les étudiants du monde entier continuent courageusement à suivre Dieu.  

Parce qu’il est mon frère

Ce n’était pas ce qu’Arjun* avait en tête quand il rêvait de devenir médecin. Il a trébuché en arrière alors que l’homme avançait. L’homme criait des mots plein de haine. Retourne là d’où tu viens ! Ses yeux étaient plein de colère. Dans son champ de vision périphérique, Arjun remarqua que quelqu’un d’autre s’approchait, suivi d’un groupe de six étudiants. Son ami hurla – l’homme furieux lui avait donné un coup de pied ! Arjun vit que plus d’hommes apparaissaient. Ils étaient partout – il en compta vingt. Alors qu’ils se rapprochaient les poings levés, Arjun comprit que ça allait mal se finir. Il leva les yeux, et juste avant de sentir le premier coup, il remarqua un policier appuyé contre un mur, l’observant en silence. 

Arjun se souvint de sa petite veste blanche. Il adorait s’habiller en médecin quand il était enfant. Ses parents étaient si fiers quand il leur avait dit qu’il voulait faire des études en médecine. Lorsqu’il apprit qu’il pouvait entrer dans une école de médecine en Asie centrale à un coût nettement plus bas qu’en Inde, il était décidé. Le conseiller aux admissions a rendu les choses faciles. La ville serait moderne et passionnante. Tout le monde parlera en anglais. Six ans à l’étranger seraient si simple.  

Mais le conseiller aux admissions avait menti. Il ne fallut pas longtemps à Arjun pour se rendre compte que la situation ne serait pas aussi parfaite qu’il le pensait. A l’aéroport, les coordinateurs étudiants obligèrent Arjun et son ami Veer* à remettre leurs diplômes. Eux et les autres étudiants indiens furent entassés dans un taxi et envoyés à onze heures de route vers leur lieu d’étude. Affamés et nerveux, ils ne réussirent pas à communiquer avec le chauffeur, qui ne parlait que la langue locale. Mais c’était le moindre de leurs soucis. Ils réalisèrent rapidement qu’en tant qu’Indiens, ils feraient face à une forte discrimination de la part des habitants.  

Ils furent avertis de ne pas rester plus tard que 17 heures, car une simple rencontre avec les mauvaises personnes pourrait rapidement devenir dangereuse. En plein jour, leurs amis se furent voler des portefeuilles et des sacs. Le peu de mots qu’ils connaissaient dans la langue locale les rendaient impuissants. Mais il y avait un mot qu’ils comprenaient bien: « noir ». Alors qu’ils marchaient dans les marchés, les enfants leur criaient dessus pendant que leurs parents pointaient du doigt. 

La discrimination se poursuivit sur le campus. Après leur premier examen, Arjun et Veer faisaient la queue en attendant leurs résultats. Au bout d’une heure, les 200 noms de leurs pairs avaient été appelés, mais les deux étudiants restaient toujours à l’extérieur. Ils commencèrent à paniquer. Que s’est-il passé avec nos épreuves ? La porte s’ouvrit et leur responsable de groupe entra.  

« Le professeur se demande quand vous allez le payer. »  

À l’insu d’Arjun et Veer, les professeurs retenaient régulièrement des notes aux étudiants qui ne versaient pas de pot-de-vin. Les étudiants indiens devaient payer une prime. Alors que leurs camarades de classe locaux payaient l’équivalent de 15 USD pour une bonne note, Arjun et Veer furent contraints de payer l’équivalent de 200 ou 300 USD. Mais parfois, ils n’avaient même pas la chance de passer l’épreuve. Pendant que les étudiants attendaient d’entrer dans la salle d’examen, certains professeurs trouvaient de petites excuses pour les empêcher d’entrer. Une fois, Veer fut bannit de passer un examen parce qu’il portait un sweat à capuche. Une autre fois, Arjun fut exclu parce qu’il avait une barbe. 

Malgré tous leurs efforts pour comprendre la population locale, Arjun et Veer étaient constamment choqués par le traitement qui leur était infligé. Pendant six ans ils menèrent une vie pleine de désespoir et sans être soutenus par qui que ce soit. Incapables de trouver un soulagement pour le stress de leurs cours et des dangers de la ville, les étudiants se sont sentis émotionnellement abandonnés. Cela continua jusqu’à ce que leur camarade de classe indien, Sai*, rencontre une étudiante locale nommée Adel*. 

Adel n’avait jamais connu d’Indien auparavant. Mais alors qu’elle discutait avec Sai après les cours, elle réalisa qu’il avait besoin d’un ami. Elle l’invita dans son groupe IFES. Puis Sai invita Arjun et Veer. En quelques semaines, 15 autres étudiants indiens y participaient régulièrement. Là, les étudiants rencontrèrent Omar* et Elina*, les équipiers locaux de l’IFES, qui les ont accueillis dans leur groupe. Enfin, ils avaient des amis locaux.  

Omar et Elina furent les premières personnes qu’Arjun et Veer ont appelées après avoir été battus en rentrant de la classe à pied. Les deux équipiers les emmenèrent au poste de police, où l’on conseilla aux étudiants de ne pas porter plainte. Malgré cela, Arjun et Veer furent réconfortés par le fait qu’ils avaient maintenant quelqu’un à appeler. Ces relations changèrent complètement leur vie. Adel a commencé à offrir son aide pour tout ce dont ils avaient besoin. Elle les accompagna sur les marchés et négocia les prix des loyers avec les propriétaires. En étant simplement présente, elle changea radicalement la façon dont les habitants réagissaient aux étudiants indiens. 

Mais d’autres habitants ne comprirent pas pourquoi Omar, Elina et Adel se souciaient de ces étrangers. Quand Adel marchait avec eux, ils l’appelaient, lui demandant si les Indiens lui causait un problème. Parfois, ils la mirent au défi. Une fois, elle accompagna Veer à la clinique pour s’assurer qu’il ne payerait pas plus que ce qu’il devait. Lorsqu’elle refusa d’accepter le prix exorbitant, le médecin se mit en colère. Il se demandait pourquoi elle irait si loin pour protéger un étranger. La réponse d’Adel fût simple et frappante.  

« C’est mon frère », dit-elle. « C’est ça qu’il faut faire pour la famille. La protéger. »  

C’est vrai. Arjun, Veer et les autres étudiants indiens trouvèrent une famille avec le mouvement IFES en Asie centrale. Adorer Dieu et étudier la Bible avec Omar, Elina et Adel les portèrent à travers les moments les plus sombres de leurs études. Ces amis étaient leurs alliés dans une culture qui les rejetait. Arjun décrit ses amis chrétiens locaux comme des personnes intègres.  

« Ils ont toujours défendu les bonnes choses », dit-il. « Ils nous ont soutenus. » 

Dans de nombreux endroits, les étrangers comme les étudiants internationaux, les réfugiés et les immigrants font face à une discrimination flagrante dans leur société d’accueil. Des chrétiens comme Omar, Elina et Adel profitent de l’occasion pour accueillir ces personnes en exigeant justice en leur nom. Parfois ils risquent même leur propre statut social pour le faire. Leurs actions honorent le commandement de Dieu de traiter l’étranger comme « l’un des vôtres » (Lévitique 19: 33-34) et témoignent de l’amour de Dieu pour toutes les nations et tous les peuples.  

Comment pouvez-vous être un allié des étrangers autour de vous ? Que pouvez-vous faire pour obtenir justice en leur nom ? 

 
*Le nom a été changé 

De la joie dans le ciel

C’est aux États-Unis que l’on trouve le plus d’étudiants internationaux dans le monde. Parmi le million d’étudiants qui arrive dans les universités à travers le pays, certains sont originaires des pays les moins atteints au monde* : Yémen, Tadjikistan, Afghanistan, Somalie, Djibouti – et même la Corée du Nord. Lorsque vous lirez les histoires des quatre étudiants internationaux suivants, soyez dans la joie car Dieu est en train d’appeler des personnes de chaque nation à le suivre ! Et priez pour qu’il y ait plus d’histoires d’étudiants qui découvrent la foi et qui soient équipés pour partager le Christ dans le monde.

Yang a été inspiré par le sacrifice

L’étudiant international Yang n’était pas chrétien. Pendant le semestre, il était trop occupé par son doctorat pour passer du temps à découvrir d’autres choses. Mais il était curieux. Pendant les vacances d’hiver, Yang a décidé de s’inscrire à Urbana, le congrès missionnaire étudiant d’InterVarsity, pour en savoir plus sur Dieu.

C’est pendant la soirée de prière à Urbana que les choses ont changé pour Yang. ll regardait les participants d’Urbana passer une heure à prier pour l’église persécutée. Yang a été surpris d’entendre des hommes et des femmes exprimant leur envie de donner leur vie à Jésus, et priant pour ceux qui les persécutent ! Il a été profondément touché par leur foi. Il savait que lui aussi avait besoin de suivre ce Jésus.

Sundeep retrouve la vrai lumière

Les étudiants d’Asie du Sud étaient ravis d’être invités à célébrer Diwali – la fête des lumières hindoue – avec leurs amis d’InterVarsity. De la nourriture, des feux d’artifice, du cricket et des chants ont rempli la soirée, et les étudiants ont eu l’occasion de partager leurs traditions Diwali. Puis un diplômé chrétien, un ancien hindou originaire de l’Inde, a partagé son témoignage sur comment il avait trouvé la vrai lumière en Jésus.

Après l’événement, un bénévole a invité l’un des étudiants, Sundeep, à l’église. Sundeep avait pris l’une des Bibles gratuites. Après avoir appris plus sur l’Évangile, Sundeep pria pour recevoir Jésus dans sa vie !

Lily s’engage dans l’évangélisation

« Je ne comprends pas pourquoi mes amis chrétiens ont attendu si longtemps pour me parler de Jésus ! » Lily est une étudiante d’Asie de l’Est, et après avoir donné sa vie à Jésus, elle est devenue responsable étudiante. Elle a un fort désir de rentrer chez elle pour partager l’Évangile avec son entourage. Elle rappelle souvent aux autres que les gens ont hâte d’entendre parler de Jésus, et souvent c’est notre timidité qui retarde leur accès à l’Évangile. Lily a récemment commencé une étude biblique de découverte avec plusieurs étudiants de son pays qui sont curieux de connaître Jésus.

Salima découvre qu’elle peut suivre Jésus

Salima est originaire d’un pays où les disciples de Jésus sont fortement persécutés. Il y a quelques années, elle a pris contact avec des étudiants et des équipiers d’InterVarsity par le biais du groupe international. Salima a assisté à la plupart de leurs discussions sur la vie de Jésus ce semestre-là et a montré sa soif d’en savoir plus.

Quelques mois plus tard, l’un des équipiers s’est à nouveau mis en contact avec Salima. Salima lui a expliqué qu’elle avait trouvé une église locale d’immigrants de son pays d’origine. Elle avait même commencé à accueillir leurs réunions de prière chez elle ! Avec le soutien de nombreux membres de cette communauté, elle a commencé à comprendre comment une personne de son pays pouvait suivre Jésus.

Très récemment, Salima a commencé à suivre Jésus. Quant à son mari, il se pose encore des questions sur la foi chrétienne.

Les noms ont été changés.

Lisez plus d’histoires du ministère parmi les étudiants internationaux à travers le monde

Resiato rêve d’atteindre les nations dans les campus

Resiato*, une étudiante internationale du Kenya, rêve en grand. Elle souhaite lancer un ministère parmi les étudiants internationaux dans son université en Estonie. Mais quelle est sa motivation ? La Grande Mission de Matthieu 28. Resiato voit son campus comme une plate-forme pour faire de toutes les nations des disciples.

C’est un grand rêve, mais Resiato n’est pas seule. Une équipière d’un autre mouvement de l’IFES a entendu parler de ses projets et s’est récemment rendue à sa rencontre. Elles ont discuté de comment témoigner de Christ avec des amis internationaux et comment lancer un ministère. En quelques mois, Resiato emmenait régulièrement une amie hindoue à l’église et avait eu l’opportunité de partager sa vision aux pasteurs.

La majorité des étudiants internationaux en Estonie viennent du Nigéria, de Russie et d’Ukraine, mais il y en a beaucoup d’Inde, du Bangladesh et d’Azerbaïdjan. Quelques pensées de Resiato :

« Je suis au contact de tant de cultures différentes. Parfois je fais les choses bien, parfois non. Mais le matériel de l’IFES m’aide clairement à mettre en pratique la Grande Mission. »

Resiato a besoin de vos prières car elle cherche à établir un ministère parmi les étudiants internationaux en Estonie :

  • Priez pour Resiato alors qu’elle partage sa vision et rassemble des leaders pour aider à atteindre les étudiants internationaux.
  • Priez pour que de nombreux étudiants internationaux soient touchés par la bonne nouvelle de Jésus à travers ce nouveau groupe en Estonie.
  • Remerciez Dieu pour le partenariat entre les mouvements de l’IFES. Priez pour plus d’occasions de s’encourager les uns les autres et de partager les ressources.

*Le nom a été changé


Comment Dieu a utilisé notre échec au sein de notre ministère

En mars 2018, j’ai essayé de lancer un groupe d’étudiants internationaux dans la ville bulgare de Varna… mais ce fut un véritable échec.

Le début du projet

BCSU, le mouvement de l’IFES en Bulgarie, avait déjà lancé un groupe d’étudiants internationaux à Sofia, la capitale. Cela marchait si bien que nous voulions étendre le travail à une autre ville. Varna semblait être l’endroit le plus logique car il y avait une grande population étudiante internationale et il n’y avait aucun autre groupe chrétien disponible pour eux.

Mais Varna se trouvait à huit heures en train de Sofia, où moi et la plupart des équipiers du BCSU vivions. Le seul équipier de Varna était déjà engagé avec d’autres responsabilités liées au ministère. Nous avons donc commencé à prier en attendant une opportunité.

De pire en pire

Peu de temps après, un bénévole a proposé de venir passer trois semaines à Varna afin d’aider au lancement du groupe. C’était une réponse à nos prières ! Nous avions également un lieu prêt à nous accueillir, alors je me suis rendu à Varna pour rejoindre le bénévole.

Nous avons commencé en sortant dans les rues afin de distribuer des flyers et nous avons pu parler à des centaines d’étudiants internationaux. Lors de notre première soirée organisée, seulement trois étudiants se sont présentés. Ce fut un mauvais début – mais les soirées suivantes furent encore pires. Un soir, il n’y avait pas d’étudiants du tout ! C’était très décourageant. Nous nous sommes demandé si Dieu avait vraiment voulu que nous commencions un groupe à Varna.

La demande de Sarah

Puis, nous avons reçu un message de Sarah*, une étudiante qui était venue à la première soirée. Elle avait été contente de nous rencontrer et voulait commencer à aller à l’église. Au moins, nous avions atteint une étudiante ! Nous nous sommes alors dit que notre vision de la réussite était différente de celle de Dieu. Son plan était probablement que nous aidions cette étudiante à se convertir.

Sarah a commencé à s’impliquer davantage à l’Église. Elle appréciait ce qu’elle était en train d’apprendre et elle aimait beaucoup l’ambiance. Mais Sarah ne pouvait pas assister aux études bibliques hebdomadaires de l’Église parce qu’elle ne parlait pas bulgare. Elle nous a alors demandé si nous pouvions l’aider. En utilisant les ressources du programme de l’IFES « Défricher de nouveaux territoires », et avec la motivation de Sarah d’inviter ses amis, nous avons décidé d’essayer une fois de plus de commencer quelque chose pour les étudiants internationaux à Varna.

Des résultats inattendus

Et cette fois-ci, en octobre 2018, les étudiants sont venus ! Et ils continuaient à venir. Le groupe a commencé à étudier l’Évangile de Jean à l’aide du matériel L’Enquête. Les étudiants internationaux invitaient régulièrement leurs amis à découvrir qui est Jésus. Le groupe grandissait et se développait d’une manière incroyable.

Aujourd’hui, c’est le plus grand groupe d’étudiants du pays ! Il comprend actuellement des croyants et des personnes en recherche venant des pays d’Asie du Sud, d’Europe et d’Afrique. Sarah est toujours en recherche de savoir ce qu’elle croit. Elle continue d’être très engagée dans le groupe et invite ses amis à tous nos événements.

J’ai ainsi appris que la vision de Dieu pour atteindre les étudiants est tellement plus grande que la mienne et qu’Il peut utiliser ce que l’on pense être un échec pour Sa gloire.

*Le nom a été changé


Ce travail pionnier en Bulgarie est soutenu par l’initiative Défricher de nouveaux territoires de l’IFES.

Risques au niveau de la sécurité et barrières de langues

Naomi doit faire attention à ce qu’elle dit à ses amis. Même un message texte peut être intercepté par les autorités et attirer leur attention à cause du langage chrétien qu’il contient. Cela ajoute une tension à sa vie quotidienne qu’elle ne connaissait avant le mois de septembre dernier. Naomi a récemment élu domicile en Asie de l’Est en tant qu’étudiante internationale, afin d’y poursuivre sa formation universitaire en linguistique. Elle nous partage la réflexion suivante :

« Je n’aime pas du tout l’effet que cela produit sur moi. Cela me porte à être moins encline à partager l’Évangile parce que je suis devenue plus consciente du fait que c’est un sujet sensible. Par contre, je sais que je devrais réagir de manière tout à fait différente. Il importe tellement que l’Évangile soit annoncé ici, étant donné que tant d’étudiants – locaux et internationaux – ont besoin d’entendre parler de l’amour et de la grâce salvatrice du Christ. »

En dépit des dangers, Naomi adore son expérience internationale. Elle explique :

« Dans une classe de 20 étudiants, il y a 14 nationalités différentes représentées. J’ai fait la connaissance d’étudiants originaires d’endroits tels que l’Iran, le Soudan, le Nigéria et d’autres pays également. Le nombre de langues et de cultures représentées ici constitue une réalité très enrichissante et stimulante, mais cela peut se révéler aussi un défi d’apprendre à connaître les gens plus intimement et à dépasser le niveau des conversations banales avec eux. »

Joignez-vous à nous dans la prière pour Naomi cette semaine :

  • Priez pour Naomi afin qu’elle soit en mesure de s’exprimer avec facilité, sensibilité et courage dans ses échanges avec ses amis et leur annonce l’Évangile.
  • Priez que Dieu ouvre les yeux des étudiants locaux et internationaux et transforme leur cœur, de sorte qu’ils viennent à reconnaître Jésus comme leur Seigneur et Sauveur.
  • Priez pour les chrétiens locaux qui subissent la persécution afin qu’ils puissent tenir ferme en Jésus et demeurer dans ses voies en comptant sur sa provision.

Merci de prier avec nous !

Un couteau sous l’oreiller

Niraj* était étudiant en médecine. Il semblait décontracté et rempli d’assurance. Mais la nuit, c’était une autre histoire. Il était tourmenté par des cauchemars et dormait toujours la lumière allumée. Ce qu’il a apprenait à la faculté de médecine ne l’aidait pas, alors il gardait un couteau sous son oreiller pour tenir les mauvais rêves à distance. 

Une communauté attrayante   

Niraj est l’un des 1 500 étudiants originaires d’Inde qui étudie à Erevan, l’ancienne capitale de l’Arménie. Il assiste régulièrement aux études bibliques pour étudiants de l’IFES et même à leurs réunions de prière, avec d’autres camarades de classe hindous. Il aime cette communauté. C’est un lieu de refuge, loin de la population étudiante internationale indienne ; c’est un lieu d’acceptation, où l’on n’est pas jugé en fonction de ses résultats. Pas de commérages, pas de médisance, pas de pression.  

Aucune peur. 

Quant aux choses de la foi chrétienne… il pouvait y adhérer, pour l’essentiel. L’existence de Jésus semblait être une bonne idée et cela ne semblait pas incompatible avec ses vagues croyances hindoues. Mais ses amis chrétiens lui disaient qu’il devait choisir : on ne pouvait pas se contenter d’ajouter Jésus à ses croyances. C’était tout ou rien. Le fait de suivre Jésus a une incidence sur tous les aspects de la vie. Sur le travail, le couple, nos paroles, notre argent, notre temps libre. 

Pour Niraj, tout cela paraissait un peu intrusif. 

Un Hindouisme amélioré

L’histoire de Niraj n’est pas exceptionnelle. Tous les ans, des centaines de jeunes hindous quittent l’Inde pour aller étudier en Arménie. Les études y sont moins chères et il est plus facile d’entrer à l’université. Les étudiants en médecine comme Niraj y passent six ans, ce qui laisse largement le temps d’investir dans leur vie. Et ils sont généralement heureux de participer aux activités et à la communauté de l’IFES. Mais beaucoup d’entre eux, comme Niraj, optent pour un hindouisme amélioré en y ajoutant Jésus. Le pas de foi nécessaire pour placer leur confiance en Christ seul est difficile à faire. Les amis de Niraj priaient pour qu’il vienne enfin à la foi. Pour cela, certains doivent faire de petits pas. 

Et récemment, Niraj a encore fait un pas. 

Il n’y a plus de couteau sous son oreiller la nuit. 

Au lieu de ça, il prie :

« Jésus, tu es avec moi. Tu veilles sur moi, alors je me couche. » 

Priez avec les amis de Niraj, afin qu’il parvienne à faire de plus en plus confiance à ce Dieu dont les voies sont meilleures, dont la grâce est suffisante et dont l’amour chasse toute crainte.