Il a posé sa main sur mon épaule
Comment un étudiant tunisien a rencontré Jésus
Mon nom est Aalim*. La plupart des gens me considéreraient comme une contradiction. Je suis chrétien et Tunisien.
J’ai grandi dans une famille musulmane. Ma vie se déroulait sans incidents. Je ne remettais pas l’islam en question. Je ne cherchais pas à savoir ce qu’est le christianisme.
Mais un jour, j’ai fait la connaissance d’un chrétien qui vivait dans ma ville natale.
C’était un homme très gentil et ouvert d’esprit. J’ai pensé qu’il pourrait devenir un bon musulman, c’est pourquoi j’ai décidé de l’inviter à m’accompagner à la mosquée. Mais en parlant avec lui, j’ai constaté qu’il était très attaché à sa foi chrétienne. Son style de vie m’a étonné. Il ne buvait pas d’alcool et il n’approuvait pas les relations sexuelles avant le mariage. Il avait vraiment un cœur pur. Contrairement à ce à quoi je m’attendais, il m’a donné envie d’en savoir davantage sur la religion chrétienne et de lire le Enjeel (Évangile)
Il m’a invité à l’accompagner à son Église locale. J’hésitais en partie, mais ma curiosité l’a finalement emporté. Je voulais voir comment les chrétiens priaient et adoraient Dieu. La plus grande surprise pour moi a été de découvrir là des Tunisiens qui avaient renoncé à l’islam pour adhérer au christianisme. J’étais renversé !
Le premier sermon que j’ai entendu était tiré de Luc 6.32–36, où Jésus nous enseigne à aimer nos ennemis.
J’étais frappé par les différences entre le christianisme et l’islam. Jésus a enseigné que nous devons aimer nos ennemis ! En tant que musulman, on m’avait enseigné à aimer mes proches, mais à détester mes ennemis. La foi chrétienne ne correspondait pas du tout à ce que je m’attendais. Elle était beaucoup plus belle.
La quête est amorcée
J’ai commencé à me poser des questions. En rapport avec l’islam et le christianisme. Les musulmans à la mosquée n’appréciaient pas cela du tout. J’ai mis des mois à chercher la vérité, comparant le Coran et la Bible.
J’ai rencontré un ancien imam qui s’était converti au christianisme. D’autres personnes également. J’étais touché par leurs témoignages, mais il me paraissait inconcevable de prendre moi-même cette décision. Dans notre culture, une telle conversion est choquante, honteuse et dangereuse. Vous pouvez être tué pour cela.
Après une année de recherche intense, j’ai sombré dans une profonde dépression. Je me sentais perdu. L’islam ne voulait plus rien dire pour moi, mais j’étais terrifié à l’idée de devenir chrétien. Je ne savais pas comment j’arriverais à affronter la société, à composer avec les traditions dans lesquelles j’avais grandi, avec ma famille, avec mes voisins. Beaucoup de gens de ma ville natale allaient parler de moi comme la personne qui avait choisi de renier sa religion pour devenir chrétien.
Ce fut une année très difficile. J’ai échoué mes examens parce que j’avais passé tout mon temps à lire et à comparer le christianisme et l’islam. Mes amis et voisins se réjouissaient à l’idée de célébrer mes résultats avec moi, mais lorsqu’ils ont appris que j’avais échoué, ils m’ont dit que Dieu m’avait puni par ce moyen. Ils m’ont recommandé de me repentir et de revenir à l’islam.
Durant l’été 2005, j’étais totalement déprimé. Je n’avais envie de voir personne. Je restais dans ma chambre à pleurer sans cesse.
Je blâmais Dieu dans mes prières. C’était lui qui m’avait mis dans cette situation. Pourquoi ne m’indiquait-il pas la vérité ? Je sentais qu’il m’avait en quelque sorte tourné le dos. D’autres personnes l’avaient vu en rêves, mais pas moi ; je me sentais toujours perdu. J’étais désespérément seul et égaré.
Rencontrer Jésus
Un jour en septembre, je me trouvais dans ma chambre, seul à la maison, essayant de faire la sieste entre deux épisodes de larmes. J’étais à moitié endormi lorsque quelqu’un est entré dans ma chambre. Il s’est assis sur le lit à côté de moi et il a posé sa main sur mon épaule. Il était très fort mais il ne m’a fait aucun mal. Je n’arrivais pas à le regarder ni à m’éloigner de lui. Et il a dit :
« Aalim, tu as passé tout ce temps à me chercher et tu ne sais toujours pas qui je suis ? »
J’ai demandé : « Qui es-tu donc ? »
Il a répondu : « Je suis dans le Père et le Père est en moi. Quiconque m’a vu a vu le Père ! »
Il a alors retiré sa main de mon épaule et tandis qu’il s’éloignait, il a ajouté : « Il te faut me suivre. »
Il a quitté la pièce et je me suis alors réveillé. Je me suis lancé à sa recherche. J’ai pensé qu’il s’agissait de mon père qui avait voulu me jouer un mauvais tour. Mais il n’y avait personne à la maison. Et dans mon cœur, je savais que c’était Jésus.
Les paroles qu’il avait prononcées me semblaient familières — provenant d’un livre du Nouveau Testament. Je n’avais que l’Évangile de Jean avec moi (il me fallait garder mon Nouveau Testament et ma copie de la Bible bien cachés pour que mes parents ne les trouvent pas.) Ainsi, j’ai ouvert l’Évangile de Jean et j’y ai trouvé les versets suivants :
« Philippe intervint : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. –Eh quoi, lui répondit Jésus, après tout le temps que j’ai passé avec vous, tu ne me connais pas encore, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. » Jean 14. 8–9.
Dès cet instant, je savais que c’était le Seigneur Jésus lui-même qui était venu vers moi dans mon désespoir. Je n’avais plus d’excuse de ne pas le suivre désormais.
Ma vie a été transformée ce jour-là. J’étais si heureux et mon humeur a changé du tout au tout. Je me rappelle la première fois où j’ai chanté un cantique et j’ai adoré le Seigneur. J’étais rempli de joie !
Dix mois plus tard, je suis passé par les eaux du baptême.
Une décision coûteuse
Cela n’a pas été facile pour ma famille. Ils m’ont dit que j’apportais le déshonneur sur eux. Mon père a tout essayé pour me faire changer d’idée. Ma mère m’a dit qu’elle se sentait comme si je n’étais plus son fils. Les relations ont été rompues avec plusieurs membres de ma famille élargie. J’ai perdu les liens d’amitiés que j’avais tissés avec mes voisins.
J’ai été confronté à de nombreux défis en tant qu’étudiant chrétien. Ce n’est pas facile de partager sa foi sur le campus.
J’ai ensuite posé ma candidature pour une emploi et elle a été rejetée en raison de ma foi chrétienne. Ces gens m’ont dit : « Nous savons que vous êtes un évangéliste et que vous allez causer des problèmes au sein de notre compagnie. Nous ne voulons pas travailler avec des infidèles et des gens qui mangent du porc. »
Des encouragements le long du chemin
Mais il y a eu aussi des encouragements, le long du chemin ; mon frère est devenu croyant, de même que sa femme. Ma mère n’est pas encore croyante, mais elle a vu Jésus dans un rêve. Mon père a maintenant une attitude plus positive à l’endroit des chrétiens, mais il affirme vouloir demeurer un musulman.
En Tunisie, le gouvernement accorde le droit aux chrétiens de se réunir dans un bâtiment d’église au centre-ville. C’est vraiment une grâce de Dieu ! Ce n’est pas permis dans le reste du monde arabe. Normalement, selon l’enseignement de l’islam, un converti comme moi serait mis à mort, mais depuis la Révolution, nous jouissons d’une plus grande liberté de religion et davantage de marge de manœuvre pour partager notre foi.
Récemment, des gens commencent à mettre en question la confession islamique en voyant le vrai visage de l’islam reflété par le groupe État islamique. Certains posent des questions au sujet de Jésus et d’autres deviennent chrétiens. Mais l’islam radical est également en hausse, et un parti politique islamiste très puissant pourrait bientôt s’emparer du pouvoir aux prochaines élections.
Merci de prier pour nous. Nous avons besoin de vos prières.
- Le nom a été changé.