ATTEINDRE LA GEN Z

Faire des disciples dans la nouvelle génération d’étudiants

Rencontrer de nouvelles personnes peut être stimulant, intéressant, intriguant, parfois même embarrassant. Quelles que soient ses premières impressions, si l’on veut qu’une relation, quelle qu’elle soit, se développe, il faudra dialoguer, écouter, interagir.

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Au printemps, nous avons rencontré la Gen Z. C’est Peter Dray qui nous a présentés lorsqu’il nous a partagé quatre caractéristiques marquantes qu’il avait observées dans la génération d’étudiants actuels autour du globe.

Mais ensuite ?

Comment interagir davantage ?

Ce mois-ci, ses observations initiales seront exposées par la publication d’un rapport « Réflexions sur la génération Z », ainsi que d’études bibliques et de podcasts connexes.

Une conversation a débuté. Et d’autres voix de l’IFES interviennent aussi.

Grâce aux efforts d’un groupe de travail de l’IFES appelé « Faire des disciples dans une nouvelle génération d’étudiants », vous en apprendrez davantage en 2026 sur comment écouter et interagir avec cette cohorte distinctive. « Nous voulons voir une génération de personnel qui est consciente, sensible et capable d’atteindre et de faire des disciples dans une nouvelle génération d’étudiants qui rencontrent et suivent Jésus dans leur réalité contextuelle », explique le groupe de travail dans son énoncé de vision. En effet, même si le personnel des campus rencontre la Gen Z tous les jours, ils sont nombreux à ressentir le besoin d’approfondir leur compréhension de ce segment démographique plus jeune et de sa situation.

Dans ce blog Conexión, nous dialoguons avec les coprésidents du groupe de travail : Alejandra Ortiz (AO) et Lisman Komaladi (LK). Ils nous racontent ce qui a déjà été réalisé et ce qui nous attend au cours de l’année qui vient.

LK : Annette Arulrajah nous a contactés début 2024. Dans le cadre de son mandat de Secrétaire générale adjointe de l’IFES, elle a pour rôle d’aider l’Union à faire des disciples dans la nouvelle génération d’étudiants.

J’avais déjà discuté avec elle des réponses de nos mouvements nationaux dans les enquêtes de l’IFES au cours des dernières années. J’avais remarqué que l’une des cinq priorités principales pour beaucoup était d’atteindre et de faire des disciples dans la nouvelle génération d’étudiants. Et c’était le cas pour les mouvements en Asie de l’Est [où Lisman est Secrétaire régional].

Il me semble avoir parlé avec Annette à l’époque et lui avoir demandé : « Que prévoit donc de faire l’IFES à ce sujet ? ». Et puis – peut-être à cause de cela ! – elle m’a demandé de coprésider le groupe de travail.

AO : Quand Annette m’a invitée, j’ai pensé : « Oui, c’est certainement un projet auquel je veux participer ! ».

Et ce à cause de ce que j’avais remarqué lors de la rencontre étudiante à la dernière Assemblée mondiale de l’IFES. Comme c’était essentiellement dirigé par des étudiants, c’est ce qu’ils apportaient et ce dont ils voulaient discuter qui entrait en jeu.

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Et j’étais fascinée par le fait que ces étudiants apportaient leurs questions et souhaitaient un forum pour aborder ces enjeux – des choses dont nous, qui formons le personnel ou qui sommes d’une autre génération, hésitons souvent à parler ! Ils parlaient de questions sexuelles. Ils parlaient de politique. Ils parlaient du changement climatique. Et ils parlaient de toutes ces choses de la même manière qu’ils en discuteraient avec leurs pairs à l’université.

Certains disaient : « Je ne peux pas aborder ces sujets avec le personnel de mon mouvement. » Ils trouvaient que leurs équipiers manquaient de bonnes réponses ou la capacité de répondre. Mais, lors de cette rencontre, les étudiants s’écoutaient et partageaient leurs expériences de suivre Jésus dans leur contexte.

Ils veulent aimer leurs amis. Ils veulent créer des liens. Ils raffinaient leurs questions puis les apportaient à d’autres, au personnel dirigeant plus âgé. Et je me suis dit, « Il y a une énorme lacune ici ! »

LK : Nous avons contacté des personnes clés dans les 11 régions de l’IFES et avons fini par obtenir un groupe de travail composé de 11 personnes de huit régions.

AO : La plupart sont des membres du personnel ou des secrétaires généraux qui travaillent directement avec la Gen Z et deux sont eux-mêmes des zoomers.

LK : De mai 2024 à juillet 2025, nous nous sommes réunis en ligne tous les deux ou trois mois.

AO : L’une des premières choses que nous avons faites ensemble a été de développer un processus afin de maximiser les réunions – surtout en vue du fait que nous étions un groupe avec autant de personnes différentes issues de contextes différents.

LK : Nous avons défini trois phases d’un processus : un parcours d’écoute, un parcours d’apprentissage et un parcours pour rêver.

Pendant le parcours d’écoute, nous avons entendu des histoires des neuf régions. Puis nous avons dit : « Bon, maintenant que nous avons entendu ces différents points, que pouvons-nous apprendre ? ». Et nous avons divisé le parcours d’apprentissage en trois pistes : un cadre théologique et biblique, les principes pédagogiques, et les idées pratiques et les meilleurs pratiques.

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AO : Un aspect clé du parcours d’écoute était que nous avions encouragé chaque personne à venir avec une question. Une fois qu’on avait présenté son contexte et comment on y abordait la formation de disciples, on proposait sa question – quelque chose né de la curiosité qui nous aiderait à mieux comprendre les observations.

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C’est cela en fait qui nous a conduit vers les dîtes trois pistes, parce que nous avons constaté que nous essayions de répondre à trois types de questions : celles qui concernaient plutôt la base théologique de la formation de disciples, celles qui portaient sur l’approche pédagogique de la formation de disciples et d’autres qui touchaient la mise en pratique.

LK : Nous avions donc deux ou trois questions de recherche pour chaque piste que nous avons examinées dans chacun des trois groupes.

Et la troisième phase est le parcours pour rêver. Nous avons résumé et présenté nos conclusions et ce que nous avons appris, et nous avons commencé à générer des idées sur comment y répondre. Actuellement, nous finalisons, Alejandra et moi, un rapport exécutif de cinq pages avec des recommandations que nous présenterons bientôt à l’équipe de leadership centrale de l’IFES.

l’Assemblée mondiale – et elle a été identifiée par tous ceux qui avaient partagé. C’était le besoin de prêter attention aux équipiers. À l’origine, nous prévoyions de parler des étudiants et de cette nouvelle génération qui se trouvait en décalage, mais nous avons rapidement compris qu’il fallait nous concentrer davantage sur ceux qui travaillaient directement avec les étudiants afin d’appuyer leur formation.

Nos recommandations et notre parcours pour rêver ne s’adressent donc pas aux étudiants mais au personnel des mouvements nationaux et des ministères de l’IFES. Parce que c’est là que se trouvent les lacunes. Et cela change un peu nos ressources. Le rapport « Réflexions sur la génération Z », par exemple, est excellent pour amener le grand public à réfléchir à ces questions, alors que notre travail propose un cadre conçu pour ceux qui servent les étudiants de la Gen Z.

Cela dit, nous avons essayé de donner un panorama d’ensemble de tout ce que nous avons entendu – et nous avons remarqué que les enjeux se rejoignent dans les différentes régions. Des choses telles que les changements sismiques dans le mode d’enseignement à l’université. Ou la fragmentation et la polarisation croissante dans la culture et la société. Ou l’hyper-connectivité numérique de la Gen Z, qui est souvent accompagnée de solitude et de fatigue. Ou encore les attentes changeantes de cette génération autour des sujets telles que l’autorité, la santé mentale et l’authenticité. 

LK : Mais il faudrait aussi souligner que nous avons constaté que beaucoup de ces choses sont vraiment contextuelles – il faut les résoudre dans le contexte local. Evidemment, il existe des tendances mondiales. Et nous pourrions développer des ressources autour de celles-ci, mais notre première revendication est que les mouvements de l’IFES prennent un temps d’observation et d’auto-réflexion – qu’ils suivent leur propre parcours d’écoute.

D’ailleurs, nous avons veillé de notre mieux à ce que l’attitude du groupe de travail soit toujours d’honorer les différentes voix que nous écoutions. Donc, au lieu de dire « voici ce que nous proposons » avec une seule et même approche pour tous, nous voulons encourager les mouvements à réfléchir à comment ils peuvent prêter attention à la formation du personnel. Nous pouvons proposer des outils et des ressources qui peuvent les aider à évaluer les changements nécessaires dans leur façon d’aborder la formation de disciples afin de mieux connecter avec leurs étudiants de la Gen Z.

AO : Nous avons réfléchi à ce que signifie exercer un ministère d’incarnation de façon à être engagé à témoigner pour Christ dans le contexte de l’université. Et une chose que l’IFES connaît déjà : la formation de disciples holistique. Nous nous sommes demandé comment nous pourrions concrétiser ce concept. 

LK : Ouais, une formation de disciples qui ne s’intéresse pas uniquement à transmettre des connaissances mais aussi à toucher toutes les facettes de la vie. Et qui implique tous les sens ! Evidemment, nous sommes un ministère de l’esprit mais il s’agit en fait de la vie entière, surtout pour la génération d’étudiants actuelle.

AO : Et, alors que nous réfléchissions aux étudiants hyper-connectés autour du globe, nous avons pensé à ce que John Stott, je crois, appelle « des disciples avec une mentalité mondiale », c’est-à-dire ceux qui suivent Jésus avec une compréhension de l’église mondiale.

Je soulignerais encore autre chose –même si ce ne sont pas des concepts théologiques en soi – le fait de cheminer avec les étudiants, qui comprend le mentorat mais aussi la vulnérabilité. Cette génération nous invite à explorer plus profondément ce que signifie le mentorat des disciples, surtout à cause de sa recherche d’authenticité et d’intégration.

Par exemple, comment peut-on cheminer avec des étudiants qui sont plus conscients de leurs limites, qui cherchent leur propre santé mentale et leur bien-être ?

Vous savez, on entend beaucoup de la part du personnel que « oh, cette génération n’est pas prête à s’engager. » Mais s’ils n’étaient pas prêts à s’engager parce qu’ils cherchent à se protéger ? Qu’en serait-il si on admettait qu’il y a du bon dans leur désir d’avoir une vie équilibrée ?

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Il est donc aussi question de comment nos interactions avec la Gen Z remettent en question notre propre parcours, afin que nous puissions mieux les accompagner. Et je pense que cet aspect de la relation de disciple n’a pas encore été beaucoup relevé. Dans cette génération, c’est cette ouverture et cette vulnérabilité qu’ils cherchent en premier – ils veulent savoir de quel bois on est fait !

LK : Nous sommes en train de rédiger toutes nos conclusions en un résumé de cinq pages qui comprendra quelques recommandations. Celui-ci sera examiné par le leadership de l’IFES.

AO : Nous espérons que les recommandations provoqueront plus de dialogue sur les prochaines étapes qui serviront au mieux la nouvelle génération. Bien sûr, notre parcours nous a donné des idées concernant la voie à suivre. Mais nous réalisons que nous invitons un processus de réflexion et de travail commun et que nous n’élaborons pas un nouveau programme.

LK : Mais, par exemple, une issue pratique serait de nommer des ambassadeurs afin de communiquer les recommandations du groupe de travail. Il pourrait aussi convenir de publier des monographies et des ressources en lien avec le parcours du groupe de travail – que ce soient des podcasts, des clips vidéo, des modules de formation ou même des jeux de société – tout ce qui pourrait aider les mouvements nationaux à commencer leur propre parcours.

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Sur les canaux de l’IFES, on pourrait développer des moyens de partager des histoires autochtones – nous espérons que chaque mouvement national participera à un processus de réflexion et puis partagera ce qu’il découvre. Le groupe de travail ou les ambassadeurs que nous proposons pourraient faciliter ce processus. Mais chaque mouvement doit découvrir ses propres histoires, réflexions et inspirations : ce sont des cadeaux qui peuvent être partagés avec l’ensemble de l’Union afin de promouvoir notre apprentissage mutuel.

AO : Pour ceux d’entre nous qui sommes passés par ce processus, je crois que nous conviendrions que c’est sa manière de nous façonner qui constitue sa force. L’écoute des différentes réalités de nos collègues autour du monde – les défis et les choses qui étaient uniques et celles que nous partagions tous – cette conversation a désormais forgé notre manière de réfléchir à la formation de disciples ou aux événements étudiants. Pour ma part, même la planification pour l’Assemblée mondiale 2027 est influencée par ce que nous avons appris [Alejandra est la Directrice de programme pour l’Assemblée mondiale de l’IFES 2027].

En fin de compte, l’une des principales choses que nous pouvons proposer est de mettre en place ce genre de dialogue.

En attendant, Lisman et Alejandra soulignent tout le travail qui se fait dans l’ensemble de l’IFES – surtout le rapport « Réflexions sur la génération Z » et les discussions autour de la Gen Z parmi les mouvements francophones.

Les premières impressions sont désormais établies.

Il est maintenant temps d’aller plus loin, de dialoguer, d’écouter et d’interagir. Êtes-vous prêt(e) à atteindre – et cheminer aux côtés de – cette nouvelle génération d’étudiants ?


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