« Encouragés mutuellement par la foi de chacun »

La bénédiction des partenariats dans le ministère

Dans ce Conexión, nous mettons en lumière la bénédiction mutuelle qui découle des initiatives interculturelles de l’IFES dans le ministère, en commençant par une réflexion personnelle de Bryn Rickards, auteur pour l’IFES.  

Quand les soixante-douze disciples sont revenus vers Jésus après leur premier voyage missionnaire à court terme (Luc 10), ils avaient apporté la bénédiction de la guérison et de la délivrance dans les foyers de beaucoup. Cependant, cette expérience a clairement été une bénédiction pour les disciples également : l’enthousiasme dont ils ont fait preuve en racontant leurs récits à Jésus montre combien les horizons de leur foi s’étaient élargis (verset 17). Nous voyons ici la généreuse économie du royaume de Dieu. La mission n’est pas à sens unique. 

J’ai appris cela quand j’étais étudiant. En tant que membre de la Bristol University Christian Union (RU) dans les années 90, on m’a invité à participer à un camp d’été en Pologne organisé par le ChSA, le mouvement national de l’IFES. Je ne savais pas grand-chose : c’était pour les lycéens, dans une forêt avec des lacs ; nous allions « aider », et ce en donnant des leçons de conversation en anglais et en menant des séminaires en petits groupes sur des thématiques théologiques.  

Mais l’expérience a finalement porté autant sur ce que nous allions recevoir que sur ce que nous allions donner. En plus de l’aventure qu’a constitué le long voyage en car à travers l’Europe et des belles senteurs de pin des forêts polonaises, nous avons été exposés au don du ministère interculturel. Nous avons partagé l’amitié et la foi avec des gens d’une langue différente, d’une culture différente, dans un contexte spirituel différent. 

Quand j’y repense, je doute qu’aucun des lycéens polonais ayant assisté à mon séminaire de laïc sur l’eschatologie (« les choses dernières ») n’ait été changé pour toujours par son contenu. En revanche, il se peut qu’ils aient été touchés par leurs échanges positifs avec cette équipe d’étrangers qui était venue « aider ». 

Ce qu’ils ne savent évidemment pas, c’est combien j’ai bénéficié d’eux. Dans les forêts polonaises, quelque chose avait été planté en moi. L’invitation du ChSA à participer à ce voyage missionnaire à court terme m’a donné une vision durable pour le ministère étudiant en général, un cœur qui me conduirait plus tard à servir avec (et à être béni par) l’IFES en Arménie, pendant de longues années. 

Comme moi, beaucoup d’autres ont bénéficié de partenariats dans le ministère à l’intérieur et entre des régions de l’IFES, et en particulier les partenariats qui se sont formés naturellement.  

DE LA ROUMANIE À LA LETTONIE 

Quand elle était à l’université, Diana Moraru a adoré faire partie de l’OSCER, le mouvement de l’IFES dans son pays, la Roumanie. Elle avait aussi une vision pour élargir le ministère. Comme elle le dit : « J’avais à cœur les nations et, au cours de cette période, je priais et espérais voir un ministère étudiant international commencer en Roumanie. » 

À sa remise de diplôme, elle a entendu parler d’une occasion de rejoindre une équipe de l’IFES à Riga, en Lettonie. Puisque ce rôle offrait une expérience dans le ministère parmi les étudiants internationaux (MEI), elle était partante pour s’engager bénévolement afin d’acquérir des connaissances et des compétences à appliquer lorsqu’elle rentrerait chez elle. Sans surprise, après ses années de formation à Riga (2016-2017), elle est retournée en Roumanie et a endossé avec enthousiasme le rôle d’équipière du MEI à Bucarest.  

Mais, pendant son passage en Lettonie, Diana a connu ce qu’elle décrit comme une « belle collaboration ». Avec l’équipe lettone et l’IFES-Nederland, elle a participé à l’organisation d’un projet d’échanges de jeunes avec Erasmus+. Au printemps 2018, Diana est retournée en Lettonie avec des bénévoles de l’OSCER pour une mission de 10 jours, qui comprenait aussi dix étudiants des Pays-Bas. Elle se souvient : 

« Cette expérience a été une bénédiction pour les 3 mouvements. Le mouvement letton a reçu de l’aide pendant une semaine d’évangélisation, et les étudiants lettons se sont plus impliqués et intéressés au MEI. Les étudiants roumains et néerlandais ont vécu un projet de ministère interculturel, ce qui les a aussi davantage exposés au MEI. En conséquence, certains Roumains se sont beaucoup plus impliqués dans le MEI par la suite. » 

Quand Diana est devenue secrétaire générale de l’OSCER en 2020, elle a participé à un groupe pour les nouveaux secrétaires généraux d’Europe de l’Est, où elle a rencontré Ulvis Kravalis du LKSB Lettonie. En discutant ensemble des modèles très relationnels de mission et de ministère qui étaient utilisés dans leurs propres contextes, l’énergie et l’enthousiasme étaient palpables. Le désir de partenariat et de collaboration était ravivé. 

DE LA LETTONIE À LA ROUMANIE 

Ulvis et son équipe étaient en réflexion quant à la meilleure manière d’organiser des semaines de mission au sein du ministère du LKSB. Par conséquent, lorsque Diana a suggéré qu’une équipe de Lettonie vienne et se joigne à eux pour une semaine d’évangélisation à Timișoara en 2022, l’opportunité a été bien accueillie. Le groupe étudiant de Timișoara avait organisé plusieurs semaines de mission les années précédentes, mais celle-ci était la première depuis la pandémie. Le groupe était plus petit et avait perdu en confiance pour sortir et partager leur foi sur le campus. De ce fait, l’arrivée d’Ulvis (avec un équipier, un bénévole et deux étudiants lettons) a été très appréciée. 

En effet, les Lettons ont été reçus non pas en simples observateurs de la mission, mais pour y prendre part, s’impliquant dans tous ses aspects. Mike et Kris York, des équipiers d’InterVarsity/USA qui ont servi pendant des années en Roumanie avec l’OSCER, ont remarqué combien la présence de l’équipe a aidé les étudiants roumains à sortir avec foi. Résumant le partenariat dans cette mission, Diana observe que « les deux mouvements donnaient et recevaient ». Ulvis acquiesce et cite Romains 1.11-12, en soulignant ces mots : 

« J’ai le vif désir d’aller vous voir… pour que nous nous encouragions mutuellement, vous et moi, par la foi qui nous est commune. » 

Les encouragements mutuels se poursuivent. À l’Assemblée mondiale, Ulvis a rencontré une étudiante de Timișoara pour qui il avait prié durant la semaine d’évangélisation. Elle avait traversé des moments difficiles, émotionnellement et spirituellement, mais il était ravi de voir combien elle avait progressé. Pendant ce temps, Diana a pu servir de mentor à une personne de l’équipe lettone, Karlis, qui dirige désormais le MEI en Lettonie. 

ET AU-DELÀ : L’EUROPE & L’EPSA  

L’une des caractéristiques distinctives de ce partenariat est la manière naturelle dont il s’est développé, au travers de relations et de réseaux ministériels. Des collaborations similaires se poursuivent entre la Roumanie et la Lettonie. En avril 2023, des étudiants de Grèce se sont joints à la semaine d’évangélisation de l’OSCER à Iaşi, tandis que la Lettonie et la Lituanie se sont récemment associées dans le cadre d’un programme de formation pour jeunes évangélistes. 

Les liens au sein d’une région sont souvent un canal naturel par lequel les mouvements s’associent dans le ministère. Zelalem Abebe, secrétaire régional de l’Afrique anglophone et lusophone (EPSA), remarque que certains des plus grands mouvements nationaux de sa région offrent du soutien aux mouvements plus jeunes ou vulnérables. Le FOCUS Kenya soutient le FOCUS Soudan du Sud en couvrant le coût salarial d’un équipier depuis trois ans et en détachant un membre du personnel pour participer à la formation à l’étude de la Bible. Le NIFES Nigeria connait également la joie de donner en fournissant une année de salaire au secrétaire général d’un autre mouvement de la région. 

PAR-DELÀ L’OCÉAN : LE LIBERIA & LES ÉTATS-UNIS 

Dans une famille mondiale comme l’IFES, la bénédiction des partenariats dans le ministère s’étend également par-delà les océans et les continents. Depuis 2017, Shannon Lamb, équipière d’InterVarsity/USA, prend un ou deux membres de son personnel américain en voyages ministériels à court terme afin de rejoindre le mouvement national du Liberia (LIFES) pour des formations et missions. Bien qu’ils aient été en aide au LIFES, Shannon souligne combien les membres de son équipe ont bénéficié de l’élargissement des horizons de leur foi. Par exemple, l’approche du LIFES vis-à-vis de l’implantation a inspiré plusieurs membres de l’équipe américaine à démarrer un nouveau groupe sur un campus non atteint de Pennsylvanie. 

Le bénéfice mutuel de ce genre de voyages peut être réellement transformateur pour la foi et le ministère. Shannon se souvient de la façon dont un membre de son équipe a exprimé ce qu’il avait reçu pendant son temps avec le LIFES : « Plus que tout ce que j’ai fait auparavant, c’est ce qui m’a semblé ressembler à Jésus. » De plus, en regardant en arrière, elle estime que toutes les personnes ayant participé à l’un de ces voyages ont ensuite pris un rôle de responsabilité dans un ministère étudiant. 

En parallèle de ces liens naturels, l’IFES et ses mouvements nationaux affiliés organisent divers programmes formels et cycliques afin d’encourager volontairement les partenariats dans le ministère à l’intérieur des régions et entre elles. Depuis de longues années, l’IFES InterAction a dirigé des équipes en Europe. Par exemple, Helen Seavers, qui étudie à l’université de Lancaster au Royaume-Uni, va passer son année d’intégration à l’étranger dans une équipe d’IFES InterAction qui soutient le ministère étudiant de l’ÖSM Autriche (pour en savoir plus, cliquer ici). Le FOCUS Kenya et le NKSS Norvège organisent aussi un programme d’échange Interact passionnant sur 10 mois pour équipiers. Enfin, aux États-Unis, InterVarsity Link met en contact des équipiers bénévoles avec des mouvements nationaux dans le monde entier.  

ENCOURAGÉS MUTUELLEMENT 

La liste des témoignages et opportunités est longue et s’étend à toutes les régions de l’IFES. En tant que mouvement né de la collaboration de dix mouvements nationaux, il n’est pas étonnant que l’IFES continue de faciliter et d’encourager activement les partenariats interculturels dans le ministère. Toutefois, l’étendue actuelle de ces témoignages n’est pas toujours largement rapportée, ni les opportunités connues. Nous espérons que les liens et collaborations partagés dans ce blog vous ont encouragé(e)… et ont piqué votre curiosité. 

Avez-vous déjà pensé à participer à une mission collaborative au sein de l’IFES ? Que ce soit pour une semaine, une année ou plus, comment pourriez-vous entrer dans cette bénédiction mutuelle ? Parlez-en à votre mouvement national ou à votre équipe régionale de l’IFES, ou consultez la rubrique « Autres opportunités » ici. Et si vous n’êtes pas en mesure de rejoindre une équipe vous-même, pourquoi ne pas encourager quelqu’un que vous connaissez à y réfléchir ? Invitez cette personne à connaitre la généreuse économie du royaume de Dieu. 

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