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Cinq bonnes raisons en faveur du ministère dans les écoles secondaires
À quoi pensez-vous en entendant le mot « étudiants » ? Où sont-ils ? Que font-ils ? Quel âge ont-ils ?
Dans certaines cultures et langues, le mot « étudiant » est réservé à un(e) jeune adulte à l’université ou aux études supérieures. Dans d’autres, il peut également faire référence à un enfant ou à un jeune à l’école.

Au cœur de son ministère et tout au long de son histoire, l’IFES s’est concentrée sur l’implantation et le soutien du témoignage étudiant dans les universités et les établissements de l’enseignement supérieur du monde entier.
Cependant, un grand nombre de nos mouvements nationaux ne limitent pas le ministère aux étudiants de ce niveau. Leur mission s’étend également aux écoles secondaires.
Nous nous demandons pourquoi dans cette édition du blog Conexión.
Pourquoi des mouvements dont le but est d’atteindre et d’outiller les étudiants universitaires servent également les étudiants de l’enseignement secondaire ?
Au sein de l’IFES, et ailleurs, on parle souvent de « ministère dans les écoles secondaires », bien que la notion « d’enseignement secondaire » varie d’un pays à l’autre, comme la tranche d’âge concernée. Dans cet article, nous l’utiliserons en référence aux études qui précèdent la formation universitaire.
Nous avons discuté avec trois mouvements de l’IFES qui ont un ministère prospère dans ces établissements : Inter-Varsity Christian Fellowship Canada, Perkantas (Indonésie) et Student Christian Organisation of Malawi. Leurs réflexions, ainsi que des informations et observations provenant d’autres mouvements, offrent au moins cinq bonnes raisons en faveur de ce ministère, mais aussi des perspectives utiles pour le gérer.
1: PAS DE TEMPS À PERDRE
Nous sommes en 1979. L’Indonésie souffre d’une délinquance juvénile généralisée. Les bagarres entre écoles et la toxicomanie sont monnaie courante. À Surabaya, Mme. Lea Santoso, équipière de Perkantas, le mouvement local de l’IFES implanté depuis huit ans, se fait du souci pour ces jeunes.
Elle invite donc quelques lycéens de son église pour étudier la Bible ensemble. Imam, son mari, et elle-même nourrissent la foi de ces jeunes et les aident à choisir Christ au lieu des options dangereuses qui les entourent.
Plus tard, quand les étudiants sont partis à l’université, ils ont continué à suivre Jésus. Ils impressionnaient les autres par la qualité de leur caractère et de leur leadership. Voyant l’impact qu’un ministère dans les écoles secondaires pouvait avoir, M. et Mme. Santoso se sont mis à développer cette branche de Perkantas. Aujourd’hui, plus de 1 600 petits groupes sont à l’œuvre dans 40 villes.
Rabea Merry, l’actuelle coordinatrice du ministère dans les écoles secondaires de Perkantas, déclare : « Les écoles sont souvent reconnaissantes pour le caractère manifestement pieux et l’excellence académique de nos étudiants. De leur côté, les parents soutiennent l’implication de leurs enfants parce qu’ils observent des changements positifs dans leur comportement et dans leur niveau scolaire. »
Cinquante ans plus tard, les pressions qui s’exercent sur les jeunes indonésiens ont changé. Toutefois, ils restent impressionnables… et réactifs. L’urgence de les atteindre demeure.
(c) Perkantas


L’année dernière, un camp de l’IFES pour les Caraïbes francophones a accueilli des étudiants de l’université et du lycée.
La même dynamique était visible. Le programme s’est concentré sur les manières de résister aux tentations à cause des pressions omniprésentes vis-à-vis de la drogue, du sexe, de l’alcool et du fait de se conformer aux tendances sociales.
Au Canada, Vanessa Kordupel, directrice du ministère jeunesse et lycée pour IVCF, a remarqué que les églises sont profondément inquiètes face au « paysage en mutation » de leur patrie, avec son environnement de plus en plus séculier et numérique. Elle voit dans ces changements une opportunité pressante : « C’est une génération formidable, ils ont juste besoin qu’on les équipe ! »
2 : PERSONNE N’EST DÉLAISSÉ
Le ministère étudiant envers les lycéens n’est pas uniquement motivé par l’idée d’atteindre les jeunes « avant l’université », car beaucoup d’entre eux n’iront pas plus loin dans les études. Bien que le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur ait doublé ces 20 dernières années au niveau mondial, un nombre incalculable de jeunes n’iront jamais à l’université. Le ministère dans les écoles secondaires représente une chance de les atteindre.
En Allemagne, environ 30 % des 20-24 ans choisissent une qualification professionnelle non universitaire. Depuis les années 1960, le SMD, le mouvement local de l’IFES, accompagne et soutient les groupes d’étude biblique étudiants (SBK) au sein des écoles afin de « donner une place à Dieu dans le quotidien à l’école ». Ils travaillent actuellement avec environ 200 groupes et proposent des ressources pour démarrer un SBK.

(c) SMD
En général, les groupes lisent la Bible et prient ensemble, ils discutent des questions difficiles qu’ils rencontrent, militent pour la justice et transmettent l’amour de Dieu par des gestes concrets. Même si certains de ces étudiants chrétiens ne verront peut-être pas comment le SMD « interagit avec l’université », ils auront appris à penser et à vivre constamment de manière chrétienne.

Au Canada, les camps annuels sont un élément clé du ministère d’IVCF depuis la fondation du mouvement par Howard Guinness, il y a presque 100 ans. Ce ministère est encore solide aujourd’hui.
L’année dernière, plus de 7 700 enfants et adolescents ont participé à l’un des neuf camps organisés dans le pays.
Un témoignage d’Anne Douglas, la directrice des camps, reflète l’importance de ce ministère :
« En allant souhaiter bonne nuit à des filles, leur animatrice m’a dit que quatre d’entre elles avaient décidé de suivre Jésus ce soir-là. Je suis restée un moment avec elles pour prier. Leurs demandes étaient déchirantes, en particulier le nombre de leurs parents qui étaient en proie à la dépendance. »
3 : UN AVANT-GOÛT DU TÉMOIGNAGE À L’UNIVERSITÉ
Une autre bonne raison d’atteindre les lycéens consiste dans l’idée de leur donner un avant-goût du ministère à l’université. En examinant les grandes thématiques, en interagissant avec l’Écriture et en passant du temps fraternel avec leurs semblables, ils découvrent les ingrédients essentiels d’un groupe IFES à l’université.
Cette stratégie se montre particulièrement efficace pour les mouvements qui n’ont pas encore de branche dédiée aux écoles.
Par exemple, le BSFB Bangladesh voit beaucoup de fruits en ouvrant ses camps annuels aux 14 ans et plus. Savithri, secrétaire régionale pour l’Asie du Sud, décrit ces événements comme des « tremplins vers le ministère à l’université ».


C’est également le cas dans des endroits où des groupes existent à l’école secondaire. Vanessa (IVCF Canada) explique que la vision pionnière d’Howard Guiness était que le ministère dans les écoles secondaires serve de passerelle entre les camps et les campus.
Elle souligne également que leur travail dans les écoles amène naturellement vers le ministère universitaire, car la philosophie « des étudiants qui en atteignent d’autres » reste la même. Le ministère d’IVCF à ce niveau de scolarité est soutenu par le personnel, des bénévoles et des pasteurs de jeunes, mais leur rôle se borne à former les étudiants à diriger un groupe. Il arrive que les équipiers proposent des discussions pastorales en binôme en partageant un thé aux perles. Ils peuvent également organiser des formations au leadership sur le partage de la foi ou les questions d’identité. Cependant, ce sont les adolescents qui dirigent les études bibliques du midi et les groupes Alpha.
Ce sont également eux qui organisent et qui mettent en œuvre les « projets de service » dans la communauté scolaire. Une fois, ils ont, par exemple, collé des messages positifs dans les toilettes pendant les examens. Les leaders étudiants peuvent aussi approcher le principal de l’école pour demander la permission d’ouvrir un groupe.
Au SCOM Malawi, Ellen Napala, la secrétaire générale, observe le même genre d’initiative :
« C’est formidable de voir qu’un grand nombre de nos groupes à ce niveau d’étude sont ouverts par des étudiants. Lorsqu’un étudiant qui faisait partie de SCOM passe dans une école qui n’a pas de groupe, il ou elle contacte la direction de l’établissement et en lance un. C’est seulement après coup que nos équipiers et nos bénévoles le découvrent ! »
4 : DES LEADERS DÉJÀ PRÊTS

Avec ce niveau d’implication concret, lors de la transition vers l’université, les étudiants sont prêts à diriger sur le campus.
Aux Caraïbes, l’expérience de Kayley avec le JS Suriname au lycée l’a conduite à aider à réimplanter le ministère du mouvement à l’université.
Vanessa (IVCF Canada) voit ce genre d’étudiants comme « un cadeau » pour les équipiers à l’université : « Dès le premier jour, la vision les enthousiasme et ils sont formés au ministère, prêts à diriger des études bibliques interactives, à tenir des discussions autour de l’Évangile et à faire face aux difficultés avec courage et résilience. »
Rabea (Perkantas Indonésie) abonde dans ce sens : « Nous croyons que le ministère dans les écoles secondaires est une fondation pour le ministère à l’université. Le fait d’atteindre les étudiants tôt dans leur parcours renforce la formation de disciples et le développement de leaders pieux. Nous voyons beaucoup d’étudiants suivis au lycée devenir des leaders spirituels sur les campus ou dans les églises locales. »
Au Malawi, Ellen ajoute que le SCOM reçoit le soutien des églises, du ministère de l’éducation et d’autres figures clés de la société, car son ministère dans l’enseignement secondaire produit des leaders pieux depuis plus de 60 ans : « L’impact du SCOM est indéniable parce que la plupart des gens qui réussissent ou qui se trouvent dans des positions stratégiques aujourd’hui en attribuent le mérite à leur implication dans notre mouvement au lycée. »
Le bénéfice du ministère dans les écoles secondaires ne se ressent pas seulement « à la maison ». Dans bien des cas, il traverse les frontières. Le SCF de l’île Maurice déclare qu’environ la moitié des lycéens diplômés quittent l’île pour étudier à l’étranger ; ils deviennent alors « un cadeau » pour les équipiers universitaires d’un autre mouvement. Les GBUC, le mouvement francophone au Canada, ainsi que des mouvements d’Afrique du Nord, reçoivent souvent des étudiants internationaux qui, grâce à leur implication dans l’enseignement secondaire, ont à cœur le ministère de l’IFES.
5 : UNE IMPLICATION PLUS FORTE
En visitant les sites internet de certains mouvements de l’IFES, un sentiment de continuité et d’intégration transparaît immédiatement. Par exemple, IVCF Canada et le SMD Allemagne ont tous les deux des sections dédiées aux étudiants dans l’enseignement secondaire, aux étudiants à l’université et aux diplômés (les jeunes actifs).
Ellen (SCOM Malawi) décrit comment ces trois parties intrinsèquement liées facilitent une implication plus profonde dans le ministère, mais aussi un soutien plus important dans les années qui suivent :
« Puisque nous avons plus de temps pour suivre et former les étudiants du lycée à l’université, les étudiants tissent des liens plus forts avec le mouvement national. Le recrutement de bénévoles parmi les diplômés (« les adjoints ») est plus facile parce qu’ils ont vu les bénéfices de ce ministère. Et les amener à soutenir le ministère est également plus facile parce qu’ils ont vu combien d’autres personnes ont investi en eux. »
Elle indique également que le fait d’impliquer des étudiants universitaires dans le ministère au niveau secondaire développe des liens, de sorte que les lycéens ont déjà des mentors vers qui se tourner lorsqu’ils arrivent dans l’enseignement supérieur : « Il y a très peu de chances qu’ils ne rejoignent pas l’union à l’université : ils sont déjà conquis ! »
De plus, le ministère dans les écoles secondaires au Malawi est principalement dirigé par des diplômés du SCOM. Ce sont eux qui organisent la plupart des activités d’évangélisation et qui mobilisent des ressources pour les congrès. Sur les 41 congrès ayant lieu cette année dans le pays, 40 sont organisés et financés par les diplômés, avec le soutien d’autres partenaires. Les adjoints se rendent aussi dans les écoles pour encourager, conseiller et former. Sans ce genre de mobilisation, il serait impossible au SCOM d’atteindre ses 350 000 étudiants du niveau secondaire, répartis dans 1 700 écoles.

Vanessa (IVCF) constate également une mobilisation des ressources et un engagement qui vont dans le sens inverse. Ses années dans le ministère l’ont convaincue que les lycéens sont comme des « prophètes de la culture » : ils représentent ce qui arrivera à l’université quatre ou cinq ans plus tard. Selon elle, les équipiers qui servent principalement sur les campus universitaires amélioreraient leur ministère en donnant 5 à 10 heures par semestre au ministère dans les écoles secondaires.
UN INTÉRÊT CROISSANT
Avec au moins ces cinq bonnes raisons en faveur du ministère dans les écoles secondaires, l’IFES vise à mettre en lien les mouvements qui possèdent cette branche (environ 60) et ceux qui aimeraient en lancer une.
En juin, plus de 50 équipiers de ce ministère, issus de sept mouvements de l’Asie de l’Est, ont participé à un webinaire intitulé : « Combler les lacunes – Comprendre et suivre les étudiants dans l’enseignement secondaire ». Des équipiers du CEF Taïwan et d’IVCF Philippines ont partagé des défis et des opportunités qu’ils ont rencontrés en servant cette génération (« Laissez-les diriger et tenter des choses, même si ça vous paraît brouillon ou lent ! »).
Au niveau mondial, le leadership de l’IFES a récemment accueilli des propositions visant la création d’un groupe de travail sur ce ministère, d’une communauté pour échanger des idées et d’une bibliothèque de ressources. La diversité des expériences et des contextes au sein d’une union réellement internationale favorisera un riche échange de bonnes pratiques.
Parfois, le partage d’expertise fait même un tour complet. Vanessa (IVCF Canada) a mentionné qu’elle avait trouvé vraiment utile de parler avec le personnel de Jamaïque à l’Assemblée mondiale de l’IFES en 2023. Dans ce pays, le travail dans les écoles a été implanté en 1948 par Cathy Nicoll, une équipière canadienne. Elle a aidé des groupes à démarrer dans six écoles, qui ont débouché sur la création de l’InterSchool Christian Fellowship (ISCF), une branche de l’actuel SCF/SU Jamaïque. Cet héritage s’est répandu dans les Caraïbes. Aujourd’hui, de nombreux mouvements portent l’étiquette « IS/IVCF – Inter-School et Inter-Varsity Christian Fellowship ».
« C’était génial d’entendre ce qu’ils font, et encourageant de penser qu’en tant que mouvement, nous pouvons apprendre d’eux à notre tour ! », déclare Vanessa.

LA MARCHE À SUIVRE
Bien entendu, chaque mouvement sert dans un contexte qui lui est propre. Les témoignages ci-dessus illustrent le fait que le ministère dans les écoles secondaires a, en général, été une réponse sage et stratégique des mouvements devant des besoins ou des opportunités sur place. Dans certains pays, il n’est pas toujours nécessaire ou adéquat de démarrer des groupes dans les écoles, car d’autres organisations y sont déjà présentes. Cependant, il est peut-être possible de former des partenariats fructueux.
D’une manière ou d’une autre, cette tranche d’âge peut bénéficier du ministère qu’offre l’IFES, un ministère mené par les étudiants, tourné vers l’extérieur, plongé dans la Bible et cultivateur de leaders. Et, puisque les étudiants du niveau secondaire sont plus connectés et informés que jamais dans l’histoire, la raison « Pas de temps à perdre » semble particulièrement pertinente :
« Ce ministère permet aux mouvements de l’IFES d’accompagner les étudiants dans une phase cruciale de leur vie, lorsqu’ils sont en recherche et qu’ils essaient de découvrir qui ils sont et ce qu’ils veulent devenir. C’est le moment de leur présenter Christ et les valeurs de son royaume ! » Ellen (SCOM Malawi)
Êtes-vous impliqué(e) dans le ministère dans les écoles secondaires, ou espérez-vous le démarrer ?
Nous aimerions beaucoup prier pour vous !
Aidez-nous à le faire en nous envoyant un sujet de prière pour la Journée mondiale de l’étudiant. Des milliers de personnes à travers le monde prieront alors pour vous le 16 octobre.