Le courage de partager le meilleur message pour l’humanité

« L’hiver dernier, j’ai rencontré une étudiante. Elle avait été harcelée à l’école et avait presque perdu sa foi. Puis elle commença à fréquenter un groupe d’étudiants de NKSS Norvège. Voir sa foi grandir et s’épanouir m’a beaucoup encouragé. » 

Hans souhaite voir plus d’étudiants être fortifiés dans leur foi et faire connaître Jésus dans l’université. C’est pourquoi il a décidé de travailler à plein temps en tant qu’équipier de NKSS. 

La Norvège n’est pas un endroit facile pour les étudiants chrétiens aujourd’hui. Au moins 70 % ne partagent pas activement l’évangile. Hans espère pouvoir aider les étudiants à gagner en audace : « Ce serait dommage de ne pas partager le meilleur message que l’humanité puisse entendre. » 

Hans aura besoin de nos prières alors qu’il découvre son nouveau rôle et sa nouvelle routine : 

  • Priez qu’Hans ait de la sagesse pour décider comment utiliser son temps. Priez qu’il sache où s’investir et comment établir un modèle durable du ministère. 
  • Priez que les étudiants de NKSS grandissent dans leur amour pour Jésus cette année, ainsi que dans leur désir de voir leurs amis découvrir le meilleur message que l’humanité puisse entendre. Priez qu’Hans sache comment les encourager et les équiper. 

Merci de prier avec nous !

Le chemin solitaire

Peut-être avais-je lu trop de biographies de missionnaires. Je m’étais imaginée comme une véritable pionnière du ministère étudiant qui touchait les non-atteints avec l’évangile de Christ. La réalité était beaucoup moins romantique. Pas de conversions, pas de miracles, pas de réveil. Des journées qui ne semblaient porter aucun fruit se transformaient en semaines, voire en mois, de découragement. Je ne savais pas quoi écrire dans mes bulletins de prière. Après six mois, j’en avais déjà assez. J’étais fatiguée du chemin solitaire qu’est le ministère parmi les étudiants.

Malheureusement, ce genre d’expérience est répandu parmi les jeunes équipiers qui se lancent dans le ministère parmi les étudiants. C’est la raison d’être du réseau des jeunes équipiers de l’IFES en Europe. Heledd travaille avec le réseau des jeunes équipiers pour soutenir les jeunes équipiers des mouvements de l’IFES autour de la région. Elle nous partage ses réflexions sur ce ministère essentiel.

Des défis inattendus 

L’un des plus grands défis auxquels font face les jeunes équipiers est de trouver leur identité en Christ, plutôt que dans leur activité. Comme leur églises et leurs amis donnent de l’argent pour soutenir le travail, ils peuvent ressentir une énorme pression de montrer que cet investissement porte du fruit. Mais le ministère avance plus lentement qu’ils ne le pensaient. La majorité de l’effet est invisible et le fruit pourrait ne se révéler que des années plus tard. Ils subissent la tentation de projeter une fausse image extérieure pour impressionner les autres. Ce genre de double vie est épuisant. 

Pour d’autres, le grand défi, c’est la solitude et l’isolement. Dans les petits mouvements, ils peuvent n’avoir que très peu de collègues, voire aucun. Ils passent beaucoup de temps à voyager entre les campus et les villes, à travailler seuls. Il est difficile d’apprendre comment définir des objectifs, comment établir ses priorités et comment prendre des décisions stratégiques. Le travail de l’IFES a un caractère profondément relationnel et attire généralement des personnes qui sont de même très relationnelles, alors passer beaucoup de temps seules peut s’avérer être un défi inattendu pour elles. 

Un lien vital pour les jeunes équipiers 

Pour la plupart, ces défis sont inévitables. Cependant, le réseau des jeunes équipiers cherche à équiper ses membres sur comment survivre et même s’épanouir au cours des difficiles premières années du ministère. Le réseau des jeunes équipiers représente une communauté d’apprentissage auquel les jeunes équipiers peuvent se joindre. Grâce à ce réseau, ils peuvent tisser des liens avec leurs pairs, partager leurs défis et ensemble, apprendre à quoi ressemble la fidélité dans le ministère. 

Chaque cohorte se réunit trois ou quatre fois pendant leur première année de ministère. De surcroît, on leur attribue un mentor avec qui ils ont un contact mensuel sur Skype. Le réseau des jeunes équipiers propose aussi une formation et un programme d’études pour aider les jeunes équipiers à poser des fondements bibliques solides pour leur ministère. 

L’histoire de Goda 

Nous voyons désormais les membres du personnel rester plus longtemps avec l’IFES. Cinq diplômés du réseau des jeunes équipiers sont devenus secrétaire général de leur mouvement national. Bon nombre d’autres sont toujours actifs dans le leadership et transmettent ce qu’ils ont appris grâce au réseau des jeunes équipiers à d’autres dans leur contexte local. Nous avons été beaucoup encouragés mais l’histoire de Goda, une jeune équipière de LKSB Lituanie, nous a frappés particulièrement : 

Après m’être convertie, j’ai lu dans la Bible que les disciples vont là où il y a un besoin de l’évangile. Cela m’a motivée pour rejoindre le LKSB en tant qu’équipière car il y avait un grand besoin de membres du personnel. Mais la première année fut très difficile. J’avais beaucoup de mal à lever des fonds pour mon ministère. C’était une période très angoissante qui suscita beaucoup de questions. Pourquoi suis-je ici ? Que deviendra le LKSB ? Comment continuer sans argent ? 

Je fus énormément encouragée lorsque je rejoignis le réseau des jeunes équipiers et que je rencontra d’autres dans la même position que moi. L’enseignement et les discussions m’aidèrent à revoir la mobilisation de fonds. Trois jours après être rentrée, j’avais reçu suffisamment de dons pour me soutenir pendant sept mois. Dieu avait opéré un miracle. 

Faîtes un don aujourd’hui pour soutenir le réseau des jeunes équipiers et aider d’autres personnes comme Goda à continuer dans le ministère parmi les étudiants. 

Cultiver une culture de formation de disciples

Torur vient de finir le lycée. Contrairement à la plupart de ses amis, il n’ira pas à l’université. Il n’ira pas non plus chercher du travail pour gagner sa vie. Pas encore, en tous cas. Au lieu de cela, il a décidé de travailler une année avec le KFS aux Îles Féroé, un des mouvements étudiants les plus récents de l’IFES. Après avoir lui-même bénéficié du ministère du KFS dans les lycées, Torur souhaite voir d’autres jeunes encouragés et formés à la vie de disciple. 

Son unique collègue, Ragnhard, le Secrétaire général, nous en dit davantage : 

« 95% des habitants des Îles Féroé se disent chrétiens. Mais pour beaucoup d’entre eux, cela signifie uniquement qu’ils vont à l’Église à Noël, et pour les mariages et les enterrements. Certains vont plus régulièrement à l’Église, mais ici les Églises n’ont pas de culture de formation de disciples. » 

L’école de formation de disciples du KFS offre aux jeunes un endroit où ils peuvent être formés à la vie de disciple. Tous les lundis soir, les jeunes de plus de 25 ans se réunissent pour apprendre à vivre en disciples, à évangéliser, à diriger des études bibliques et étudier l’apologétique. Ragnhard et Torur aimeraient voir les étudiants établir un ministère étudiant à l’université, et ultimement renforcer la formation de disciples dans l’Église. Priez que leur rêve devienne réalité. 

  • Remerciez Dieu pour le désir de Torur de servir au sein du KFS cette année, et priez que Dieu l’utilise pour atteindre davantage d’étudiants avec la nouvelle transformatrice de Jésus.
  • Priez que le travail de traduction de Jean, l’Enquête, une ressource pour les personnes en recherche, se termine bientôt, et que de nombreux jeunes chrétiens dans les Îles Féroé l’utilisent pour aider leurs amis à rencontrer Jésus. 

Merci de prier avec nous !

Comment le ministère parmi les étudiants a commencé en Bulgarie

Septembre 1992. 

Un voyage missionnaire de deux semaines en Europe de l’Est plus tôt cette année-là avait tout changé pour la famille Fillingham – Rick, Jane et leurs deux jeunes fils. Le Rideau de fer était tombé. Les portes étaient grandes ouvertes. Ils ont entendu l’appel de Dieu. Cette même année, la famille a emménagé au septième étage d’un édifice au centre-ville de Sofia. 

Ils n’avaient que le numéro de téléphone d’un seul contact dans la ville, un étudiant en physique du nom d’Oleg. Grâce à Oleg, Rick a fait connaissance avec un groupe d’étudiants chrétiens qui avaient commencé à se réunir pour étudier la Bible. En mars de l’année suivante, 20 étudiants se sont rassemblés pour écouter Rick leur partager sa vision de l’établissement d’un mouvement national, et c ‘est ainsi que le BCSU a vu le jour. 

Rick et Jane ont développé un amour profond pour le pays et ses habitants. Rick a consacré les années qui ont suivi à voyager de ville en ville de la Bulgarie en vue de former les étudiants et les encourager à lancer leurs propres groupes d’étude biblique. La croissance s’est avérée difficile mais constante. La Bulgarie constituait toujours un endroit dangereux pour les croyants locaux. Pour les missionnaires, la vie était inexplicablement compliquée à cause de la bureaucratie et des exigences de l’ancien régime. Rick et Jane ont été contraints de quitter le pays chaque trois mois pour renouveler leur visa et parfois, leur retour ne se faisait pas sans anicroches. La famille a donc élaboré un stratagème à utiliser à la frontière : lorsque l’interrogatoire de Rick devenait plus intense, les garçons se mettaient à crier et à pleurer jusqu’à ce que les représentants du gouvernement soient si excédés par le bruit qu’ils les laissent tout simplement entrer. 

Il y a aujourd’hui 60 étudiants impliqués activement au sein du BCSU Bulgarie, incluant 22 étudiants internationaux. 

Le rêve d’Aida pour la Guinée équatoriale

Faites connaissance avec Aida. 23 ans.Voici son histoire.

Un appel téléphonique

Elle a eu une enfance hors du commun. Ses amis l’appelaient mwana ntang (fille blanche). Ils lui ont appris à s’amuser avec un bâton et un vieux pneu. À l’âge de sept ans, Aida a quitté la Guinée équatoriale pour rentrer en Espagne. Mais il était trop tard.

Le pays et ses habitants occupaient déjà une place de choix dans son cœur.

Au cours de sa dernière année universitaire, Aida a eu l’opportunité de retourner en Guinée équatoriale pour une stage de deux mois dans une école de Malabo, la capitale. Le livre qu’elle a lu au cours de ce voyage était celui de Lindsay Brown, Une nuée de témoins. Aida a été captivée durant sa lecture par les nombreux récits d’étudiants chrétiens qui ont fait une différence dans leur pays. Elle a alors conçu le rêve de voir les étudiants chrétiens de Guinée équatoriale faire une différence dans leur pays.

Une fois revenue chez elle, Aida a reçu un appel téléphonique qui a changé le cours de sa vie. L’appel venait d’un équipier du GBU Espagne : Aida, serais-tu disposée à déménager en Guinée équatoriale pour y lancer un mouvement pionnier ?

Étrange coïncidence ! À mesure qu’elle priait, lisait la Bible et discutait avec d’autres chrétiens durant les semaines qui ont suivi, il lui a paru évident que Dieu ouvrait une porte pour elle. 

Pas seule

C’était il y a 18 mois. Depuis lors, le GBU Espagne a aidé Aida à se préparer à emménager à Malabo. L’IFES lui a offert une bourse lui permettant de participer à l’Assemblée mondiale, en Afrique du Sud. Le fait d’entendre le récit des défis rencontrés par d’autres équipiers et étudiants l’a aidée à moduler certaines de ses attentes. Elle a compris que ce projet de s’installer là-bas ne serait pas facile, mais qu’elle ne serait pas seule dans cette aventure.

« Je sais que l’expérience risque de s’avérer difficile. Et je ne suis pas la meilleure personne pour aller là-bas. D’autres candidats sont sans doute mieux formés et expérimentés pour relever ce défi. Mais j’ai confiance en Dieu qui pourvoira à mes besoins et qui façonnera ma vie en fonction de ce qu’il m’appelle à accomplir.

Et je suis prête à me lancer dans l’aventure parce que je ne suis pas seule. Je sais que Dieu est avec moi, de même que la famille de l’IFES. Peut-être ne verrai-je pas de grands résultats ? Peut-être vais-je ne planter qu’une seule semence qui portera du fruit après mon départ. Mais cela n’a pas vraiment d’importance. Dieu a des projets merveilleux pour cette nation. Je découvre que parfois, le timing de Dieu n’est pas le nôtre. Sa façon d’agir et de travailler n’est pas la nôtre. »

GBU Spain

Partir de zéro

Aida désire atteindre les étudiants. Mais quel est le meilleur moyen de commencer à le faire ? Des idées ont jailli alors qu’elle écoutait le témoignage d’autres participants à l’Assemblée mondiale : des clubs d’apprentissage de l’anglais et des leçons de musique – pour chrétiens et non-chrétiens – et d’autres moyens également. La tâche risque de s’avérer difficile : la plupart des étudiants de premier cycle sont plus âgés qu’elle et ils sont de sexe masculin en majorité. Mais en dépit des défis potentiels, Aida est en paix.

« Je sais que je ne suis pas là pour être leader ou dirigeante. Je ne suis pas là pour imposer ma manière de faire les choses inspirées par mon expérience au sein de l’IFES Europe. Je suis ici pour bâtir une équipe et collaborer avec elle pour démarrer un mouvement indigène. Et avec l’aide de Dieu, c’est ce qui va se produire – d’abord au sein de l’une des facultés de Malabo, puis, je l’espère, sur d’autres campus de Bata également. »

Beauté et brisement

Aida aime la Guinée équatoriale. Elle aime le fait qu’il y a toujours des gens qui vous entourent. Si vous marchez dans la rue, quelqu’un vous dira bonjour et vous accompagnera là où vous vous rendez. Si vous êtes à la maison, quelqu’un viendra frapper à votre porte, désireux que vous l’invitiez à l’intérieur et lui offriez quelque chose à boire. Elle adore l’hospitalité des gens, leur mode de vie, les odeurs, les couleurs, la diversité.

Mais comme dans n’importe quel pays, il y a aussi des problèmes et des difficultés à surmonter.

Bien que la plupart des habitants se définissent comme étant catholiques, l’animisme règne partout dans le cœur des gens.

Lorsqu’un enfant naît, les parents présentent le bébé aux esprits pour qu’il soit « protégé ». Lorsque quelqu’un est malade, il va voir le sorcier. Lorsque quelqu’un est en colère, il demandera que son ennemi soit maudit. Bien que la jeune génération pratique moins l’animisme que celle de ses parents ou grands-parents, la tendance est fortement enracinée dans la culture. Il est difficile pour les nouveaux croyants de s’affranchir de cela. Et pour un étranger, il est difficile de dénoncer ces pratiques sans offenser les gens.

Aida pourrait facilement se sentir complètement dépassée par de telles manifestations des ténèbres, mais elle se confie en Dieu pour qu’il entre en action :

« J’ai l’assurance que le pouvoir de changer cette situation se trouve dans la Parole de Dieu.

Et tandis que nous lisons et méditons la Bible ensemble à l’université, je prie que Dieu nous parle et nous indique les domaines de notre vie où nous plaçons notre confiance en autre chose qu’en lui, le seul vrai Dieu. »

Le pays caresse de grands rêves mais les ressources font souvent défaut ; plusieurs se sentent impuissants et frustrés.

Mais Aida et les étudiants chrétiens ont une source différente d’espérance à proposer – une espérance qui ne repose pas sur les efforts humains. C’est une espérance qui peut transformer le cœur de chaque individu, et chaque campus, chaque communauté.

C’est là le rêve d’Aida.

« Chère famille de l’IFES, imaginez que nous sommes tous rassemblés en 2023 et qu’une sœur se trouve debout parmi nous disant que le mouvement de la Guinée équatoriale souhaite rejoindre l’IFES. Acceptez-vous de vous joindre à moi dans la prière pour que ce rêve devienne réalité ? »

Aida est soutenue par le projet de l’IFES, « Défricher de nouveaux territoires ». Vous pouvez donner dès aujourd’hui en vue de soutenir des pionniers de l’IFES comme Aida, tandis qu’ils entreprennent d’annoncer l’Évangile sur des campus, dans des villes et des pays non encore atteints.

Former les étudiants à témoigner de Jésus sur le terrain et en dehors

Anna est étudiante en psychologie en Italie. Elle est férue d’escalade et participe à des compétitions avec l’équipe universitaire. Elle aime également Jésus. En tant qu’athlète chrétienne, Anna est confrontée à des défis uniques :

« Être chrétienne dans le milieu du sport n’est pas facile pour moi. Les gens ne veulent pas savoir ce que vous pensez de Dieu. Je souhaiterais avoir plus d’assurance pour partager ma foi avec mes coéquipiers, mais il est difficile d’entamer une conversation au sujet de Dieu. » 

Entre les entraînements et les matchs plusieurs fois par semaine, les étudiants-athlètes ont souvent des difficultés à trouver un équilibre entre les engagements de l’équipe, les études et la communion chrétienne. À cela s’ajoute le défi de vivre pour Jésus dans ce qui peut sembler être une culture farouchement anti-chrétienne. Il arrive souvent qu’au sein des équipes sportives les conversations soient très crues et la consommation d’alcool excessive. Comment être un disciple de Jésus dans ce contexte ? 

Ces dernières semaines, Anna et 18 autres étudiants de dix pays d’Europe se sont penchés sur cette question lors de l’université d’été de l’European Christian Sports Union (ECSU). Le groupe se trouve actuellement en Bulgarie pour dix jours d’évangélisation à travers le sport. 

  • Remerciez Dieu pour les opportunités d’évangélisation et la formation dont Anna et les 18 autres étudiants ont bénéficié ce mois-ci, et priez qu’ils retournent à leurs universités et leurs équipes respectives dans toute l’Europe avec une nouvelle hardiesse et de nouveaux savoir-faire en matière d’évangélisation à travers le sport. 
  • Priez que les étudiants chrétiens en Europe parviennent à vivre sur le terrain/court et en dehors d’une façon qui rende gloire à Dieu et qu’ils aident de nombreuses autres personnes à découvrir l’Évangile. 

Merci de prier avec nous !

Encore un endroit où je n’appartenais pas

Pour rien au monde je ne voudrais revivre ma première semaine à l’université. En une seule journée, on m’a demandé 17 fois d’où je venais. La réponse aurait dû être simple et claire, mais c’était en réalité la pire question que l’on pouvait me poser. Avaient-ils vraiment envie d’entendre une explication de cinq minutes sur les huit pays dans lesquels j’avais vécus ? D’où venais-je ? Je n’en étais même pas sûr moi-même. 

De l’extérieur, je ressemblais à tout le monde. Mais intérieurement, je me sentais différent. Est-ce que j’allais à nouveau ressentir que je n’étais pas à ma place dans cet endroit ? Je ne comprenais pas leurs blagues. Je ne connaissais pas les tubes qu’ils fredonnaient. Même le McDo me semblait avoir un autre goût. Plusieurs fois cette semaine-là j’ai voulu appeler mes parents, mais bien entendu ils se trouvaient de l’autre côté de la planète, à neuf heures de là. Il allait être difficile de tout recommencer. Pourquoi m’as-tu amené ici, Seigneur ?  

Défini par trois lettres

ETC. Pour la plupart des gens, ces trois lettres ne représentent rien. Pourtant, elles définissent plusieurs millions de personnes dans le monde. Il s’agit de l’acronyme pour « enfants de troisième culture ». Ce terme désigne les personnes qui ont grandi dans une culture différente de la nationalité indiquée sur leur passeport ou de celle leurs parents.

Comme Wianne. C’est une ETC. Elle est née au Malawi d’une mère hollandaise et d’un père sud-africain. Elle est allée au lycée au Kenya et fait aujourd’hui des études sanitaires et sociales aux Pays-Bas.

Comme Matt. C’est un ETC. Il est Anglais, mais est né au Zimbabwe et a vécu au Kenya, au Maroc, en Afrique du Sud et au Mozambique. Aujourd’hui il étudie l’ergothérapie au Royaume-Uni.

Comme Joshua. C’est un ETC. Lui aussi est Anglais, mais il a grandi au Pakistan et en Jordanie avant de s’installer au Royaume-Uni avec sa famille à l’âge de 13 ans. Il a étudié l’ingénierie à l’université et travaille désormais dans le domaine des technologies de l’information.

Pour les ETC, faire des études universitaires présente des difficultés spécifiques : choc culturel, mal du pays, difficultés à s’intégrer… Mais être ETC a également des avantages. Les ETC peuvent contribuer au ministère étudiant de manière unique. Grâce à leur expérience internationale et leur sensibilité culturelle, les ETC sont souvent les personnes les mieux placées pour se tenir aux côtés des étudiants internationaux.

Wianne, Matt et Joshua nous font part de leurs réflexions sur leur vie en tant qu’ETC et étudiants.

J’essaie juste de survivre ( Wianne)

« Je ne pense pas avoir très bien géré la transition au début. Tout me paraissait insurmontable. J’avais l’impression que la terre se dérobait sous mes pieds. J’étais comme paralysée. Le simple fait d’essayer de survivre me prenait tellement d’énergie… Ma première réaction a été d’essayer de m’intégrer à la société hollandaise. Je ne voulais pas sortir du lot, paraître différente. J’ai fait de mon mieux pour m’adapter et faire semblant que tout me paraissait normal : la nourriture, la mode, la manière si directe de communiquer, les discussions sans fin sur la météo ! Mais je ne comprenais pas la culture hollandaise et j’ai rapidement réalisé que j’avais d’autres priorités que mes pairs. Ma famille me manquait ; mes amis du lycée international me manquaient, à présent dispersés dans le monde ; avoir des personnes « normales » dans mon entourage me manquait ; pouvoir être moi-même me manquait.

J’avais choisi de suivre Jésus et j’étais passée par les eaux du baptême bien avant la fin du lycée. Je savais que Jésus est toujours au contrôle et qu’il est bon. Mais ce n’était pas ce que je ressentais. Le rapatriement (rentrer aux Pays Bas) était l’une des expériences les plus difficiles de ma vie. Pourtant, pendant cette période, ma foi s’est approfondie et elle est devenue encore plus concrète.

J’avais choisi de suivre Jésus et j’étais passée par les eaux du baptême bien avant la fin du lycée. Je savais que Jésus est toujours au contrôle et qu’il est bon. Mais ce n’était pas ce que je ressentais. Le rapatriement (rentrer aux Pays Bas) était l’une des expériences les plus difficiles de ma vie. Pourtant, pendant cette période, ma foi s’est approfondie et elle est devenue encore plus concrète.

Quatre ans après, quand je regarde arrière, je suis reconnaissante d’en être là où j’en suis maintenant et je suis heureuse de ne pas avoir à revivre cette première année ! Je suis reconnaissante pour la croissance personnelle que j’ai connue lors de mes années à l’université, et pour mon implication avec Ichtus, le mouvement de l’IFES. Je remercie Dieu pour tous mes amis hollandais qui m’ont invitée à diverses activités, qui ont pris le temps de réellement m’écouter, qui m’ont permise de m’ouvrir et d’être vraie avec eux. C’est ce qui a fait toute la différence dans mon adaptation aux Pays Bas.

Je suis reconnaissante pour les opportunités que j’ai eues en tant qu’ETC. Je suis reconnaissante pour la facilité avec laquelle je suis capable d’établir le contact avec des personnes de divers milieux et cultures, et ainsi être un pont entre les étudiants nationaux et internationaux dans mon université. »

Je devrais pouvoir m’intégrer, mais je n’y arrive pas. (Matt)

« Arrivé au Royaume-Uni en provenance directe des terres poussiéreuses de l’Afrique sans avoir vécu ici seul auparavant, je ne me sentais absolument pas à ma place. La principale difficulté que j’ai rencontrée s’est faite sentir au niveau de mes relations avec les Anglais. J’ai un passeport britannique et je suis de type caucasien, donc, dans un sens, je devrais pouvoir m’intégrer. Mais je n’y arrive pas. Mes priorités, ma vision des choses, mes sujets de conversation et mon humour, tout cela est différent.

Je me souviens un jour avoir vu deux de mes amis discuter ensemble. Je me suis approché et me suis placé entre eux. Ils ont instinctivement fait un bond en arrière ! Je ne comprenais pas. Ils m’ont expliqué que j’avais violé leur espace vital en me tenant trop près d’eux. J’étais sous le choc !

Le fait d’être ETC et étudiant présente certainement des défis, mais cela a aussi de nombreux avantages. En tant qu’ETC, j’ai de la facilité à entrer en contact avec les personnes d’autres cultures. J’adore travailler avec les étudiants internationaux à l’université. J’aime essayer de comprendre leur culture et leur arrière-plan. Par le biais de l’Église et de mon groupe local de l’IFES, j’ai eu le privilège d’ouvrir la Bible avec des étudiants internationaux et d’en voir certains venir au Seigneur.

Ces années universitaires ont été (et sont toujours) parmi les plus difficiles de ma vie. Je suis encore en train d’essayer d’accepter de vivre dans un pays qui, d’après mon passeport est mon pays d’origine, mais dans lequel je ne me sens pas vraiment à ma place.

L’université a également été un endroit où j’ai grandi spirituellement. J’ai appris quelle était mon identité à travers l’Évangile du Christ. Aujourd’hui, en tant qu’étudiant, mon Église est ma famille et c’est l’endroit où je me sens ‘à la maison’. »

Ma réticence instinctive (Joshua)

« J’étais un ETC étudiant assez typique : j’avais déjà déménagé plusieurs fois, et il m’était relativement facile de m’intégrer et de me faire des amis, de m’adapter à de nouvelles situations. Et comme les autres ETC, je devais faire des efforts pour m’ouvrir et nouer des amitiés profondes. Au fond de notre esprit il y a une réticence instinctive, peut-être parce qu’on se demande combien de temps on sera là ; et peut-être que cette amitié aussi se terminera par de nouveaux adieux douloureux dans quelques années…

J’aimais vraiment passer du temps avec les étudiants internationaux à l’université. J’avais des amis très proches originaires du Japon, d’Italie, d’Égypte, du Pakistan, de Singapour et de Malaisie. J’aimais apprendre à connaître des personnes d’autres cultures. Pour moi, c’était naturel.

Être un ETC a eu un énorme impact sur ma vie. La chose la plus importante à mon sujet est que je suis chrétien, et que je suis citoyen du ciel. Mais la deuxième chose qui me définit le plus, c’est que je suis un ETC. Si je n’avais pas été un ETC, je pense que j’aurais été heureux de vivre ici au Royaume-Uni. Mais à cause de mon éducation, je suis conscient du fait qu’il y a tout un monde là dehors à atteindre. Je ne sais pas encore vraiment si cela implique que je parte à l’étranger ou simplement que je serve les étrangers qui viennent au Royaume-Uni.

De quelle manière les autres pourraient-ils mieux soutenir les ETC à l’université ?

Concrètement, les ETC rencontrent de nombreuses difficultés quand ils arrivent. Ouvrir un compte bancaire, trouver un abonnement téléphonique, retirer de l’argent dans la bonne devise, ce genre de chose. Sans compter le problème des vacances scolaires. Où aller ? Vous ne pouvez pas forcément vous permettre de prendre un billet pour aller voir vos parents trois fois par an. L’hospitalité des amis chrétiens et de l’Église peuvent faire une réelle différence pour les ETC pendant les vacances. »

Y a-t-il des enfants de troisième culture dans votre université ? Comment pourriez-vous mieux les soutenir ? Que pourriez-vous apprendre d’eux ? Comment pourriez-vous les encourager à mettre à profit leurs dons et leur expérience pour atteindre les autres étudiants sur le campus ?

Des centaines de participants se rassemblent en Afrique du Sud de partout dans le monde

Debora étudie en art des nouveaux médias à l’université en Lituanie. Mais elle ne sera pas là cette semaine. Elle est en Afrique du Sud avec 1 200 autres participants venant de 172 pays. Ils assistent à l’Assemblée mondiale, le grand rassemblement de l’IFES qui se tient tous les quatre ans. Pour Debora, cette semaine promet d’être une expérience entièrement nouvelle. Elle n’a jamais été entourée d’un si grand nombre de personnes passionnées de faire connaître Jésus sur leur campus. Elle n’a jamais entendu les louanges de Dieu chantées dans tant de langues différentes. Elle aura ainsi l’opportunité de constater qu’elle fait partie d’une grande famille mondiale très dynamique. 

Debora est membre active de son mouvement local de l’IFES en Lituanie, le LKSB. Son groupe étudiant a récemment entrepris d’atteindre les étudiants internationaux, et plusieurs étudiants musulmans et athées ont participé aux événements tenus. À l’Assemblée mondiale, Debora aura la possibilité de recevoir une formation sur la manière de présenter l’Évangile aux étudiants d’autres cultures et arrière-plans religieux, de même que dans un grand nombre d’autres domaines également. Voici ce qu’elle nous a confié : 

« Je souhaite en apprendre davantage sur la manière dont les étudiants des autres pays partagent l’Évangile, de manière à ce que nous puissions essayer de nouvelles approches sur notre campus. Je souhaite aussi me faire des amis à long terme – peut-être pourrions-nous même organiser éventuellement des voyages missionnaires dans nos pays respectifs et planifier de plus grands événements ensemble. » 

Joignez-vous à nous dans la prière afin que Debora et les 230 autres étudiants participant à l’Assemblée mondiale rentrent chez eux après l’événement avec une vision renouvelée de Dieu et de la part qu’ils ont à jouer dans l’établissement de son royaume. 

Merci de prier avec nous !