Accompagner les étudiants qui luttent avec la dépression

Ce n’est pas pour cela que je me suis engagée, pensait Kelley. À vingt-quatre ans, après deux années de service auprès des étudiants au sein d’InterVarsity/USA, Kelley vivait une certaine déception, voire une désillusion.

Être impliquée dans le mouvement en tant que leader étudiante lui avait semblé relativement simple. Elle connaissait bien la routine habituelle : activités d’évangélisation, rencontres hebdomadaires, camps d’hiver, programmes missionnaires durant l’été. Il suffisait de suivre le programme l’année d’après. Mais depuis qu’elle était devenue équipière, tout était maintenant différent. Compliqué. Décourageant. Lourd. Elle n’arrivait même plus à faire le décompte des étudiants qu’elle connaissait qui luttaient avec des enjeux de santé mentale. Certains d’entre eux avançaient péniblement au milieu d’épaisses ténèbres. D’autres étaient aux prises avec des troubles alimentaires. D’autres encore luttaient avec des comportements autodestructeurs. D’autres étaient suicidaires. Qu’est-ce qui se passe au juste ici, Seigneur ?

Des équipiers et non des médecins

Kelley n’avait rien d’une spécialiste en santé mentale. Mais des étudiants qu’elle aimait vivaient de telles souffrances, c’est pourquoi elle a décidé de s’informer sur la question. Les recherches, les livres et les cours ont aidé, mais ils n’ont pas fait de Kelley une conseillère ni une psychologue qualifiées. Plusieurs de ces étudiants avaient besoin d’aide professionnelle et elle le savait bien. Néanmoins, Kelley se retrouvait souvent devant des étudiants qui se débattaient pour garder la tête hors de l’eau alors qu’ils commençaient à avoir des problèmes de santé mentale, n’étant pas certaine s’ils avaient ou non besoin d’une aide professionnelle ou s’ils voulaient de l’aide, ou bien ils se trouvaient sur une liste d’attente de six mois avant de pouvoir rencontrer le conseiller en relation d’aide de l’université. Chaque situation était unique et exigeait de Kelley qu’elle exerce un réel discernement dans la prière et qu’elle demeure attentive à l’évolution des choses, surtout aux premières étapes de leur interaction.

Cet étudiant est-il en train de lutter à cause des circonstances dans lesquelles il se trouve ? Y a-t-il un enjeu caché qui a besoin d’être identifié et abordé ? Y a-t-il également un élément clinique dont il faut tenir compte ? Est-ce quelque chose de sérieux ? L’étudiant en question traverse-t-il tout simplement une mauvaise journée ? Serait-ce une bonne idée pour lui de chercher une aide professionnelle ?

Bien que Kelley sache que la responsabilité d’un éventuel diagnostic revienne à un médecin, aider les étudiants à mieux se comprendre pouvait leur permettre d’obtenir plus rapidement l’aide dont ils avaient besoin.

La profondeur de la tristesse

Mois après mois, Kelley a fourni de l’encouragement à de plus en plus d’étudiants qui traversaient un moment difficile. Puis, un jour, la communauté universitaire a dû affronter la terrible nouvelle qu’un de ses étudiants s’était donné la mort. Chacun a été dévasté de l’apprendre. Pourquoi cela s’est-il produit, Dieu ? Toutefois, même au milieu de cette profonde tristesse, Dieu était à l’œuvre. Les étudiants sont devenus plus enclins à parler de leurs luttes. Je me sens un peu comme cela aussi ; je suis dans la même situation et je pense que j’ai besoin d’aide.

La génération Z

Le taux élevé d’incidences de problèmes de santé mentale sur le campus a amené Kelley à réfléchir : sommes-nous tout simplement plus conscients des enjeux de santé mentale aujourd’hui ou le nombre de cas est-il en nette progression ? Et si oui, quelle en est la raison ? À quoi la génération actuelle – souvent appelée la génération Z – est-elle confrontée qui la rend plus encline à vivre et à lutter de cette manière ? Kelley nous fait part de ses réflexions :

« Il y a un réel manque de connexion humaine. Je pense que les médias sociaux en sont en grande partie responsables parce qu’ils encouragent un sens d’identité factice qui conduit à des sentiments d’aliénation et d’isolement.

Et c’est aussi caractéristique de notre époque, du moins dans plusieurs pays occidentaux, que tout soit organisé en vue de combler vos besoins. Vous avez votre propre plateforme de média sociaux, votre playlist Spotify personnalisée, votre boisson chaude Starbucks comme vous l’aimez. Cela crée une sorte de bulle avec vous au centre, une vie qui gravite essentiellement autour de vos besoins. Comme c’est déprimant ! Cela n’a rien de réel ni de satisfaisant. C’est pourquoi les gens s’engourdissent en s’adonnant encore plus aux médias sociaux, à Netflix, ou à tout autre moyen de noyer leur douleur de se sentir seuls et isolés.

Il y a aussi d’autres enjeux reliés à l’identité. Plus personne ne pose la question : qui est Dieu ? Chacun se pose plutôt la question : qui suis-je ? Les livres traitant de croissance personnelle nous disent de ne pas nous inquiéter, d’être tout simplement nous-mêmes. Mais comment être soi-même quand on ne sait pas qui on est ? Et comment peut-on savoir qui on est quand on ne connaît pas le Christ ?

Robin Worrall – Unsplash

Prier pour les 44

Susciter une prise de conscience du problème et amener les étudiants à parler davantage de leur condition a constitué un bon début. Mais Kelley aspirait à voir se produire un déblocage. Elle a noté les noms des gens souffrant de dépression qu’elle connaissait personnellement. Il y en avait 44. Quarante-quatre ! Bouleversée par sa découverte et remplie de tristesse, Kelley a affiché les noms en forme de croix sur son mur.

Jésus, je dépose ces personnes sur ta croix. Par les vertus de ton sang, je prie pour leur guérison et leur délivrance. Veuille les rétablir de sorte qu’ils puissent retrouver l’espérance.

Peu de temps après, Kelley a commencé à recevoir des appels téléphoniques. Les gens pour qui elle priait lui passaient un coup de fil pour lui dire comment Dieu était à l’œuvre dans leur vie. J’étais dans ma voiture et j’ai tout à coup ressenti une légèreté, une espérance, lui ont-ils confié, ne sachant pas qu’elle avait prié pour eux. Pour d’autres, la guérison est venue grâce à l’aide professionnelle dont ils avaient besoin. D’autres encore ont trouvé la paix grâce à un traitement médicamenteux approprié, alors que d’autres ont suivi une thérapie et ont fait l’apprentissage d’outils leur permettant de mieux gérer leurs problèmes de santé mentale. La guérison n’est pas toujours venue rapidement, mais beaucoup d’entre eux ont connu de réels progrès et ont expérimenté la guérison au cours de l’année et demie qui a suivi.

Aujourd’hui, il ne reste que neuf noms sur le mur de Kelley.

Une approche holistique

Souvent, le rétablissement d’un étudiant luttant avec des enjeux de santé mentale exigera bien davantage que la prière. Mais on ne saurait compter sans elle. Le récit de Kelley montre comment Dieu s’est servi de l’aide médicale professionnelle ainsi que de l’intervention proactive d’équipiers et de leur intercession continuelle pour venir en aide et procurer la guérison à plusieurs étudiants. Alors que les mouvements de l’IFES se trouvent confrontés à la réalité d’exercer un ministère envers une génération qui est particulièrement affectée par la lutte avec des enjeux de santé mentale, nous devons être prêts à adopter cette approche holistique tandis que nous accompagnons les étudiants au milieu de périodes sombres de leur vie.

Comment obtenir l’aide appropriée

Si vous luttez avec des enjeux de santé mentale en tant qu’étudiant(e), nous vous encourageons à chercher une aide professionnelle sur votre campus ou dans une clinique médicale. Vous pouvez d’abord en discuter avec un ami de confiance ou un équiper de votre mouvement national.

Comment Daniel forme des étudiants comme Adam pour qu’ils démarrent de nouveaux groupes

Adam était un étudiant de première année plutôt timide et réservé quand Daniel, un équipier, l’a rencontré. Adam poursuivait ses études dans une autre université dépourvu de ministère parmi les étudiants, c’est pourquoi il participait aux événements d’IVCF Canada à l’université d’Ottawa. Après une année, Daniel a eu une idée. Il a demandé à Adam de réfléchir à la possibilité de démarrer un nouveau groupe dans son établissement d’enseignement supérieur.

Le groupe ne comprenait que quelques membres seulement au départ, mais il a grandi jusqu’à devoir se scinder en deux groupes. Adam a hérité de la responsabilité de diriger le premier groupe et d’animer l’étude biblique hebdomadaire, tandis que Daniel aidait un autre étudiant à diriger le deuxième groupe. Voici le commentaire d’Adam à ce propos :

« En tant que leader, il m’a fallu me développer et acquérir rapidement de nouvelles compétences. Je suis plutôt timide et effacé de nature, quelqu’un d’introverti. Mais il m’a fallu vraiment sortir de ma zone de confort et accueillir les étudiants qui participaient à nos activités. »

Le rôle joué par Daniel en tant qu’équipier en vue d’aider des étudiants tels qu’Adam à apprendre à diriger un groupe est crucial dans ce travail pionnier. Daniel a récemment participé à la rencontre ‘Défricher de nouveaux territoires’ organisée par l’IFES, pour jeunes pionniers. Lui et les équipiers de mouvements de l’IFES à travers le monde comptent sur vos prières pour la sagesse et la vision nécessaires à la formation de leaders étudiants en 2020.

  • Priez pour les deux nouveaux groupes à l’université où Adam étudie afin qu’ils grandissent en nombre et en maturité au cours de l’année qui vient. Priez que de nouveaux leaders puissent émerger.
  • Dans un pays aussi vaste, IVCF Canada n’a pas le personnel suffisant pour être présent sur tous les campus universitaires. Le mouvement canadien doit mobiliser des étudiants en vue de démarrer de nouveaux groupes et les diriger. Priez que les équipiers des formateurs compétents et des facilitateurs efficaces.

Merci de prier avec nous !

Écouter, apprendre et servir Hawaï

La semaine prochaine, des étudiants à Hawaï passeront une partie de leur congé de printemps avec de l’eau jusqu’aux genoux dans le riche sol de la zone humide des jardins de taro. Le programme de leur retraite annuelle inclut une journée consacrée à aider dans les champs de la magnifique vallée de Waipi’o Servir la communauté hawaïenne locale et veiller soigneusement sur le patrimoine agricole constituent deux des valeurs particulièrement importantes dans le ministère hawaïen local d’InterVarsity/USA.

En plus d’étudier les Écritures et d’être attentifs à la Parole de Dieu, les membres du groupe passeront du temps avec les anciens des communautés hawaïennes de Hilo, pour les écouter et apprendre certaines leçons de leur passé. Découvrir l’histoire d’Hawaï aide les étudiants à mieux cerner et chérir leur identité hawaïenne, tout en croissant dans la foi en tant que chrétiens. Cette histoire comporte de nombreux chapitres douloureux, mais en Christ se trouve l’espoir de restauration et de guérison.

Les étudiants souhaitent aider leurs amis à comprendre qu’il est possible d’être chrétien et Hawaïen à la fois. Ils désirent démontrer que Dieu se préoccupe de leur culture, de leurs communautés et de leur pays.

Merci de vous joindre à nous en priant pour eux cette semaine :

  • Priez que les étudiants soient une source de bénédiction tandis qu’ils aident au travail des champs et passent du temps avec les membres de la communauté locale.
  • Priez que les étudiants puissent découvrir comment exprimer leur identité en tant que chrétiens et Hawaïens.
  • Priez que le ministère puisse se développer cette année, tandis que les étudiants font l’expérience de l’amour du Christ.

Merci de prier avec nous !

De Myanmar au Nebraska

Alee a rencontré Sha K’ Paw le 20 juin, lors de la Journée mondiale des réfugiés. Il était bénévole, et donnait un coup de main dans la joyeuse pagaille qui régnait entre le maquillage, le tournoi de foot et le défilé de mode. Les festivités annuelles à Omaha, États-Unis, avaient toujours attiré les foules, et cette année-là n’avait pas fait exception. Alee, équipière d’InterVarsity, était chargée de coordonner l’équipe de bénévoles.

Jusque-là, ils n’avaient jamais eu beaucoup de lycéens bénévoles, alors elle était frappée de voir que ces jeunes s’étaient portés volontaires. Elle s’est mise à discuter avec deux d’entre eux, Sha et son ami, Sunkist, deux réfugiés karens de Myanmar. Il se trouvait qu’ils prévoyaient d’entrer à l’université du Nebraska à Omaha (UNO) à la rentrée suivante. Ce détail a attiré l’attention d’Alee… Elle avait déjà rencontré des enfants karens, mais pas des jeunes karen qui prévoyaient de faire des études universitaires. Ils ont continué à discuter, et elle a alors tenté le tout pour le tout : « Êtes-vous des disciples de Jésus ? »

Sha K’ Paw

Sha K’ Paw était né au Myanmar, un pays d’Asie du Sud marqué par une longue guerre civile dévastatrice. À l’âge de sept ans, il était parti vivre dans un camp de réfugiés en Thaïlande, où il est resté six ans, sans ses parents. La vie était simple : tous les jours, Sha allait à l’école, jouait avec ses amis et mangeait du riz avec de la soupe de haricots mungo. Son dortoir était géré par des chrétiens qui apprenaient aux enfants à lire la Bible et à prier tous les matins et tous les soirs.

by Dinis Bazgutdinov on Unsplash

À 12 ans, Sha est parti pour les États-Unis avec sa tante, en quête d’une vie meilleure, et a soudainement été plongé dans un monde totalement étranger : la culture, la langue, les gens, tout était différent. Il écrit :

« J’avais entendu des gens raconter des histoires sur les « pays tiers » (pays où les réfugiés finissent par s’installer). J’avais entendu qu’il y avait beaucoup de nourriture, une éducation de qualité, une grande liberté et des opportunités. Et quand je suis arrivé aux États-Unis, j’ai pu constater que ces histoires étaient vraies : il y avait beaucoup de bonnes choses dans ce pays. Mais il y avait aussi des défis. Je n’avais plus à m’inquiéter d’avoir l’estomac vide, mais je devais faire attention à ne pas trop manger. Je n’avais plus à me soucier de la guerre, mais je ne parlais pas anglais, et j’avais du mal à l’école et à comprendre la culture. Je n’avais plus à vivre dans la peur, mais je m’inquiétais encore pour mon avenir.

Adolescent, j’ai regardé en arrière et j’ai réalisé de quelle façon Dieu avait dirigé ma vie et m’avait protégé. Il y avait eu des moments dans ma vie où je m’étais senti seul et abandonné, mais Dieu était là avec moi. Il y avait eu des moments où j’avais voulu baisser les bras, mais Dieu m’avait fortifié. C’est en prenant véritablement conscience qu’il avait été un Père et un Sauveur pour moi tout du long que je l’ai accepté comme mon Seigneur et Sauveur, sans douter, ni me poser de questions. Je suis passé par les eaux du baptême le 5 mars 2011, à l’âge de 15 ans. »

Une réponse à la prière

Comme tous les membres du personnel le savent, rencontrer des lycéens chrétiens qui s’apprêtent à entrer à l’université est une opportunité en or. Il vous suffit d’obtenir leur numéro de téléphone et vous pouvez directement les mettre en contact avec un groupe étudiant, avant même qu’ils n’aient mis les pieds sur le campus.

Mais Alee a rencontré Sha à une période où son équipe du personnel d’InterVarsity priait pour atteindre tous les recoins du campus. Ils avaient discuté du fait que chaque personne atteinte est en contact avec un réseau ou un groupe de personnes. En repensant à leurs prières, Alee a pris conscience de l’opportunité qui se présentait à elle. Libérer, au lieu de recruter. Voilà en quoi consistait le ministère étudiant d’InterVarsity. Ces deux jeunes chrétiens pouvaient être ajoutés à un groupe étudiant en plein essor à l’UNO. Ou alors ils pouvaient être formés et habilités à créer leur propre groupe, et ainsi atteindre d’autres réfugiés karens. La réponse paraissait évidente.

Mookata

Après avoir rencontré Alee lors de la Journée mondiale des réfugiés, Sha et quelques-uns de ses amis ont été mis en contact avec les membres du personnel de l’UNO. Ils ont fait connaissance autour du mookata (barbecue thaï), et une fois arrivés à l’UNO pour entamer leur première année, ils ont commencé à étudier la Bible ensemble. Sha et quelques autres ont suivi une formation de disciples et peu après, ils dirigeaient eux-mêmes les études bibliques et parlaient de Jésus à leurs amis : « Mes amis doivent savoir que Jésus les aime ; quelqu’un doit leur en parler, et je suppose que cette personne, c’est moi. »

Asian Christian Fellowship, UNO

Le groupe s’est développé, à mesure que d’autres étudiants karens entendaient parler du groupe étudiant et le rejoignaient. Sha réfléchit à cette période de croissance :

« J’ai continué à grandir progressivement ; j’apprenais tout en assumant des responsabilités. Quelques-uns d’entre nous avons également prié pour la mission de Dieu sur notre campus, et le groupe s’est étoffé cette dernière année. C’est grâce à l’investissement de nos équipiers en nous que nous avons pu grandir, et bien entendu à l’Esprit Saint qui nous a dirigés. »

La fidélité de Dieu pour les peuples pèlerins

Pratiquement tous les étudiants karens sont les premiers de leur famille à étudier aux États-Unis. La plupart d’entre eux, comme Sha, ont grandi dans des camps de réfugiés avant d’arriver en Amérique. Quand ils sont arrivés, ils ne parlaient pas anglais, ou quelques mots seulement. Leurs parents encore moins. C’était aux enfants d’aider leurs parents à s’adapter à cette nouvelle culture, à jouer les interprètes, aller à la banque, lire le courrier. Ces jeunes ne connaissent que trop bien les difficultés liées au déracinement.

by Yoshua Giri on Unsplash

Le groupe d’environ 25–30 étudiants réfugiés à l’UNO a étudié le livre de l’Exode, et découvert l’histoire du peuple de Dieu en fuite. Ayant constaté la fidélité de Dieu dans la Bible et dans leurs propres souffrances, les étudiants souhaitent que d’autres puissent le rencontrer à leur tour. Certains d’entre eux ont même commencé à établir des contacts au sein des autres communautés de réfugiés qui les entourent. Un étudiant, Manger, dit :

« Je suis encouragé par mon expérience en tant qu’ancien réfugié et étudiant universitaire de première génération. J’ai expérimenté l’amour de Dieu tout au long de ma vie et je veux le partager avec d’autres. Je veux voir le réveil au sein de ma communauté, de l’Église, dans les foyers et à l’école. »

Il est merveilleux de constater qu’une discussion informelle lors d’une rencontre communautaire il y a quelques années a donné naissance à un ministère étudiant florissant. Si cette histoire est encourageante, elle doit également nous interpeller. Est-ce que comme Alee, nous prions pour avoir des occasions d’atteindre de nouveaux recoins de notre campus ? Combien d’autres réseaux pourraient être atteints cette année si nous étions plus nombreux à adopter cette mentalité qui consister à libérer, au lieu de recruter ? Cherchons-nous à partager la fidélité de Dieu avec ceux qui nous entourent ?

Se repentir ensemble et dire « oui » à l’appel de Jésus

Matthew ramassa sa brique. Au-dessus de sa tête luisait une gigantesque sculpture représentant Babylone. Mais ce n’était pas l’ancienne Babylone – c’était la Babylone de notre époque. En haut de la sculpture se trouvaient des images du confort et du luxe de la vie moderne : la richesse, la technologie, la mode, la nourriture… En-dessous de celles-ci se trouvaient des images qui représentaient la réalité : l’exploitation et l’esclavage des milliers de personnes autour du monde qui paient le prix pour que le luxe soit possible.

C’était lors d’Urbana18, un congrès missionnaire pour les étudiants des États-Unis et du Canada.

Pour interagir avec le livre de l’Apocalypse, les 10 000 étudiants étaient invités à prendre une brique pour représenter leur propre complicité avec Babylone et à s’engager à faire des choix qui disent « oui » à Jésus. Sur chaque brique étaient imprimées les paroles :

« Sortez du milieu de Babylone, membres de mon peuple. » Apocalypse 18.4

Ce n’était que l’une des multiples façons dont les étudiants pouvaient répondre au livre de l’Apocalypse et faire un pas vers la mission au cours de la semaine. Matthew nous partage :

« C’était vraiment encourageant d’entendre les histoires de chacun qui se sentait interpellé d’écouter et d’agir sur la base des appels de Dieu. Cela m’a fait réfléchir à comment faire passer ma foi de la confession à la repentance et l’action. »

  • Priez avec nous pour les étudiants qui retournent à l’université après avoir participé à Urbana.
  • Priez pour le courage de prendre des décisions qui disent « oui » à Jésus sur leur campus.Priez pour que beaucoup répondent à l’appel à la mission – à l’université, sur leur lieu de travail et jusqu’aux extrémités de la terre.
  • La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc le Seigneur à qui appartient la moisson d’envoyer des ouvriers pour moissonner.

Pour plus d’informations sur le congrès missionnaire Urbana, y compris la majorité des séances plénières, rendez-vous sur : urbana.org

Merci de prier avec nous !

Faites connaissance avec deux étudiantes déterminées à voir un témoignage s’enraciner sur leur campus

Laura et Danae, étudiantes au College of New Caledonia, à Vancouver, au Canada, pourraient facilement se sentir désemparées. Elles n’ont pas le soutien local d’un équipier et peu d’étudiants forment leur groupe. Mais elles sont déterminées à voir un témoignage chrétien s’enraciner sur leur campus. C’est la raison pour laquelle, en tant que leaders du nouveau groupe InterVarsity ce trimestre, elles ont organisé de fréquents événements d’évangélisation. Les étudiants qu’elles ont rencontrés se sont révélés plus ouverts que prévu :

« Nous avons eu le privilège de mieux connaître un jeune étudiant hindou originaire de l’Inde qui fréquente depuis peu nos études bibliques. Un jour, alors que nous lisions un passage de l’Évangile de Marc, je lui ai demandé : « Pourquoi es-tu là ? Que cherches-tu, au juste, dans ce groupe ? » Il a répondu : « La vérité. J’essaie de discerner ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas.


« Cela m’a été d’un tel encouragement. Dieu suscite le mécontentement dans le cœur des étudiants ici et il leur inspire le désir ardent de découvrir la vérité. Nous sommes si reconnaissantes de participer à cette merveilleuse aventure en compagnie de nos camarades de classe.

Joignez-vous à nous dans la prière cette semaine pour le travail de Dieu sur ce campus.

  • Priez pour Laura et Danae afin qu’elles continuent de diriger le groupe étudiant avec hardiesse et fidélité. Priez pour que de nouveaux leaders puissent prendre la relève lorsqu’elles quitteront le campus l’an prochain.
  • Priez pour cet étudiant hindou et pour d’autres étudiants en quête de réponses afin qu’ils viennent à connaître Jésus comme le chemin, la vérité et la vie.
  • Elles vont animer un cours pour gens en quête de réponses durant la prochaine année. Priez que les étudiants se montrent intéressés à y participer et que plusieurs viennent à la repentance et à la foi au bout du processus.

Merci de prier avec nous !

De la salle de classe au campus

Callum avait toujours été à l’Église, même pendant son adolescence. Une fois par mois, il jouait de la batterie dans le groupe de musique des jeunes de l’Église, et lors de sa dernière année de lycée, il avait fait partie des responsables du groupe de jeunes du vendredi soir. Les plus jeunes le prenaient en exemple. Une famille chrétienne, des camps d’été, le groupe de jeunes… tout irait bien pour lui à l’université, aucun problème.

Mais pour Callum les choses ne se sont pas très bien passées à l’université. Il n’a jamais vraiment trouvé sa place dans une Église. La plus proche se trouvait à bonne distance à pied d’où il vivait, et le culte du matin était à 9h30 (beaucoup trop tôt lorsqu’on a une soirée la veille). Il a participé une ou deux fois au groupe étudiant du campus au cours du premier semestre, mais ils n’arrêtaient pas de parler d’évangélisation et ça le mettait mal à l’aise. Il n’a jamais complètement dérapé, mais il a lentement dérivé. Le changement a été si progressif qu’il s’en est à peine rendu compte. Les examens, le foot et sa nouvelle copine occupaient tout son temps. Quatre ans plus tard, lorsqu’il a décroché son diplôme et qu’il a trouvé un bon travail en ville, l’idée de trouver une Église ne lui a même pas traversé l’esprit. Il ne se considérait plus chrétien de toute façon.

Une réalité alarmante

L’histoire de Callum s’inspire de l’histoire de milliers de jeunes au Canada.

Une enquête menée en 2011 a montré que deux jeunes adultes sur trois (18–34 ans) qui avaient grandi dans l’Église au Canada ne la fréquentaient plus. Les résultats de l’enquête ont choqué la communauté chrétienne du pays. Le taux de décrochage était alarmant. Depuis, InterVarsity Canada s’est mobilisée dans un effort pour renverser la tendance : il y a trois ans, le mouvement a recruté du personnel pour relancer le travail dans les lycées dans deux grandes villes. Leur objectif était d’inciter les élèves à se plonger dans la Bible, de les encourager à adopter un état d’esprit missionnaire et de les aider à bien gérer la transition vers l’université.

by Justin Eisner on Unsplash

Poser les fondoments

La tâche ne serait ni rapide ni facile. Auparavant en pleine santé et florissant, le ministère dans les lycées au Canada avait perdu de sa vigueur dans les années 1990 et début 2000, lorsque les écoles se sont peu à peu fermées et que plusieurs membres du personnel sont partis. Il fallait en quelque sorte repartir à zéro.

À Toronto, les membres du personnel d’Inter-Varsity ont passé plusieurs années à développer les relations et à établir la confiance avec les pasteurs et les directeurs d’établissement. Lorsque les portes ont commencé à s’ouvrir, ils ont constaté que le modèle habituel de ministère utilisé sur les campus devait être adapté au contexte lycéen. Déjà, la pause de midi des lycéens était très courte. Ils n’avaient qu’un quart d’heure pour faire une étude biblique, alors les passages devraient être soigneusement choisis, une petite parabole ou juste quelques versets. Les membres du personnel souhaitaient transmettre aux élèves les compétences nécessaires pour qu’ils puissent interagir fidèlement avec la Bible par eux-mêmes. Ils ont donc appris aux élèves à se poser des questions simples sur le passage : Qu’observaient-ils ? Que cela signifiait-il ? Comment pouvaient-ils l’appliquer à leur propre vie ? Il s’agissait d’outils qu’ils pouvaient utiliser dans leur étude personnelle de la Bible ou, un jour, pour diriger des groupes.

Un voyage missionnaire de 42 semaines

Il fallait impérativement aider les lycéens à adopter une mentalité missionnaire. Mais comment ? Les équipiers de Toronto ont eu une idée. Ils savaient que la plupart des élèves connaissaient le concept de voyage missionnaire à court terme : une ou deux semaines pendant l’été pour servir à l’étranger ou au cœur de la ville. Les équipiers ont donc décidé d’en tirer parti et a lancé l’idée d’un voyage missionnaire de 42 semaines. Le lycée serait leur champ de mission toutes les semaines où ils se trouvaient à l’école. Ils ont encouragé les jeunes à se réunir, à prier, à sonder et à planifier, à tenter quelque chose, puis à faire faire un débriefing ensemble, tout comme ils le feraient lors d’un voyage missionnaire à court terme. Ils ont demandé aux élèves de réfléchir à leur implication déjà existante dans la vie de l’école : équipe sportive, groupe de jazz, club d’action sociale… et ils les ont alors encouragés à vivre et à penser de façon missionnaire dans ces groupes.

Peu à peu, les élèves ont adhéré à l’idée. Les pauses déjeuner quotidiennes sont devenues des opportunités d’évangélisation, et la planification et la prière ont été déplacées le matin ou après les cours. 60 à 80 élèves ont assisté aux événements organisés à Noël et à Pâques, organisés et dirigés par les élèves eux-mêmes. Un groupe de lycéens a organisé un événement « pop1 et prière », où ils ont distribué des boissons gazeuses aux professeurs et aux étudiants, puis leur ont proposé de prier pour eux. Une élève qui venait de terminer le lycée a décidé de consacrer une année au service d’Inter-Varsity en travaillant dans les GBL, et elle a entrepris de diriger une étude biblique pour les élèves musulmans.

Sensibiliser les lycéens aux Écritures et à la mission était une chose ; mais est-ce que cet engagement perdurerait à l’université ?

by Bewakoof.com Official on Unsplash

Transition 101

Pour donner aux lycéens toutes les chances de bien vivre la transition à la vie universitaire, une nouvelle initiative a été lancée à Toronto cette année : Transition 101. Les différents ministères de jeunes se sont associés pour organiser un événement lors duquel des étudiants chrétiens pouvaient rencontrer les lycéens. Il y a eu des ateliers sur toutes sortes de sujets, notamment comment survivre à l’université, l’apologétique, les disciplines spirituelles et la santé mentale.

Ce fut également une occasion pour les lycéens d’établir des relations avec des étudiants plus âgés déjà à l’université, qui pourraient les encourager à garder une mentalité missionnaire une fois à l’université quelques mois plus tard. L’enquête menée en 2018 a montré que les jeunes adultes qui poursuivaient leurs études avaient quatre fois plus de chances de se rattacher à un GBU ou à une aumônerie si un membre de leur Église d’origine établissait le contact pour eux. Des initiatives comme Transition 101 permettront, Dieu voulant, de réduire le taux de décrochage.

by Timothy Choy on Unsplash

Prêts à l’action

Il y a déjà des témoignages d’élèves qui ont réussi la transition. Noah est l’un d’entre eux. Il était déjà engagé dans le ministère d’InterVarsity dans son lycée et vient de commencer ses études universitaires au Canada. Il nous écrit au sujet de son expérience en tant qu’étudiant de première année :

« Ayant fait partie d’un groupe chrétien au lycée, j’avais entendu parler des opportunités de ministère sur le campus avant d’arriver à l’université. Du coup j’ai eu plus de facilité à m’impliquer dès mon arrivée. Je savais que je voulais continuer à grandir dans la foi et approfondir ma relation avec Jésus. En faisant le bilan de mon premier mois à l’université, j’encouragerais avant tout les futurs étudiants de première année à s’impliquer dans le ministère étudiant et à trouver dès que possible une Église où ils se sentiront chez eux, avant que le semestre batte son plein. »

Le personnel d’InterVarsity Canada prie qu’il y ait plus de témoignages comme celui de Noah, d’étudiants qui entrent à l’université prêts à donner tout ce qu’ils ont. Dans un pays aussi vaste, les membres du personnel sont très dispersés. Si l’on veut que le ministère étudiant prospère, il faut impérativement mobiliser les étudiants chrétiens le plus tôt possible, et qu’ils saisissent la vision d’atteindre le campus. De même, il est important d’investir dans les diplômés lorsqu’ils entrent dans le monde du travail, pour qu’eux aussi puissent opérer à leur plein potentiel sur leur lieu de travail, désireux de vivre pour Jésus et de l’annoncer.

Nigel Pollock, Président d’InterVarsity Canada, nous fait part de ses réflexions :

« Nous constatons de plus en plus que la formation de disciples est un processus qui se déroule de l’adolescence jusqu’à la fin de la vingtaine. Le ministère étudiant, et tout particulièrement le fait d’avoir un rôle de leadership dans un groupe étudiant, est une excellente occasion pour les étudiants de grandir dans un environnement différent qui complète leur expérience au sein de l’Église locale. Accompagner les étudiants lors des grandes transitions qu’ils ont à vivre, du lycée à l’université, puis de l’université au monde du travail, a une énorme incidence sur l’efficacité du ministère étudiant et l’impact de l’Évangile dans la vie des jeunes. »

Ce n’est que grâce à un investissement suivi dans ces étapes de transition critiques que la tendance pourra être inversée. Priez avec nous que nous y parvenions, dans cette génération.

Vous trouverez les rapports complets de cette enquête ici :