
Burundi: Ni par votre bravoure
Notre paix ne tient qu’à un fil. Les étudiants burundais d’aujourd’hui n’ont pas eu affaire au génocide, cependant ils ne sont pas à l’abri des séquelles : les tensions ethniques à l’origine des 10 ans de guerre civile et de la tentative de coup d’État de 2015 peuvent refaire surface à tout moment.
Laurent Kayogera, un équipier d’UGBB (Union des Groupes Bibliques du Burundi), le mouvement national IFES du Burundi, a constaté que les discours de haine, les troubles et la violence se déclenchent facilement dans les facultés et dans la société. Malgré ces obstacles, le projet de l’Initiative Logos et Cosmos (ILC) de Laurent est bel et bien en train d’aider des étudiants et des leaders d’églises à aller de l’avant.
Une alternative à la violence
L’année dernière Laurent a organisé des séminaires sur la résolution de conflits dans deux villes principales. Ils ont cherché à établir un fil conducteur entre la foi, la science et la culture en étudiant des textes bibliques, des principes juridiques et l’approche de la culture burundaise en matière de résolution des conflits.
Laurent a été surpris par les dix-neuf leaders étudiants de l’UGBB à l’Université Polytechnique de Gitega :
« Ils étaient si intéressés et engagés dans les discussions de leurs petits groupes que le programme s’est prolongé de deux heures !».
Pour la session de Bujumbura, trois membres de la Commission mixte pour la résolution pacifique des conflits de l’Université du Burundi se sont joints aux onze leaders étudiants. Un participant a souligné :
« Je n’avais jamais songé que l’on pouvait discuter de ces questions ethniques avec une telle ouverture d’esprit. Je vois qu’il y a encore de l’espoir. »
Le projet semble chaque fois plus proche de son objectif de former de futurs leaders qui préconisent le dialogue et le pardon plutôt que la division et la violence.
Un dialogue qui gagne du terrain
En effet, les sessions de formation ont déjà porté leur fruit. Les étudiants de ces deux villes ont organisé des réunions de partage de nouveaux savoirs avec leurs paires et l’UGBB compte poursuivre cet élan avec d’autres événements dans les mois à venir. Élimélec, membre de la Commission pour la résolution pacifique des conflits à l’Université du Burundi, a informé qu’ils ont récemment instauré des assemblées générales sur la vie étudiante pour que le dialogue vienne remplacer les disputes.
Pour sensibiliser davantage d’étudiants et de campus, Laurent vient également de publier une série de podcasts sur Facebook – « le dialogue au service de la réconciliation ».
Le projet de Laurent a touché de nombreux leaders religieux également. La majorité de la population burundaise s’identifie comme chrétienne, mais les conflits entre églises et les crises de leadership sont fréquents, notamment en matière de relève. L’année dernière, Laurent a donc animé une session pour 13 responsables d’église et 12 membres du personnel.
« Je suis intimement convaincu que la création d’espaces de discussions autour des problèmes ethniques et des origines de nos conflits change les mentalités – et peut changer les comportements. Je sais que ça ne se produira pas du jour au lendemain. Mais je prie qu’avec le temps et avec l’aide de Dieu, on puisse mettre le fruit de l’Esprit à profit pendant les périodes de conflit. »
Alors, prions pour que cette paix subsiste et prenne racine au Burundi – non par bravoure ou par force mais par l’Esprit qui unit les différents membres du Christ en un seul corps.
Priez
- Rendons grâce au Seigneur pour cet évangile de paix transmis par le projet de Laurent et qui a ouvert les coeurs. Priez pour les étudiants d’UGB Burundi qui font écho de ce message et pour les podcasts – que son Esprit provoque un impact dans la durée.
- Priez pour la paix au Burundi, notamment dans les campus, alors que les élections nationales approchent (en juin). Priez pour que les leaders étudiants et les pasteurs des églises soient des modèles de dialogue façonné par l’amour et la grâce de Jésus-Christ.
- Rendons grâce pour l’impact qu’a eu l’initiative Logos et Cosmos sur les étudiants et les sociétés en Afrique francophone et en Amérique latine au cours des cinq dernières années. Alors que la version actuelle du projet touche à sa fin, priez pour que le Seigneur guide et pourvoit aux besoins de ses futures déclinaisons (pour en savoir plus, cliquez ici).