Le temps de Dieu

Une vision de l’IFES datée de 1934

Cette année, l’IFES fêtera son 75e anniversaire, un événement que nous commémorerons par une célébration de 365 jours, dont le point culminant sera notre Assemblée mondiale en août. Au cours de cette période, nous vous invitons à vous rejoindre pour réfléchir au passé de l’IFES et se réjouir de notre présent, alors que nous nous tournons vers notre avenir. Ensemble, nous reconnaitrons la fidélité de Dieu en le remerciant pour tout ce qu’il a fait et en regardant à lui pour la prochaine saison du ministère étudiant. 

Bien que l’IFES ait été formellement établie en 1947, un événement survenu 13 ans plus tôt s’est révélé étonnamment important. En 1934, des délégués de neuf pays se sont réunis à Oslo, en Norvège, pour la première Conférence Internationale des Étudiants Évangéliques. Celle-ci était l’un des premiers points de contact formalisés entre mouvements nationaux, dont les membres espéraient que le rassemblement « déclenche un nouveau réveil missionnaire étudiant dans le monde entier ».  

L’un des délégués présent dans l’assemblée, le théologien norvégien Ole Hallesby, a donné un message qui « a atteint une note particulièrement prophétique ». Le professeur Hallesby a parlé de son enthousiasme vis-à-vis des progrès réalisés par la création d’un mouvement étudiant évangélique international. Il a expliqué que, dans les contextes culturel et théologique de son temps, il était crucial que le mouvement étudiant embrasse et maintienne fermement les caractéristiques bibliques abordées à Oslo. Ce message fondamental est resté une pierre d’angle de notre union mondiale et c’est avec enthousiasme que, 88 ans plus tard, nous considérons le chemin que nous avons parcouru, ce qui a changé et les manières dont les espoirs de cette conférence ont été réalisés. Cependant, ces réflexions nous mettent également au défi de rester fidèles, d’honorer les caractéristiques du ministère de l’IFES et, plus important encore, les caractéristiques du ministère de l’Évangile. Avec cela en tête, nous vous offrons une adaptation du message de Hallesby.  

Le temps de Dieu  

La Bible parle beaucoup du « temps de Dieu ». Quand, soudainement et de façon spontanée, des mouvements si semblables jaillissent dans tant de pays au même moment, il nous faut constater que Dieu souhaite faire quelque chose. C’est le temps de Dieu. Avancer au temps de Dieu est un immense privilège.  

C’est comme si je voyais la lueur du matin, l’aube d’un nouveau jour sur ce vieux monde malheureux après une longue nuit noire. Depuis de nombreuses années, une théologie rationaliste a détenu la plupart des églises. Les mouvements chrétiens sont devenus libéraux et ont monopolisé l’œuvre chrétienne parmi les étudiants. Nous n’avons eu aucune entrée dans le grand et triste monde étudiant ; tout semblait sans espoir jusqu’à quelques années. Nous voici aujourd’hui, représentants de nos nombreuses nations, et nous pouvons tous parler d’une œuvre étudiante chrétienne basée sur la Bible en tant que Parole de Dieu. C’est une porte que, dans sa grâce, Dieu lui-même nous a ouverte.  

Avant que la théologie libérale devienne populaire, ce qui a toujours mutilé le vieil Évangile et rendu la prédication creuse, nous entendions parler du péché et de la grâce, de la contrition et de questions posées par une conscience troublée ; maintenant, ce sont les problèmes intellectuels qui sont placés au centre. Il n’y a plus de place pour la repentance chrétienne et la conversion. Les hommes se sont satisfaits d’une vague expérience religieuse. Tout devient relatif : l’éthique, la religion, la vérité et même Dieu.  

Pour nous qui nous tenions sur une base biblique positive, l’entrée vers le monde étudiant était hermétiquement fermée et, durant ces longues années, nous étions dans la plus grande détresse jusqu’à ce que nous puissions enfin passer et commencer notre propre travail. Ces débuts se sont faits avec de nombreux doutes, il faut le reconnaitre, et c’est seulement une conviction profonde qui nous a fait franchir cette heureuse étape. Ces mêmes peurs et conviction nous ont, aussi, fait réaliser combien nous étions impuissants et nous ont forcés à entrer dans le combat de la prière. Nos craintes étaient à présent notre meilleur atout. Notre travail a commencé en tant que travail de prière. Dieu lui-même devait faire plier nos genoux raides.  

Qu’entendons-nous par « commencer ce travail » ? Nous ne voulions pas commencer quelque chose de nouveau ; nous voulions seulement œuvrer sur les anciennes voies où le ministère étudiant avait été mené depuis le début. Notre programme a été le vieil Évangile tout entier, prêché pour le renouveau, la conversion et la vie nouvelle au service de notre Seigneur, à la maison et à l’étranger dans le champ missionnaire.  

Le message 

  1. Premièrement, notre message, c’est la Parole de Dieu. Nous n’avons aucunement le droit d’y ajouter quoique ce soit ou d’en enlever quelque chose. Cela nous donne une position ferme dans ce présent monde de chaos. Notre monde moderne ne doit pas changer notre message, mais notre message doit changer notre monde malheureux. Seule la parole créatrice de Dieu peut refaire ceux qui sont morts dans les offenses et le péché, et leur donner la vie nouvelle. Cette parole créatrice, Dieu nous l’a donnée. Avec cette sainte houlette, nous frappons le rocher comme Moïse l’a fait, et des eaux vives en jaillissent : des étudiants se réveillent et se convertissent à Dieu.  
  1. Deuxièmement, notre message condamne à mort tous les hommes. L’idéalisme a toujours cherché à trouver quelque chose de bon dans l’homme, qui ne doit être libéré que pour son amélioration et salut. En revanche, notre message dit qu’il n’y a rien de fondamentalement bon dans l’homme, ou rien qui puisse le sauver. Cette condamnation de mort a été prononcée contre tous les hommes. « Car il n’y a pas de différence entre les hommes. Tous ont péché, en effet, et sont privés de la glorieuse présence de Dieu. » C’est par cette vérité que le salut des hommes doit commencer, car aucun homme ne demandera d’être pardonné s’il n’est d’abord convaincu qu’il se trouve sous une sentence de mort.  
  1. Troisièmement, notre message, c’est la Croix. Pour être sauvé, le pêcheur doit uniquement reconnaitre sa condamnation ; Dieu justifie l’impie dès qu’il croit à la Croix et vient au Christ avec ses péchés. Nous observons que les étudiants écoutent la parole de la Croix. Pendant quatorze ans, nous avons tenu notre conférence étudiante annuelle pour les Scandinaves, et nous en avons eus six cents pendant cinq ou six jours. Un jour, l’un des responsables du mouvement étudiant libéral a demandé à un ami à moi : « Que faites-vous aux étudiants pour arriver à les avoir en si grands nombres, et ce chaque année ? » Mon ami a calmement répondu : « Nous prêchons l’Évangile de la Croix. »  
  1. Notre message, c’est la prédication du Saint-Esprit. Nous croyons à Pâques et à la Pentecôte. Le Saint-Esprit rend la révélation historique et vivante de Dieu en Christ actuelle pour nous, ici et maintenant. Le Saint-Esprit accomplit ce grand miracle : le Christ vit en nous et nous en lui. Nous prêchons au monde étudiant l’heureux message de Celui qui donne la victoire sur les péchés et les grandes tentations des étudiants.  
  1. Notre message, c’est la conversion. Nous savons que les étudiants sont souvent très déconcertés par des doutes et des difficultés théoriques, mais ces doutes théoriques ne peuvent jamais empêcher quiconque de devenir chrétien : ce ne sont pas les pensées, mais la volonté qui entrave un homme. Il ne veut pas abandonner son péché. C’est pourquoi nous prêchons la conversion aux étudiants en tant que seul remède contre le doute. L’apôtre dit : « Lorsque je suis avec les Juifs, je vis comme eux, afin de les gagner. » Nous voulons également être des érudits avec les érudits afin de gagner le monde académique au Christ ; mais c’est le vieil Évangile que nous prêcherons en langage universitaire, l’Évangile tout entier du péché et de la grâce, de la conversion et de la nouvelle création en Christ.  
  1. Notre message, c’est la communion des saints. Nous avons appris de l’œuvre étudiante originale il y a cinquante ans combien ces petits cercles de prière sont fertiles et, comme déjà évoqué, Dieu lui-même, au commencement de notre propre œuvre parmi les étudiants, nous a enseigné à travailler sur nos genoux. Dès le début, il y a eu ce genre de cercles de prière en Finlande, au Danemark, en Suède et en Norvège. De quelle taille, je l’ignore, mais nous avons eu un cercle qui a prié pour notre rencontre estivale chaque jour d’un événement annuel jusqu’à l’autre. Nous prions que cette communion de prière ne cesse jamais dans notre œuvre, mais qu’elle grandisse toujours dans l’approfondissement intérieur et la puissance conquérante extérieure. Pensez-y : une communion de prière dans plein de pays ! Prions sans nous lasser jusqu’à ce que Dieu envoie un grand et profond réveil sur le monde étudiant dans tous nos pays.  
  1. Notre message, c’est le christianisme quotidien dans le service et l’abnégation. Notre génération ne doit pas seulement entendre le christianisme, mais le voir mis en pratique. Si aujourd’hui, nous tentons de vivre le christianisme, nous verrons de grands progrès. Le christianisme, c’est la vie du Christ. Mais la vie du Christ, c’était l’amour, le service, l’abnégation, le sacrifice et la souffrance. Je souhaiterais que tous nos jeunes étudiants régénérés aillent dans le monde étudiant moderne avec ces réalités de vie ; ils verraient alors des choses plus grandes que celles auxquelles ils oseraient s’attendre. C’est seulement par la pratique qu’on peut apprendre l’abnégation ; c’est pourquoi nous devons tous pratiquer le reniement de soi au quotidien chez nous entre père et mère, frères et sœurs, serviteurs et amis. Le monde étudiant ne sera certainement pas gagné au Christ par des discours, mais par le travail et le sacrifice personnels, ainsi que les conversations. Mais personne n’entreprendra ce travail personnel avant d’avoir appris par soi-même quelque chose de l’heureux secret de l’abnégation.  
  1. Notre message, c’est le Christ qui doit revenir. Nous l’attendons, lui qui viendra chercher ses amis pour les emmener dans un lieu et une vie de lumière, où nous ne pourrons plus voir nos âmes gâchées par le péché, ni attrister les autres par notre égoïsme, ni blesser Dieu et le Sauveur par une quelconque infidélité ou désobéissance. Nous attendons.  
  1. Notre message doit être apporté à toutes les nations. Comme je l’ai déjà mentionné, l’œuvre étudiante chrétienne a débuté en tant que ministère pour les missions étrangères. Mais je crains qu’elles n’occupent actuellement pas la place qu’elles devraient, du moins pas ici dans les pays du nord, et si venait un temps où nous ne vivions et ne travaillions pas pour les missions étrangères, l’œuvre étudiante chrétienne disparaitrait. Nous sommes convaincus que l’œuvre étudiante a un service particulier à accomplir dans le champ missionnaire, et il n’a assurément jamais été aussi grand et important qu’en ce siècle.  

« Toutes les personnes présentes étaient animées d’un nouvel esprit d’espérance et de sobre attente », écrit Douglas Johnson, l’un de ceux qui ont entendu le message. Dans les années suivantes, la vision de Hallesby a continué à se concrétiser. Un rassemblement s’est organisé et a eu lieu en Suède l’année d’après, ouvrant la voie à une plus grande coopération dans les années suivantes. En 1947, l’IFES telle que nous la connaissons aujourd’hui a été fondée. Nous voulons célébrer la façon dont Dieu a depuis agi au travers de son peuple pour toucher l’Église, l’université et le monde pour sa gloire. Nous continuerons de regarder à lui, en tant qu’individus et union mondiale, pendant les 75 prochaines années du ministère étudiant. 

La célébration de notre anniversaire commencera par une réunion en ligne des secrétaires généraux qui représentent les 160 mouvements membres de l’IFES. Au cours de l’année à venir, des événements festifs prendront place dans le monde entier pour marquer nos 75 ans, et des histoires de tous les lieux du monde l’IFES seront partagées. Rendez-vous sur notre compte Facebook, Instagram, et Twitter pour voir ces témoignages de l’incroyable fidélité et puissance de Dieu au cours des 75 ans écoulés. 

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