Développer des leaders pour un monde en mouvement
Préparer des leaders au ministère, à l'Église et au monde
« La partie la plus importante dans le développement du leadership est l’identification des leaders potentiels. Il faut ouvrir nos yeux pour voir qui sont les jeunes leaders en herbe, puis nous pouvons investir en eux, prendre du temps pour les former. »
Tels ont été les mots de l’ancien secrétaire général Daniel Bourdanné quand, en 2007, il a imploré l’ensemble de notre union à investir dans le développement du leadership. Depuis, l’IFES a intentionnellement pris des mesures pour développer le personnel qui dirigera notre ministère vers l’avenir, mais aussi pour équiper les étudiants qui deviendront des leaders efficaces dans leurs mouvements nationaux, églises et sociétés.
Un programme a été lancé à cette fin il y a huit ans : l’Initiative mondiale pour le leadership (IML). Ce parcours d’apprentissage de 18 mois rassemble des leaders en herbe issus de mouvements nationaux de l’ensemble des 11 régions de l’IFES et les prépare à des rôles au niveau régional et international.
Diriger à travers le brouillard
La deuxième cohorte, qui s’est terminée en 2021, s’est révélée plus précieuse que jamais. Les participants ont appris à diriger dans l’incertitude de la pandémie mondiale et dans l’instabilité politique rencontrée dans des pays tels que l’Ukraine et le Myanmar.
« Nous avons réfléchi et appris ensemble ce à quoi le leadership ressemble dans une période d’incertitude, puis discuté de ce que cela fait de mener quand on est au milieu du brouillard », explique Igors Rautmanis, directeur de l’IML. « Il n’y a pas de guide pour cela. Mais je dirais que le fait d’être dans cette communauté a aidé les leaders à trouver des moyens efficaces pour gérer les conséquences de la Covid-19. Ils se sont soutenus les uns les autres, et je pense que nous avons eu un temps encore plus enrichissant parce que nous apprenions ensemble pendant une crise. »
La prochaine cohorte débutera en août, quand 21 leaders de 20 pays différents se réuniront pendant les deux jours suivant l’Assemblée mondiale et lanceront leur parcours d’apprentissage.
Diriger selon la manière dont Dieu nous a créés
L’IML comprend en général trois rencontres en personne, ainsi qu’une réunion de mentorat mensuelle. La première rencontre donne l’occasion aux participants de réfléchir à leur parcours personnel : leur appel, identité et expérience en tant que leaders.
« L’IML est basée sur la conviction que le ministère découle de notre être, de qui l’on est », partage Igors. « Nous voulons nous assurer que les participants prennent conscience de la manière dont Dieu les a créés et de ce qu’il voudrait qu’ils deviennent, qu’ils acceptent leurs forces et leurs faiblesses, et travaillent aux côtés d’autres personnes qui ont des forces et des dons différents. »
La deuxième rencontre se focalise sur la manière de travailler efficacement dans des équipes interculturelles. Beaucoup d’entre nous savent que travailler dans une organisation aussi diversifiée que l’IFES et ses mouvements affiliés, dont le personnel compte plus de 160 nationalités, contient son lot de défis et d’opportunités. Igors dit que la beauté de notre diversité réside dans sa capacité à fournir des leaders avec de nouvelles perspectives, afin qu’ils ne soient pas bloqués dans une vision étroite sur la façon dont les choses devraient être faites.
« L’un de mes mentors m’a dit un jour que ce qui faisait la différence entre un leader et un bon leader, c’était la perspective », dit-il. « L’un des bénéfices uniques à l’IML réside dans le fait qu’il s’agisse d’une formation interculturelle. Nous créons une communauté d’apprentissage sécurisée, où les gens peuvent être vulnérables et apprendre qu’il y a des avantages dans le fait d’avoir différents points de vue. »
La dernière rencontre encourage les participants à examiner ce que diriger signifie dans leur contexte culturel, mais aussi dans notre monde en mouvement. En plus de réfléchir sur soi et d’apprendre les uns des autres, les participants bénéficient d’enseignements bibliques expositifs. Ils observent les parcours de vie transformateurs de différents leaders et utilisent des outils pratiques tels que La carte de la culture et le StrengthsFinder de Gallup.
Grandir dans le service
Les participants de l’IML sont nommés par leur secrétaire régional(e) et choisis pour leur potentiel à prendre de nouvelles positions de leadership. Le programme ne garantit pas que les participants auront de nouveaux rôles, mais beaucoup d’entre eux sont arrivés dans de nouvelles positions régionales ou mondiales au sein de l’IFES.
En tant que participant de la dernière cohorte et ancien secrétaire général du mouvement national chilien, Gustavo Sobarzo est maintenant arrivé dans un nouveau rôle avec l’Initiative Logos et Cosmos (ILC) de l’IFES. Milhan Santoso, l’un des directeurs régionaux de Perkantas, le mouvement national indonésien, a endossé un rôle supplémentaire en tant que président du comité d’accueil local pour l’Assemblée mondiale. Après avoir participé à la première cohorte, Lawrence Gomez de The Gambia, également présenté dans cet article Conexión de 2018, a décidé de quitter sa carrière dans le secteur bancaire pour le rôle de secrétaire général de son mouvement national. Peu après, il a été nommé secrétaire régional adjoint pour la région d’Afrique anglophone et lusophone (EPSA).
Les participants ne sont pas les seuls à bénéficier du programme. Pendant ou après la deuxième cohorte, quatre des huit facilitateurs ont pris de nouveaux rôles mondiaux dans l’IFES.
Comme Igors l’explique, ce n’était pas un accident : « C’est la preuve que nous avons atteint encore un autre objectif de l’IML : fournir un environnement pour réfléchir, grandir et apprendre mutuellement au sein d’un groupe intergénérationnel. »
En plus de diriger l’IML, Igors a été nommé secrétaire à la formation du personnel et des équipes en 2022. Ce nouveau rôle mondial a été créé en réponse à un sondage du personnel qui a révélé le souhait que l’IFES soit plus intentionnelle dans le développement de son personnel pour l’avenir. Igors consulte actuellement le personnel sur le type de formation qui lui serait utile, et ce dans le but de développer de nouvelles initiatives mondiales. En attendant, les efforts pour développer le leadership continuent d’évoluer et de satisfaire les exigences en évolution au niveau régional et national.
Une nouvelle académie prévue pour les Caraïbes
Dans la région caribéenne de l’IFES (CARIFES), des projets sont en cours pour lancer un nouveau programme de formation pour les étudiants et le personnel, appelé « Académie CARIFES », et dont le lancement est prévu en 2024.
La région souhaite collaborer avec des partenaires stratégiques (y compris des anciens et des donateurs de l’IFES) pour repenser ses programmes de formation existants et les élargir. Comprenant une part d’apprentissage en ligne et en personne, le but est d’équiper le personnel et les étudiants chrétiens pour devenir des acteurs du changement saints dans leurs sphères d’influence respectives.
L’Académie répondra aux besoins identifiées par les étudiants et le personnel lors de consultations, qui ont eu lieu ces derniers mois. La santé mentale et la montée de la laïcité faisaient partie des thèmes prioritaires sur lesquels les étudiants ont dit vouloir être formés. Ceux-ci font écho aux questions prioritaires que le personnel et les étudiants du monde entier ont soulevées dans le Rapport des tendances mondiales.
« La santé mentale se retrouvait constamment en première ou deuxième place des questions identifiées par les étudiants », déclare Kerwin Stuart, secrétaire régional adjoint de CARIFES. « Il est clair que nous allons nous pencher là-dessus. »
Parmi les autres sujets demandés par les étudiants se trouvaient : les nouvelles technologies et les réseaux sociaux, la culture, la tradition et la colonisation, la Bible et son contexte, la science et la foi, et le fait d’être chrétien au travail.
« Nous prévoyons d’étudier ces domaines sous l’angle biblique afin que les étudiants puissent apprendre à interagir avec l’Écriture et adopter cette pratique en tant que discipline », explique Kerwin.
Concernant le personnel, l’un des plus grands besoins réside dans le réseautage et les contacts. Aux Caraïbes, le fait d’aller d’une ile à une autre nécessite un voyage par avion coûteux, et de nombreux mouvements nationaux de la région n’ont qu’un seul équipier.
« Vous pouvez imaginer l’isolement », dit Kerwin. « Avec l’Académie, nous devrons être très pratiques en créant un espace où le personnel peut se côtoyer et partager des ressources en plus d’être enseigné. »
Merci de prier pour l’équipe d’organisation de CARIFES, qui se réunit à Trinidad du 9 au 14 juin. Découvrez plus de détails sur l’Académie, bientôt en ligne, sur le site internet de CARIFES.
Ailleurs dans l’IFES, d’autres régions ont créé leurs propres programmes de développement du personnel, adaptés aux défis et opportunités propres à leur contexte. Par exemple, l’Europe a initié le programme pour responsables étudiants de Formacion, appelé « Le réseau des jeunes équipiers », ainsi que des groupes d’apprentissage qui mettent en binôme des secrétaires généraux moins expérimentés avec ceux qui le sont davantage. En Afrique francophone, les GBUAF ont établi le Centre africain du christianisme contemporain (CACC).
Soutenir le personnel par des bourses
Le programme de bourses de l’IFES est un autre programme mondial bien établi. Né dans les années 80, ce programme finance partiellement des équipiers pour des cours allant de la licence au doctorat, pour se former en théologie, évangélisation, counselling, leadership ou même langue étrangère. Les candidats sont recommandés par leurs secrétaires régionaux et doivent démontrer que leur cours les aidera dans leur futur ministère.
Pendant l’année scolaire actuelle de l’hémisphère nord (septembre à juillet), l’IFES soutient 18 boursiers issus de 9 régions différentes.
Anya, qui en fait partie, est équipière pour InterVarsity Christian Fellowship au Canada. Ce mois-ci, elle commence son deuxième cours en counselling avec The Christian Counseling and Educational Foundation (CCEF).
Originaire d’un pays sensible d’Eurasie, Anya passe du temps au Canada à cause de la situation politique chez elle. Cependant, elle espère y retourner un jour pour servir les étudiants de sa terre natale.
« Le counselling chrétien est une chose très rare dans mon pays d’origine », explique Anya. « Je voyais mes amis lutter avec des symptômes de santé mentale et je voulais une approche chrétienne à ce sujet. Je suis moi-même passée par la dépression, c’est pourquoi ce thème m’est également familier. De plus, le fait de travailler avec des étudiants implique que j’écoute toujours leurs histoires difficiles. Et de récents événements dans mon pays ont traumatisés encore plus de personnes. »
Anya espère qu’en apprendre plus sur le counselling l’aidera à renforcer son ministère étudiant.
« Je vois que ces cours pourraient m’aider à en savoir davantage sur la façon dont Dieu œuvre dans la souffrance et dont il peut m’utiliser en partageant l’espérance que nous avons. »
Pour en savoir plus sur les programmes de développement du leadership, rendez-vous sur https://ifesworld.org/en/leadership/