Numéro 9 : Questions raciales et justice
Mot du rédacteur
Complément du rédacteur : Autres perspectives sur la race et la justice
« Si vous êtes neutre dans des situations d’injustice, c’est que vous avez choisi le camp de l’oppresseur. Si un éléphant a sa patte sur la queue d’une souris et vous dites que vous êtes neutre, la souris n’appréciera pas votre neutralité. »
Desmond Mpilo Tutu
Lorsque l’archevêque émérite Desmond Mpilo Tutu est décédé à la fin de l’année 2021, à l’âge de 90 ans, l’une des choses mises en valeur lors de ses obsèques était sa passion pour la réconciliation et la justice raciale. Dans son éloge funèbre, le Président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, affirma que Tutu était « un homme d’intelligence, d’intégrité et d’invincibilité remarquables contre les forces de l’apartheid » tout en demeurant « tendre et vulnérable dans sa compassion pour ceux qui avaient souffert de l’oppression, de l’injustice et de la violence de l’apartheid, ainsi que pour les peuples opprimés et tyrannisés autour du monde. » Il ajouta que « Le plus bel hommage que nous puissions lui rendre est de poursuivre son combat en faveur de la justice sociale pour laquelle il a inlassablement fait campagne. »
Le monde que Tutu a laissé est toujours ravagé par une pandémie de multiples partitions de discrimination et d’injustice, souvent le long des lignes ethniques et raciales. La réponse du monde à la Covid-19 a été freinée par la géopolitique liée à la production et à la distribution des vaccins, et la crise de la pandémie a éclipsé les réalités constantes de l’injustice envers les personnes vulnérables. La stéréotypie ethnique et raciale, parmi d’autres formes d’injustices, continuent à se manifester par exemple dans les systèmes alimentaires et commerciaux mondiaux et les industries pharmaceutiques abusives. Il y a eu des tollés contre ce que certains décrivent comme l’inégalité dans les soins médicaux et l’apartheid alimentaire. Les chrétiens ne sont pas à l’abri de ces réalités. Nos étudiants, diplômés et équipiers non plus. Notre défi est de savoir quelle sera notre réponse, tant au niveau local que mondial.
Publié en juin 2021, le numéro 9 de Parole et Monde nous a mis au défi de nous pencher sur différents aspects des problématiques de race, de justice et d’injustice et sur la manière de s’y engager ou d’y répondre. Les articles écrit par Paula Fuller, N.T. Wright et Bethany Peevy ont provoqué suffisamment de dialogue pour nous encourager à leur donner suite avec d’autres articles sur le même sujet. Nous vous proposons donc des perspectives supplémentaires issues d’autres contextes.
Jasmine Foo, une ancienne équipière au FES Singapour et Directrice adjointe de la planification stratégique et de la formation auprès des tribunaux d’États de Singapour, entreprend actuellement des recherches doctorales en études bibliques au King’s College de Londres. Elle nous apporte sa perspective, « Traduire la vision en réalité : Normaliser l’image biblique des relations raciales », d’un point de vue asiatique.
Eleasah Phoenix Louis, une théologienne émergente basée au Royaume-Uni et consultante auprès de diverses organisations ecclésiastiques et para-ecclésiastiques, nous présente sa perspective sur la préservation et la libération en lien avec les problématiques de race et de justice.
Par ailleurs, Alejandra Ortiz, membre du personnel de l’IFES en Amérique latine, nous apporte une perspective de sa région sur la manière de vivre l’Épître de Jacques dans les contextes d’inégalité.
Je vous recommande ces articles, non seulement pour votre réflexion, mais aussi pour vous inspirer au dialogue et à l’action, alors que nous mettons sa Parole à l’œuvre dans notre monde et le monde qu’Il a créé.
Femi B Adeleye
Rédacteur, Parole et Monde
Mot du rédacteur – Juin 2021
« Le monde nous regarde. Si l’Église n’est pas prête à s’engager profondément et honnêtement sur ces questions pressantes, nous risquons de nous enfoncer davantage dans l’absence de pertinence. » – Paula Fuller
Il y a un an, George Floyd a perdu sa vie dans les mains d’un système injuste, provoquant un tollé mondial réclamant du changement. Tandis qu’aux États-Unis, l’Église continue de lutter avec les conséquences, les questions fondamentales concernant la justice, soulevées par le meurtre de Floyd, trouvent des échos localement dans chaque contexte du ministère de l’IFES. En effet, partout les chrétiens connaissent d’autres formes d’injustice raciale profondément ancrées.
Dans ce numéro de Parole et Monde, Paula Fuller, vice-présidente exécutive de personnel et de la culture chez InterVarsity/USA, réfléchit sur les fossés persistants dans l’Église américaine et la façon dont les étudiants devraient être façonnés pour devenir des agents de réconciliation. N.T. Wright, auteur et théologien, partage également sa vision sur l’Église en tant que famille universelle de Dieu, et le fait que « le racisme est un échec de vocation ». Nous revenons également sur une série d’articles Conexión de l’année dernière, avec les histoires d’étudiants à travers les régions de l’IFES qui choisissent de faire face à l’injustice et de s’y attaquer dans leurs propres contextes.
Ce numéro présente des illustrations de Brian Liu, un artiste établi à Vancouver. Après son départ pour le Canada en 1993, il a consacré son temps à des activités créatives comme un moyen d’appréhender le monde et de se faire comprendre. Il travaille actuellement en tant que concepteur de marque et de communication et en tant que peintre. Il espère utiliser sa créativité et son empathie pour vivre une vie qui vienne en aide aux personnes souvent inconnues et incomprises. En ce qui concerne son travail pour ce numéro, voici ce qu’il en dit :
« Le racisme n’est pas un sujet facile à aborder. Il peut parfois sembler plus facile de rester à l’écart des gens qui nous sont différents et de les qualifier de dangereux, ou encore de considérer leurs comportements comme étant mauvais. Cependant, cela ne nous conduira qu’à la peur et à la colère. En tant que corps du Christ, nous devons mener la bataille pour briser ces barrières et abattre les murs que nous construisons dans nos cœurs et dans nos églises. »
Nous sommes également heureux d’annoncer la nomination de notre nouveau rédacteur et président du Groupe consultatif théologique, Femi Adeleye. Femi sert actuellement en tant que directeur exécutif de l’Institute of Christian Impact, organisation qui a pour but de former et d’équiper des leaders pour répondre aux besoins et défis de l’Église grandissant en Afrique, mais beaucoup d’entre vous le connaissent grâce à ses précédents rôles de responsable au sein de l’IFES. Nous sommes ravis qu’il travaille à nouveau avec l’IFES en tant qu’éditeur et sommes convaincus que sa grande sagesse et expérience nous enrichira tous dans de prochains numéros.
Rejoignez-nous tandis que nous présentons un numéro dans lequel nous explorons le rôle de l’Église (et des étudiants) vis-à-vis de ces défis douloureux et urgents.
Tim Adams, Secrétaire général de l’IFES